Chapitre 27

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Les deux autres couteaux que j'avais lancés à la suite de Prime flottaient dans les airs, l'un au niveau de son front, l'autre de son cœur. Ils tournaient sur eux-mêmes, maintenus en position par ma magie. D'un geste, je pouvais les faire tomber ou les laisser continuer leur course.

Gladiolus fit un pas de côté. Mes doigts bougèrent juste un peu et les couteaux le suivirent.

— D'accord, c'est pas mal, finit-il par concéder. Maintenant, tu peux...

Il s'écarta encore, mais les couteaux le suivirent. J'abaissai deux doigts et la pointe du couteau qui visai son front se tourna vers le sol et s'y planta. L'autre, par contre, ne bougea pas. Je repliai même un tout petit peu plus mes doigts pour qu'il se rapproche un peu du sternum de Gladiolus.

D'accord, j'étais vache sur ce coup-là. Et je profitai un peu de la situation. Et... il me rendrait la pareille, non ?

— OK, c'était bien joué, un point pour toi ! C'est bon, là ? s'exclama-t-il.

— Ah ! Merci.

Et je laissai tomber le couteau. L'air de rien, alors que j'étais essoufflée comme si j'avais couru un marathon et que mes jambes me portaient tout juste, j'allai récupérer mes lames. Je me détournai vite quand Gladiolus me rendit Prime, car je me sentais rougir et je ne comprenais pas trop pourquoi. Probablement parce que j'avais réagi comme une enfant, qui attend d'être félicitée pour son travail. Pourtant tout Éos devait savoir que Gladiolus était bien loin de s'épancher en compliments ou quoi ce que soit du genre.

Iris, qui était suffisamment gentille pour elle-même ainsi que pour son frère en même temps, nous rapporta des boissons fraîches. Ça me fit un bien fou et je ne m'étalais pas par terre juste pour donner l'illusion que j'étais encore en forme.

— Alors, on se le fait ce concours de tirs et de lancers ? demanda avec enthousiasme Prompto en s'approchant.

J'opinai. J'étais usée, mais lancer restait une partie de plaisir en toute circonstance à côté d'une séance avec Gladiolus.

— Il faudra aussi que tu travailles les invocations des éléments, intervint Ignis de loin.

Ah, oui. J'avais peut-être un peu oublié ça. Je lui dis que je le ferai, tout en me demandant comment je devrais m'y prendre s'il ne m'aiguillait pas. Mais c'était peut-être mieux que j'essaie de me débrouiller seule maintenant qu'il m'avait expliqué la théorie et montré comment lui faisait. Avec un peu de chance, je m'en sortirais plus facilement s'il n'y avait personne pour surveiller mes faits et gestes.

Prompto alla demander des cibles à Monica. Dustin et elle en avaient ramené un sacré paquet un jour où ils étaient sortis faire des emplettes. Apparemment, ils maîtrisaient aussi les armes à feu.

Une fois les cibles installées sur deux grosses bottes de paille, elles-mêmes calées contre des planches, Prompto détermina à quelle distance nous placer.

— On utilise chacun nos armes de prédilection. Mais si tu veux essayer de tirer, je te prête mon pistolet, si tu veux !

— Non, merci, répondis-je précipitamment. Je pense que je peux être capable de tuer quelqu'un par inadvertance avec ça. Je vais juste lancer mes couteaux.

— OK, comme tu veux.

Iris se proposa pour retirer mes couteaux de la cible au fur et à mesure, car ils pourraient me gêner. J'acceptai son aide. Nous levâmes toutes les deux les yeux au ciel quand Gladiolus ronchonna lorsqu'elle prit place, la trouvant trop près de la cible.

À l'aube de ce mondeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant