Chapitre 79

11 1 0
                                    



[POV externe]



— Comment est-ce qu'on est censé savoir quelle est la première clé ? bougonna Noctis. On l'a soi-disant en notre possession, sauf qu'on n'a rien qui ressemble de près ou de loin à une foutue clé !

— Ce doit être une clé au sens métaphorique du terme, le tempéra Ignis. On comprendra sûrement mieux lorsqu'on sera arrivé.

Après être revenus sur leurs pas pour retrouver Elyvana, qui ne les avait pas laissés venir avec elle, les quatre garçons avaient refait le chemin en sens inverse pour reprendre leur avancée vers le Cristal. C'était maintenant Ignis qui était en tête du groupe, Noctis sur ses talons. Prompto suivait à bonne allure, mais aurait donné cher pour que Gladiolus ne soit pas dans son dos. Le guerrier ruminait tellement qu'il réussissait à rendre l'air pesant autour de lui. Prompto avait bien essayé de lui dire un mot ou deux, en vain. Alors il se contentait d'écouter Ignis et Noctis parler, en essayant aussi de faire attention aux sons alentour.

Plus les garçons avançaient et moins le jeune tireur se sentait à sa place. À tel point que s'il n'y avait pas eu les presque deux mètres de Gladiolus derrière lui, il se serait probablement enfui à toutes jambes pour rejoindre Elyvana. Ou au moins, l'attendre dans l'une des salles qu'ils avaient traversées avant de tomber sur elle. Il lui affuterait tous ses couteaux si elle le voulait. Ainsi, ses amis ne se rendraient pas tout de suite compte que c'était lui qui était en possession de la première clé.

Il l'avait compris à l'instant même où les mots avaient franchi la bouche d'Ardyn.

C'était lui, la clé.

Et, bon sang, ça faisait remonter en surface beaucoup trop de choses. Il se sentait à nouveau tellement illégitime d'être ici. De côtoyer Noctis. D'être son ami. D'avoir intégré la garde royale pour pouvoir faire partie du voyage devant mener le roi élu à son mariage et qui s'était mué en sauvetage du monde. Prompto était convaincu qu'il n'avait rien à faire là. Que ses amis lui tourneraient le dos dès qu'ils sauraient la vérité. Qu'il était un intrus. Une erreur, en quelque sorte.

— Noct, arrête de râler et avance, grommela Gladiolus d'un air grave.

— J'avance, répliqua l'intéressé.

— Alors, arrête de râler !

— Gladio, c'est pas parce que t'es de mauvais poil qu'il faut passer tes nerfs sur les autres ! s'empourpra Noctis.

— Je suis pas de mauvais poil !

— à peine ! Tu t'es vu, un peu ?

— Calmez-vous, tous les deux, soupira Ignis en s'arrêtant. Plus vite on sortira d'ici et mieux tout le monde se portera.

Il s'était retourné pour observer Noctis puis Gladiolus. Il remonta ses lunettes sur son nez et fronça les sourcils.

— On est tous sous pression, continua-t-il. Et ça peut autant faire ressortir le meilleur de nous-même que le pire. Il faut s'accrocher. On y est presque. On doit prendre sur nous encore un peu. Après... Après, tout ça sera fini, on pourra retrouver le Lucis et notre vie.

Gladiolus détourna la tête et Noctis leva les yeux au ciel en le voyant faire. Ils s'abstinrent tous les deux de faire une remarque et le groupe put reprendre sa progression. Ils étaient de retour au niveau où ils s'étaient aperçus de l'absence d'Elyvana, soit juste sous le Cristal. Ils n'avaient plus qu'un escalier à grimper – et trouver, surtout – pour atteindre leur objectif. À condition qu'ils soient bien en possession de la première clé comme le leur avait dit Ardyn, et qu'Elyvana ait réussi à lever le dernier verrou. Sans cela...

À l'aube de ce mondeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant