Sun Valley. Une ville attisant l'étrangeté et la curiosité.
Blake s'en rend compte le jour où elle devient la proie d'un dangereux ailé. Une espèce vivant dans l'ombre des humains, aux pouvoirs extraordinaires.
Trois jeunes de sa classe se révèlen...
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Ma respiration est saccadée. J'ai l'impression de sombrer dans un affreux cauchemar, avec pour seule différence que dans celui-ci je ne peux y échapper.
Nathan se relève lentement en tâtant d'une main son nez saignant. Son front se plisse, ses poings se serrent tremblant de leur puissance, puis son regard emplit de colère s'abat incontestablement sur son ennemi : Klein. Il se jette aussitôt sur lui l'entrainant dans sa chute, pour l'asséner de plusieurs coups. Klein tente d'esquiver ses attaques formant de ses bras un bouclier instable.
J'observe la scène paralysée, flageolant sur mes jambes. La voix tremblante je ne parviens à émettre qu'un seul mot à peine audible.
— Arrêtez.
Aucun ne réagit, pourtant je sais qu'ils m'ont entendu. Ils continuent à se ruer de coups l'un l'autre m'ignorant complètement.
— Ça suffit, arrêtez, tenté-je une nouvelle fois.
Nathan lève son poing dont la force est décuplée d'une fureur étonnante, prêt à l'abattre dans le visage de son adversaire. Klein dévie une fraction de seconde son attention pour poser ses yeux sur moi. En voyant mon état désespéré et complètement perdu, je décèle un éclair de compassion fuser dans ses prunelles.
Le poing de Nathan s'apprête à le percuter. Klein engage aussitôt le sien poussant un rugissement. La coalition des deux forces provoque la libération d'une énergie qui propulse Nathan à travers la pièce.
J'échappe un juron de peur, tremblant de tout mon être.
Les blessures de Klein sur son visage cicatrisent à vu d'œil. Il se relève tant bien que mal et titube en s'approchant dans ma direction. Je recule d'un pas.
— Blake.
— Ne t'approche pas, le défends-je.
Il s'arrête, probablement surprit par ma voix défaillante.
— Écoute Blake...
— Non, tais-toi.
Ma voix est chargée de chagrin que je ne cherche pas à dissimuler. Mes lèvres tremblent au même rythme que mon cœur, tenaillé d'un profond désespoir.
Il me scrute d'une expression contrit, hésitant.
— Je suis désolé.
Désolé ? Il est désolé ?! Comment peut-il être désolé alors qu'il vient de me condamner ! Je n'ai plus d'avenir, je vais me faire tuer par son refus d'obtempérer. Comment peut-il réussir ne serait-ce qu'à envisager d'avoir la mort d'une personne sur la conscience ?!
