Chapitre 108

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Après quelques étreintes, qui avaient servi à se donner du courage, mais qui avaient un arrière-goût trop prononcé d'adieu, j'avais conduit le groupe jusqu'à l'une des entrées du palais. Au bout d'un ou deux couloirs, Ignis avait repris les rênes, Gladiolus sur ses talons. Une multitude de couloirs se ressemblant tous, seulement éclairés par quelques appliques poussiéreuses, finit par nous amener dans un grand hall circulaire en partie détruit. Deux grandes portes battantes étaient ouvertes et donnaient sur l'extérieur.

Voilà comment nous nous sommes retrouvés sur le parvis du palais, devant une fontaine assez grande pour qu'un griffon s'y baigne. En faisant le tour de celle-ci, les portes se refermèrent dans un claquement sec et un vent frais se leva. Nous éloignant de la fontaine, je me mis en arrière du groupe avec Prompto tandis que Gladiolus restait légèrement en avant.

Accompagné par un brouillard noir, Ardyn apparu sur les marches menant au palais.

— Mon prince, susurra Ardyn.

Sa voix doucereuse ne m'avait pas manqué le moins du monde.

— Je vous présente Ifrit, continua-t-il en écartant les bras, un dieu bien moins bienveillant envers les humains que cette chère Shiva. Remarquez, il vous a réservé un accueil plutôt chaleureux. Bon, je vous laisse briser la glace. Je vous attends en haut.

Il singea une courbette avant de disparaître dans une nouvelle gerbe de brouillard noir.

J'entendis des flammes crépiter de plus en plus fort. Prompto regarda autour de lui et hocha la tête en me jetant un coup d'œil. Eux aussi les entendaient.

La température monta en flèche, la chaleur venant de partout à la fois, écrasante et suffocante. L'air rougit. Et des flammes s'élevèrent soudain de la fontaine, l'eau s'évaporant instantanément.

Le feu. Partout. C'était déjà lui que j'avais entendu un peu plus tôt.

Ifrit.

Un trône de bois brûlé, plus imposant encore que la fontaine, se matérialisa sur celle-ci. Les flammes le léchaient sans l'abîmer et la température se stabilisa lorsqu'elle fut assez haute pour donner l'impression d'être des pommes de terre en train de cuire au four.

Il apparut à son tour, assis sur son trône, l'air à mi-chemin entre la nonchalance et la colère. D'aspect humain, sa ressemblance avec nous se limitait à la forme de son corps. Car, même assis, j'estimais sa taille à une dizaine de mètres. Sa peau était grisâtre, voire complètement rongée par une fine couche d'une matière noire aux reflets bleus. Ses yeux dorés brillaient presque autant que ceux rouges des soldats magitech. Des cornes ornaient son crâne, torsadées vers l'arrière, et celles-ci étaient ceintes d'une couronne d'or ornée de pierres rouges.

L'Infernéen.

Il tendit une main griffue vers nous et Noctis s'avança, passant devant Gladiolus, Prompto se décalant sur le côté pour pouvoir le couvrir. Noctis invoqua une arme et, alors que je m'attendais à voir Durandal, il appela l'Épée du Père. Paume en avant, Ifrit projeta une langue de flammes en direction de Noctis. Elle ne passa pas loin d'Ignis et Gladiolus, qui bondirent sur le côté, mais elle n'épargna pas sa cible.

Prompto fit s'évaporer Coyote et nous nous élançâmes d'un même mouvement vers Noctis qui s'était retrouvé au sol. Prompto tenta d'éteindre les flammèches qui brûlaient la veste de Noctis et j'appelai ma magie pour créer un bouclier. Celui-ci coula sur Noctis comme une épaisse couverture et je maintins la pression le temps que le feu s'étouffe.

À l'aube de ce mondeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant