Chapitre 88

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Hey !

Deux chapitres aujourd'hui parce qu'ils sont très courts :')

Kaly

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An 757, un an et deux mois après Zegnautus

Hammerhead


Le monde avait dû s'habituer contre son gré à l'absence de jour. Tout avait été chamboulé. Mais l'humanité savait s'adapter. Un peu plus d'un an après la tombée des Ténèbres, la vie s'était modulée en fonction de ce nouvel environnement. Des solutions avaient été trouvées pour les cultures ainsi que pour l'élevage de bétail. Ce qui restait le plus difficile était l'approvisionnement des villes, les camions de marchandises devant systématiquement se faire escorter par des chasseurs.

Bien qu'Hammerhead soit dans un coin assez perdu du Lucis et assez proche de la capitale fantôme, il y passait beaucoup de chasseurs. Les terres alentour, un peu arides et rocheuses, étaient riches en daemons et autres créatures s'étant elles aussi habituées à l'obscurité. Des taoties albinos avaient pulluler et se jetaient régulièrement sur les grilles près du restaurant de Takka, attirés par l'odeur de viande. Eux, ça allait. Ils étaient faciles à gérer. Le plus embêtant, c'était les bicornes qui étaient devenus sacrément hargneux et agressifs. Par trois fois ils avaient chargé sur les grilles de la localité et avaient réussi à s'aménager une ouverture. Ces créatures restaient certes pataudes, mais avec leur gabarit et leurs énormes cornes, elles faisaient rapidement des dégâts. Et c'était tout un travail de les faire quitter les lieux et de tout réparer après.


**


— Déjà plus d'un an, soufflai-je en levant les yeux vers les étoiles voilées.

— Oui. C'est passé à la fois vite et lentement, dit Ignis.

Prompto était sorti dans les environs pour chasser et n'était pas encore rentré.

Après que Prompto et moi eûmes terminé d'aménager le nouvel espace dédié aux logements et retaper les nouveaux mobil-homes arrivés, nous avions plus ou moins repris la chasse. Plutôt moins que plus, selon la personne, d'ailleurs. Nous étions sortis quelques fois à quatre, mais cela faisait un moment que ça n'était pas arrivé.

Il était de plus en plus rare que les garçons chassent ensemble. Ça me rendait un peu triste de les voir partir chacun de leur côté. Même si tout le monde finissait par se retrouver à Hammerhead, je n'avais pas été habituée à voir le groupe ainsi éclaté et je savais que ce n'était pas vraiment dans leurs habitudes.

— C'est long. J'espère qu'il ne va plus tarder à revenir, confiai-je.

Il n'y avait toujours aucun signe de Noctis. Un an sans lui. Un an qu'il était dans le Cristal.

Son départ forcé avait tout chamboulé, jusqu'à fissurer l'intégrité du groupe. Car c'était bien pour cela que nous vaquions tous à nos occupations séparément : parce que Noctis n'était pas – plus – là et que, sans lui, les choses étaient différentes. Nous savions toujours comment fonctionner ensemble, bien sûr, mais les rares fois où nous étions partis chasser à quatre cela avaient fait ressurgir trop de souvenirs. C'était déjà un peu étrange pour moi, qui étais arrivée comme un cheveu sur la soupe peu de temps avant les événements de Zegnautus, alors pour les garçons qui avaient passé des années réunis... Je pouvais imaginer ce qu'ils ressentaient, sans pour autant parfaitement le comprendre.

— Il ne faut pas perdre espoir, soupira Ignis en levant lui aussi la tête vers les étoiles.

Ignis ne chassait que peu. Il se complaisait bien plus dans l'organisation et la logistique, d'autant plus qu'il était très doué pour ça. Il passait parfois des journées à traverser la localité dans tous les sens, un calepin et un stylo dans les mains, parlant à moitié tout seul. Il était devenu une sorte de pilier, ici, et ça soulageait pas mal Cid d'avoir quelqu'un sur qui compter.

— Je ne perds pas espoir. Je sais qu'il reviendra. Mais... C'est si long de l'attendre sans rien pouvoir faire.

Moi... eh bien, à l'instar d'Ignis, je ne chassais qu'occasionnellement, en ne m'éloignant pas trop, afin de rester disponible pour les chasseurs en cas de besoin. Je prenais très à cœur mon rôle de healeuse, comme le disait Prompto, et je ne voulais pas faillir à la tâche. J'avais merdé en tant que Gardienne ; je ne souhaitais pas réitérer l'expérience. Le reste du temps, je donnais un coup de main à qui avait besoin, et je soignais les blessés.

— Un jour, le soleil se lèvera de nouveau, déclara avec conviction Ignis après un moment.

C'était tout ce que je souhaitais.



À l'aube de ce mondeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant