🔹10 : Histoire d'amour ✔️

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Ma vie défile devant mes yeux.


Tout à coup, une silhouette surgit de nulle part dévie la trajectoire du loup contre un arbre. Je suis paralysée dans l'herbe, par l'horrible image de la réalité qui a manqué de me frapper. Des sueurs froides me glissent le long du dos quand j'aperçois deux autres loups réitérer l'attaque de l'alpha. L'ombre qui me sert de barrière entre ces bêtes affamées bouge son bras d'un mouvement flou, projetant les animaux dans les airs sans même les toucher.


Le souffle coupé, j'observe la scène qui se profile sous mes yeux ébahis. J'ignore combien de temps je reste sans respirer, et même si ce besoin vital me manque réellement dans mon état. Je ne connais qu'une seule personne capable de faire ça.


Des ailes obscures se dessinent dans mon champ de vision, s'étendant de toute leur puissance. Un loup sur le côté bondit sur lui les babines retroussées, qu'il repousse en plein vol d'un simple coup d'aile. La facilité à laquelle il l'a éjecté est à l'image d'une balle de baseball.


Le demi-cercle de loups qui nous fait face recule de quelques pas, réalisant qu'ils ne sont pas de taille à lutter. Au fil des secondes, ils rebroussent tous chemins jusqu'à disparaître dans les hauts buissons.


Je reste allongé au sol, tétanisé d'avoir failli finir en chair à pâté. Après être sûre que les loups ne reviendront pas, l'ailé se retourne enfin face à moi.


— Tu as de la chance que je n'étais pas loin.


C'est la deuxième fois que Klein me sauve la vie en seulement deux jours. Pourtant je ne le méritais pas cette fois-ci.


Aucun mot n'arrive à franchir mes lèvres dans ma léthargie. Le mécanisme de mon cerveau reconstitue automatiquement un puzzle en assimilant certains évènements récents.


— La belle parleuse est devenue muette ? lance Klein en me fixant de haut.


Je ne réponds pas continuant de le dévisager comme si le voile qui nous séparait avait fini par disparaître subitement. Son regard s'obscurcit en constatant mon état anormal.


Toutefois avant qu'il ne commence à me soupçonner, je tâche de reprendre mes esprits.


— Je... euh... merci, bafouillé-je.


Il s'avance d'un pas.

🦋C É L E S T E 🦋Où les histoires vivent. Découvrez maintenant