Chapitre 61

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Nous avions passé les quelques heures restantes avant le lever du jour à dormir dans cette position.

Je m'éveillai en sentant Gladiolus remuer, me redressant un peu pour enfin lui permettre de bouger à son aise. Je n'osais toutefois pas le regarder, me demandant s'il regrettait les actions et les mots qu'il avait eus au cœur de la nuit.

Il me prit de court lorsqu'il déposa un rapide baiser dans mes cheveux avant de passer les doigts sur les perles de son collier qu'il m'avait passé autour du cou.

Il est à toi. Tout est à toi.

Je me sentis rougir alors qu'il s'éclipsait dans la chambre en face.

Nous fûmes rapidement prêts, même Noctis qui se leva presque sans râler. Il fut convenu que je soignerai Ignis dans le train, quand nous aurons trouvé un coin tranquille. Après quoi, je pourrais dormir tout mon soûl. Nous nous dépêchâmes de quitter le motel lorsqu'un vrombissement sourd retentit, signalant que l'embarquement commençait.

Nous rejoignîmes le poste de contrôle avec la Regalia, et lorsque je vis les gardes de l'Empire je commençai à angoisser. J'avais des couteaux dans mon sac, les Volessences étaient dans celui d'Ignis. Mes papiers d'identité, que j'avais gardés depuis mon passage à Insomnia, étaient faux. Mais il valait peut-être mieux des papiers falsifiés que les authentiques de Noctis qui le présentaient ouvertement comme le prince héritier du Lucis. On avait vraiment une chance d'embarquer dans ce train ?

Apparemment oui, puisqu'Ignis nous fit passer le point de contrôle sans encombre. Monnayant une belle somme de gils les gardes nous ouvrirent la barrière et nous regardèrent passer sans rien dire. D'autres impériaux nous firent signe d'avancer et de nous engouffrer dans le wagon grand ouvert du train. Nous suivîmes une autre voiture, qui s'aventura dans un autre wagon alors qu'un garde nous faisait signe de nous arrêter et de couper le moteur. D'un mouvement de la main, il indiqua un compartiment attenant fermé par une porte coulissante.

Une fois qu'il fut parti, tout le monde descendit de la voiture. Gladiolus jeta un œil dans le compartiment avant d'y entrer et de nous faire signe de le suivre. Ce n'était pas très grand, mais ça ferait l'affaire. Trois lits de camp étaient alignés face à la porte, à peu près aussi confortables que le sol, trois tabourets qui avaient connu des jours meilleurs se trouvaient dans un coin ainsi qu'une grande cantine en fer sur laquelle étaient posés en vrac des chiffons. La lumière orangée éclairait juste assez. Et il n'y avait aucune fenêtre.

Une boîte de conserve, sur des rails, dans un tunnel, sous la mer.

Vraiment, j'étais ravie de me trouver là. L'air libre me manquait déjà.

J'attendis de ne plus entendre d'allées et venues à l'extérieur de notre compartiment pour raconter aux garçons mon expérience de cette nuit. Je passais peut-être quelques détails sous silence, résumant pas mal de choses par « j'ai rarement eu aussi mal ».

— Alors le Cristal se trouve au palais impérial, conclut Noctis après que j'ai répété plusieurs fois ce que j'avais vu du couloir menant à la salle du Cristal.

— Au moins, on sait où le chercher, commenta Ignis.

— Il faut juste réussir à entrer et trouver le Cristal, parce qu'il doit être immense ce palais, soupira Prompto.

— Chaque chose en son temps. Il faut déjà qu'on s'approche autant que possible de Gralea.

— Et qu'on fasse un arrêt à la Glacéenne, rappela Gladiolus.

Noctis hocha la tête. Ce petit voyage au cœur de l'Empire risquait de ne pas être de tout repos.

— Donc tu peux en quelque sorte aller et venir dans... comment tu appelles ça, des plans ? fit Noctis songeur.

À l'aube de ce mondeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant