III ✔️

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Je tâche d'assimiler toutes ses nouvelles informations qui commencent à me donner la migraine.

— Pourquoi ces vautours m'ont attaqué si c'était pour me remettre une lettre ?

— Pour tester la concurrence. Ils voulaient voir de quoi nous étions capables si nous nous retrouvions de nouveau face à face. Et aussi parce qu'ils sont fous.

Il est un peu plus clair que toute seule, je ne ferais pas le poids contre eux.

— Désormais le plus important est que tu restes en sécurité. Ils peuvent réapparaître à tout moment pour essayer de te tuer.

Une colère me monte aux joues, et je fronce aussitôt les sourcils.

— Il est hors de question que je retourne chez toi. Je n'ai pas besoin d'un baby-sitter !

— Écoute-moi au moins une fois dans ta vie ! Les trois lourdauds que tu as rencontrés tout à l'heure, ne sont rien face aux ailés puissants qui débarqueront pour te régler ton compte.

— Ma vie est devenu un enfer ! Si je dois me transformer alors je veux passer le peu de temps qu'il me reste avec mes parents avant de leur dire adieu.

Je m'attends à ce qu'il réplique, mais il n'en fait rien. Il reste incroyablement silencieux. Ses yeux flamboyants deviennent alors compatissants.

Il finit par sortir de la poche intérieure de sa veste, un carnet à la couverture en cuir qu'il me tend.

— Tiens, tu en auras besoin.

Je le saisis en remarquant qu'il s'agit de mon carnet. Celui que j'avais jeté dans une poubelle en renonçant à tous mes poèmes. Je le feuillette rapidement pour constater son état intact.

— J'ai beaucoup hésité avant de te le ramener. Puis je me suis rendu compte que tu avais le chic de t'attirer des ennuis. Ça n'a pas manqué.

— Tu fais les poubelles maintenant ?

— Tu serais surprise de voir tout ce qu'on peut y trouver.

— J'espère pour toi que tu ne l'as pas lu.

— J'avais des choses plus importantes à faire que somnoler devant des poèmes.

— C'est tout dans ton intérêt.

Mon intention à vouloir ne plus jamais en prononcer, se rompt au même titre que la paix dans ma vie.

— Blake, fais-moi une promesse (sa main glisse tendrement le long de mon bras). Maintenant qu'ils nous ont trouvés, je veux que tu ne quittes plus ce carnet, que tu l'aies H24 sur toi, non-stop.

— Mais tu m'as bien fait comprendre que tu détestais cette idée.

— Oublie ce que j'ai pu insinuer, il en va de ta sécurité. Sans lui, tu es en danger.

Je secoue laborieusement la tête.

— Mes poèmes n'ont eu aucun effet sur eux.

— Tu n'as pas utilisé les bons.

J'arque un sourcil, d'un air dubitatif.

Il lève les yeux au ciel, puis soupire.

— Je n'arrive pas à croire que je vais dire ça (il passe une main dans ses cheveux avant de les laisser retomber). Quand tu es face à un ailé puissant, il faut que tu utilises un poème tout aussi fort, voire plus.

Réflexion faite, il n'a sûrement pas tort. Des rimes plus riches devraient suffire à les ralentir plus longtemps.

— Hum... intéressant.

Klein a un rire sans joie.

— Je t'interdis d'appliquer ça sur moi.

— C'est ce qu'on verra.

Dorénavant, il n'est plus question de détruire l'arme puissante entre mes mains capable d'anéantir les ailés, mais de l'employer pour m'assurer une survie parmi eux.

— Tu ne m'as toujours pas dit comment tu m'avais retrouvé ?

Il s'éclaircit la voix.

— Je voulais te remettre ton carnet.

— Ça ne répond pas à ma question. Tu me suivais ?

— J'ai vraiment que ça à faire te suivre en attendant que tu te fasses attaquer par une bande de Ninjas volants (il croise les bras). Pff, le mouchard dans ton collier est beaucoup plus simple.

J'ai un moment d'arrêt. Est-ce que j'ai bien entendu ce que je pense qu'il a dit ?

La colère me monte immanquablement.

— Comment as-tu osé ?! rabroué-je indignée.

— C'est toi qui m'y as contraint, à vouloir toujours en faire qu'à ta tête. Je te dis « vas à droite » et toi « tu vas à gauche ». Sans ce mouchard tu serais déjà morte.

— Je croyais que vous avez un odorat hyper développé ?

— Tu as cru que notre nez était un GPS ? Il ne suffit pas simplement de renter une adresse pour arriver à la bonne destination. Ça prend beaucoup plus de temps. Tu devrais plutôt me remercier.

— Te remercier ? Jusqu'ici, je crois que tu en as assez fait.

Je retire vivement le médaillon et lui mets de force dans sa main.

— Il est hors de question que tu l'enlèves.

— Je ne suis pas un chien à qui on colle une puce. OK ? Je suis humaine, rentre-toi bien ça dans ton crâne de Chouette. Et je continuerais à vivre comme telle.

Du moins jusqu'à ce qu'il me le sera possible.

Je tourne les talons, déterminée à retrouver une route familière, seule.

— Blake ?

Je soupire m'interrompant un instant, pour jeter un coup d'œil par-dessus mon épaule.

— Je n'abandonnerais pas. Tu peux en être certaine, lance-t-il sur un ton de défi.

Un sourire arrive tant bien que mal à traverser mes lèvres.

— Dans ce cas, on se voit au prochain round.

Cette fois-ci, je m'éloigne pour de bon afin de retrouver mon chemin. Autant à travers cette forêt dense, que dans mon esprit.

Une parole de Klein me revient étonnamment en mémoire : Autrefois les marins se repéraient aux étoiles. Et toi, Blake Fleming, tu es Mon Étoile.

Désormais perdue dans ce brouillard émotionnel, je ne peux que me poser cette question tourmentant inlassablement mon esprit : Et moi au vu de cette tempête, qui est mon Étoile ?

Désormais perdue dans ce brouillard émotionnel, je ne peux que me poser cette question tourmentant inlassablement mon esprit : Et moi au vu de cette tempête, qui est mon Étoile ?

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🦋C É L E S T E 🦋Où les histoires vivent. Découvrez maintenant