III ✔️

5.8K 681 43
                                    


Même si les autres ne démontrent pas leur embêtement à mon égard, je me sens comme un fardeau au milieu d'eux. Tout ce qui leur arrive est de ma faute et ils font tout pour que je me sente à l'aise, mais ce n'est pas le cas.


— Tu as l'air soucieuse.


— Pourquoi, ça ne devrait pas être le cas ? (mon ton se fait reprochant).


Il s'interrompt et me fixe en plissant les yeux délicats sans un mot.


— Quoi ? finis-je par demander dans l'embarras craignant d'avoir une tache sur le nez.


— J'étais juste en train de me dire que tu avais un mauvais caractère.


— Ah parce que tu t'es vu ? Mon caractère est un cadeau à côté du tien !


— Je vais prendre ça comme un compliment.


— Si tu as peur que je te fasse de l'ombre ne t'inquiète pas pour ça, tu bats tous les raccords.


— Pendant que tu m'assailles de reproches, est-ce qu'au moins tu profites de la vue ? Non parce que je ne compte pas rester ici toute la journée. Après si c'est ta façon de me garder proche de toi, je comprendrai, dit-il d'un sourire mielleux.


Si j'avais mes mains valides je lui en aurais collé une sans remords. Mais la simple vision à me voir tomber dans le vide et inenvisageable. Alors je ravale ma colère, inspire une grande bouffée d'air frais et me concentre sur mon poème.


Les premières lignes que j'ai écrites sont : Je marche pour m'apaiser. Je cours pour oublier.


J'observe en dessous de mes pieds la cime des arbres que nous dépassons d'une dizaine de mètres, sentant le vent siffler finement dans mes oreilles et hérisser mes poils au simple contact de ma peau... À moins que ce ne soit la compagnie d'une certaine personne. Je profite de cet instant pour respirer l'air pur qui remplit mes poumons. Je me suis peut-être trompée sur son compte. Il est sans aucun doute le type le plus agaçant que je connaisse, mais il a un bon fond.


Les lignes de mon poème me reviennent en tête, tandis qu'une petite porte de mon esprit s'ouvre laissant s'échapper une phrase.


Je vole pour me libérer.


J'affiche un sourire à la fois heureuse et incroyablement étonnée que sa méthode ait fonctionné. Voyant mon expression Klein sourit à son tour.


— J'en déduis que tu as retrouvé l'inspiration.


— Comment tu as su ? Je veux dire... que ça marcherait.


— Une petite intuition. Et d'après ce que je vois, j'avais raison...


Il ne cesse de me fixer de ses yeux bleus miroitants, comme s'il venait de découvrir une chose capitale à travers les miens.


Je ne saisis pas totalement le sens de sa phrase assez étrange qui soulève néanmoins une certaine crainte.


— Qu'est-ce que tu veux dire par là ?


Il lâche un soupir de déchirement puis secoue la tête faisant disparaître son sourire.


— J'espère que tu as bien profité de ce moment, commence-t-il fuyant mon regard.


Qu'est-ce que ça veut dire ?


Ses yeux s'ancrent enfin dans les miens, faisant naître en moi une peur étrange.


— Parce que ça ne va plus être le cas.


Je mets une seconde avant de comprendre. Mais le temps que mon cerveau n'assimile, je me vois basculer dans le vide. Ses mains me lâchent et je tombe à la renverse poussant un cri guttural à réveiller les morts. 

😂😂😂

Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.




😂😂😂


Non c'est pas drôle

😂

🦋C É L E S T E 🦋Où les histoires vivent. Découvrez maintenant