🦋C É L E S T E 🦋

II

 Des sueurs froides me glacent le sang tandis que j'ai un mouvement de recul. Je suis prise au piège. Sa carrure imposante me bloque le passage tel un barrage. À en croire son expression il n'est pas décidé à me laisser passer.

— Je ne te laisserais pas faire.

— Tu n'as pas le choix.

Je me retourne pour fuir de l'autre côté, quand Gavan apparaît essoufflé me bloquant ainsi mon issue de secours.

— Blake, c'est une grosse erreur, crois-moi.

— Je t'en prie, m'implore Nathan en me tendant sa main pour que je la saisisse.

Je la scrute un instant, hésitante. Si je ne fais rien il la tuera. Pour rien au monde je ne laisserais mourir ma meilleure amie à ma place. Mes iris se plongent d'un air déterminé dans celles de Nathan. Une lueur inquiétante glisse alors sur son visage.

— Je suis désolée.

Je recule d'un pas.

— Non ATTEND !

Il s'élance subitement dans ma direction.

Figeant tel un anesthésiant,

L'effet fulgurant est imminent

La seconde qui suit, les deux ailés sont emprisonnés comme dans de la glace. Seul leur poitrine se soulève légèrement sous leur respiration. Je n'ai que quelques minutes pour m'enfuir avant qu'ils ne retrouvent leur mobilité.

Je dévale les escaliers, l'adrénaline montant en crescendo. Il en manque un... L'appréhension de le croiser est aussi grande qu'une maison. Il est sans doute le plus rusé de tous les ailés qui se trouvent dans cette maison. Mais incontestablement... le plus puissant.

J'ouvre à la volée les deux battants de la salle de réception plongée dans une obscurité opaque. La résonance de mes pas de course se font échos dans toute la grandeur de la pièce. À l'autre bout je m'empresse d'ouvrir les deux autres battants, pour débarquer en trombe dans le salon vide. Ma tante ne si trouve pas, elle doit probablement être à l'étage.

Je traverse la pièce et me précipite vers la porte d'entrée que j'ouvre sans prendre le temps de la refermer.

Je dévale les quelques marches à toute vitesse avant d'emprunter le chemin dallé.

Le portillon est à quelques mètres. J'y suis presque.

Mon champ de vision est subitement interrompu lorsqu'une ombre tombe du ciel. Je sursaute violemment et recule de plus bel tenaillé d'une terreur omniprésente.