II ✔️

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Le moins qu'il puisse faire serait de m'en être reconnaissant même si je n'ai pas fait grand chose. Cela dit, c'est peut-être le fait de remercier une humaine qui le gêne tant. Je n'ai peut-être pas de pourvoir, mais contrairement à lui j'ai un cerveau qui fonctionne. Oui, car nous autres humains nous nous servons de ce que nous avons entre nos deux oreilles, quand il faut venir en aide à un être dont l'intelligence est nettement diminuée par l'accroissement d'un ego démesuré. Nous ne sommes pas si primitifs que certains ose le penser. Je ne vise surtout pas « Monsieur je suis trop modeste pour admettre qu'une fille m'a sauvé » !


— La prochaine fois que je te dis de t'enfuir, tu ne discutes pas.


Je vais lui en coller une, il va voir qui va s'enfuir.


— Excuse-moi d'avoir voulu essayer de te sauver des crocs d'un loup affamé. Mais si tu le regrettes, je peux toujours me racheter. Regarde, il attend gentiment juste en bas. S'il pouvait parler, je suis sûre qu'il dirait : le chaperon rouge n'était que l'entrée, je me ferrais bien un volatile pour le dîner.


Klein m'observe de son air sérieux, presque blasé.


— C'est bon ? Tu as fini ? Non parce que je ne sais pas si ça se voit, mais j'essaie de faire des efforts pour gérer ma colère. Par contre si tu continues, je crois que c'est moi qui vais te balancer par-dessus bord.


— On en arriverait pas là si tu ne me méprisais pas autant.


— Je ne te méprise pas.


— Alors pourquoi j'ai l'impression du contraire ?


— Bon écoute, on n'est pas marié je n'ai pas des comptes à te rendre. Je te remercie pour ce que tu as fait et ça s'arrête là. Point.


Cette armure dans laquelle il se protège est bien trop épaisse pour que je puisse y pénétrer. Il n'est visiblement pas décidé à lever le voile sur mes interrogations.


Le loup continu de tourner autour de l'arbre, et je me demande combien de temps encore je vais devoir rester en compagnie de ce type aux montagnes de mystères.


— Pourquoi on ne s'envole pas ?


— Le feuillage est trop épais, je ne réussirais pas à le franchir si en plus j'ai une passagère.


Formidable ! Je me retrouve coincé sur cette branche pour une durée indéterminée, avec le dernier imbécile des oiseaux et un croc blanc au pied de l'arbre qui a les crocs. Il n'y a rien de plus étrange si ce n'est ce sentiment de frustration qui m'envahit quand je repense à ce qu'il s'est passé. Il a essayé de m'embrasser, moi, une humaine. Je croyais qu'il trouvait notre espèce primitive.


— Je peux te poser une question sans que tu montes sur tes grands chevaux ? demandé-je pour combler le silence.


— Dis toujours.


— Tu faisais quoi dans cette forêt ?

🦋C É L E S T E 🦋Où les histoires vivent. Découvrez maintenant