🔹 2: Ne me lâche pas ✔️

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J'arrive en trombe dans ma chambre et m'empresse de fermer à clef derrière moi. Les mains tremblantes, j'attrape mon téléphone, compose le numéro de mes parents mais reste sans réponse de leur part, malgré plusieurs tentatives. Ils sont rarement disponibles durant leur service, pourtant j'aurais espéré que l'un d'eux le soit dans ce cas d'extrême urgence. Ma mère étant infirmière et mon père météorologue, nous nous croisons seulement le soir.


Néanmoins je me vois mal leur envoyer un message disant : « Salut, j'ai failli mourir au lycée et je suis poursuivi par un humain volant ».


Il y a de grandes chances pour qu'ils me prennent pour une folle et décident de m'enfermer dans un asile. Voulant éviter cette situation pour le moins cocasse, je décide d'abandonner l'idée de les prévenir.


Étant donné qu'il n'y a qu'une seule chose qui peut m'apaiser dans des situations de stress intense, je me dirige vers mon lit et soulève le matelas afin d'y dégoter mon carnet noir. Je le feuillète rapidement avant d'atteindre la page que je souhaite.



Dans un murmure je commence ma lecture.

Quand la peur, omniprésente, me menace

Main réconfortante m'enlace

Douceur apaisante m'embrasse

Un sentiment de sécurité soulage mon cœur de la terreur

La paix allège mes craintes amplifiées par la frayeur

Dans ce monde impie, rien n'est plus réconfortant que la vigueur de l'amour



Je ferme les yeux et serre mon carnet contre ma poitrine. Mes poèmes ont un effet immédiat quel que soit mon état. Mais en ce qui concerne cet éboulement au lycée et ces deux créatures ailées, je ne suis pas sûre que mon apaisement ne dure très longtemps, je vais devoir faire face à mes peurs plus tôt que je ne le pensais. Je tente vainement de me convaincre que ce que j'ai vu n'était pas réel. Ces images d'ailes ténébreuses se déployant derrière leur dos me reviennent inlassablement à l'esprit. Je n'arrive pas à les chasser...


Le bruit d'une porte qui claque m'alerte. Je me retourne en sursaut, pour tomber sur Klein mais sans apercevoir l'ombre d'une plume.


— Comment tu es rentré ? demandé-je inquiète.


— Ça n'a pas d'importance.


Il fourre ses mains dans ses poches et feint de s'intéresser à la décoration de ma chambre.


— Il faut qu'on parle.


Je déglutis péniblement.


— D-de quoi ?


— De ce que tu as vu, tranche-t-il.


M'a-t-il démasqué ? Est-ce qu'il va me tuer pour garder son secret ? Tout un tas de scénarios plus macabres les uns que les autres défilent dans mon esprit.


— J-je n'ai rien vu, tenté-je d'articuler.


Super ! Tu as l'air drôlement convaincante ma petite, m'assène ma conscience.


Il sourit en pinçant les lèvres, puis s'avance lentement vers moi.


— Vois-tu, je ne suis pas le genre de personne à qui il est préférable de mentir.


Mon cœur s'emballe.


Et voilà qu'est-ce que je t'avais dit, se lamente la petite voix dans ma tête.


— Je, j'ai simplement couru comme tu me l'avais dit et..., je frémis incapable de terminer ma phrase. J'ai tracé ma route sans me retourner, mens-je.


Il fait deux pas vers moi, comblant ainsi le vide qui nous séparait, ses yeux perçants accrochés aux miens.


— Tu en es bien sûre ?


Incapable d'articuler un mot je me contente de hocher la tête. Il semble satisfait et recule de quelques pas.


— En ce qui concerne la créature ailée, je voulais m'assurer que tu ne révélerais à personne ce que tu as vu.


Attendez, est-ce que c'est une menace ? Et si l'envie me prenait de tout raconter à mes parents ou - encore mieux- à la police, essaierait-il de me tuer ? Après tout je ne sais même pas ce qu'il est et étant donné qu'il a réussi à dissimuler ce secret pendant plus de deux ans, il trouvera sûrement la meilleure façon de me faire taire.


— Je ne dirais rien, finis-je par articuler.


Un rictus fait remonter la commissure de ses lèvres, ce que je trouverais presque sexy, si je n'avais pas l'impression qu'il se moque éperdument de moi. Il fait demi-tour, ouvre la porte et s'apprête à partir.


— Attends ! 

🦋C É L E S T E 🦋Où les histoires vivent. Découvrez maintenant