La main chaude sur mon bras qui me secouait doucement me tira de mon inconscience. Mon corps n'eut même pas la force de se crisper. De toute façon, ça n'aurait pas été nécessaire, car je finis par percevoir comme à travers du coton la voix de Gladiolus. Et peut-être une ou deux autres plus en arrière. Mais sans certitude ; ça pouvait tout aussi bien être mon cerveau qui délirait.
— Ely, m'appela-t-il. Ouvre les yeux, regarde-moi. Ça va aller.
Je voulus lui dire que ça n'irait peut-être pas, mais que ce n'était pas la peine de s'inquiéter. Sauf que j'avais l'impression de ne plus savoir me servir de ma langue. Il me fut plus aisé d'ouvrir les yeux, bien que ça relève de l'épreuve à cet instant.
La lumière du parking m'éblouit, m'obligeant à battre trop vite des paupières.
— Gladio ! Prends ça, lança une voix tout près.
Peut-être était-ce Prompto. Ça y ressemblait, en tout cas. Je me focalisai sur la silhouette encore un peu floue à genoux à côté de moi et je sentis la ceinture qui maintenait mon bâillon en place se desserrer. Je toussai lorsque le tissu fourré dans ma bouche en fut retiré.
Ensuite quelque chose me recouvrit, comme une couverture, en bien plus petite. Ça ne me protégeait pas totalement de la pluie mais c'était mieux que rien.
— Quelqu'un a un couteau ? demanda la voix tendue de Gladiolus.
Pour quoi faire ?
Je frissonnai. De froid, d'appréhension, des deux réunis ?
Les mouvements étaient trop flous pour que je puisse les suivre distinctement. Les sons derrière moi m'étaient à la fois familiers et étrangers. Les voix se mêlaient à la pluie, aux chaussures qui claquaient sur le sol, à la douleur qui martelait mon corps.
— Personne n'approche, gronda Gladiolus. Ely, ne bouge pas, d'accord ? Je vais couper tes liens.
Je le sentis attraper mes mains et une lame froide se glissa entre mes poignets puis entre mes chevilles. Lorsque toutes les cordes furent coupées et mes bras engourdis retombés par terre, je me sentis presque un peu mieux. Un peu moins mal.
— J'ai dit : personne n'approche, répéta Gladiolus sur la défensive.
Qui d'autre était là ?
— Ely, regarde-moi.
J'eus un mal fou à lever les yeux, mais je finis par trouver les siens. Même si j'avais conscience d'être dans le brouillard, je me rendais compte de l'inquiétude qui dévorait ses beaux iris d'ambre.
— Je vais t'aider à t'asseoir, d'accord ? Ensuite tu vas enfiler la veste de Prompto et on va rentrer.
Ah, la veste de Prompto. Ce devait être ça qu'il avait posé sur moi.
Comme si j'étais une enfant, Gladiolus m'attrapa sous les aisselles pour me redresser doucement. Entre deux grimaces et geignements je pus me mettre assise, mon équilibre un peu précaire. Sans me presser, il m'aida à enfiler la veste de Prompto et à l'attacher.
— Gladio, appelai-je d'une voix enrouée tout juste audible.
— Ne dis rien, me devança-t-il en posant une main sur ma joue. Tu vas te reposer, tout le reste peut attendre. Tu saignes trop...
Il avait baissé les yeux sur ma cuisse, celle qu'avait tailladée Hector. J'entrepris aussi d'y jeter un œil... et grimaçai. La plaie partait du milieu de ma cuisse pour remonter jusqu'à ma hanche, le couteau ayant tranché mon sous-vêtement au passage. C'était profond et sanglant. Ça laisserait une grande cicatrice. Ma magie avait pu endiguer un peu l'hémorragie qui avait nappé le sol de mon sang, mais pas totalement. Je saignais toujours un peu. C'était hypnotisant. Et... ce n'était pas un morceau d'os qui apparaissait à travers les chairs et le sang ? Comme Harvey, souffla quelque chose en moi. Cette pensée avait-elle un sens ?
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À l'aube de ce monde
Fanfiction[Fanfic Final fantasy 15 avec OC] « Là-bas je n'avais pas à me demander qui j'étais. Je me contentais d'être. » Élevée seule et isolée du reste du monde, on la dit dotée d'une magie incroyable. Quand la capitale royale tombe aux mains de l'Empire et...