🔷 Chapitre 36 : Poétesse malgré moi ✔️

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Deux semaines plus tard


Quand va-t-il répondre à la fin ?

Allongée sur mon lit, je balance mes jambes énergiquement dans une attente insoutenable. Les yeux rivés sur mon écran, je compresse le téléphone perdant bientôt le peu de patience qu'il me reste.

Il ne répondra pas... comme les autres jours.

Je finis par me résigner et me tourne sur le dos laissant tomber mon téléphone. Lâchant un soupir, je triture le collier autour de mon cou dessinant de mes doigts les contours de l'aile.

Cela fait deux semaines. Deux semaines, que je n'ai plus aucun contact, plus aucune nouvelle, tout simplement plus aucun signe de vie. Les Owens et les Miller ont disparu de ma vie. Le lycée étant fermé pour quelques semaines à cause des travaux, je n'ai même pas pu apercevoir Klein depuis cette soirée.

Ma vie est redevenue monocorde. La routine a repris son cours laissant s'immiscer ce calme que je pensais avoir perdu à jamais. Ma vie a repris là où je l'avais laissé. Néanmoins il y a cette absence que je ne parviens pas à combler. Cette absence troublante qui ne cesse de me tourmenter, comme s'il manquait une chose vitale dans mon quotidien.

Je laisse échapper un second soupir. Cette fête à laquelle je n'étais même pas censé me rendre, a clôturé deux amitiés avant même qu'elles ne débutent.

Klein m'avait démontré qu'il pouvait être autre chose qu'un enquiquineur de première. Enfin quand l'envie était au rendez-vous. Ce qui n'a pas été le cas lors du dernier message qu'il m'a envoyé, à la fin de cette soirée à 00h01 précise.


CHOUETTEBonne nuit, petit canari. J'espère que tu ne te mettras pas à cracher des plumes. Ça pourrait être très handicapant pour quelqu'un qui est allergique aux oiseaux. À moins qu'il ne t'en sorte par les narines en éternuant. Enfin moi ce que j'en dis, c'est que ça pourrait être drôle à voir. Aller, à plus demi-portion.


J'ai clôturé la conversation en lui envoyant ce dernier message pour le moins... chaleureux : Va te faire voir !

Notre discussion s'est terminée à minuit deux au même titre que notre semi-paix, comme il l'avait promis. Néanmoins je ne pensais pas qu'il voulait aussi couper contact virtuellement. L'importance de limiter au plus les contacts physiques est vitale, mais quel mal y a-t-il à s'envoyer des messages ?

En ce qui concerne Nathan c'est une autre histoire... Je le revois s'évanouir dans la nature sans laisser aucune trace. Un sentiment de culpabilité m'oppresse depuis que nous nous sommes quittés sans un adieu. Je me souviens de lui avoir fait comprendre que je ne pouvais être son amie. Or, me voir danser avec Klein a dû être très douloureux. Je ne veux pas qu'il pense que je ne l'estime pas, ce qui n'est pas le cas.

J'ai alors entrepris l'objectif de me faire pardonner en commençant à lui envoyer un premier message il y a deux semaines. Aucune réponse. Aujourd'hui c'est le trentième pour être exacte, sans qu'il n'y ait jamais aucun retour.

Enfin... jusqu'à maintenant. Une sonnerie m'extirpe de mes pensées. Je me retourne surprise vers mon téléphone pour y voir afficher son prénom.


NATHAN : Salut Blake, j'ai reçu tes messages. Je suis désolé de ne pas t'avoir répondu...

MOI : Non, tout est de ma faute. Je regrette de t'avoir dit que l'on ne pouvait pas être amis, alors que par la suite j'ai dansé avec Klein. C'était vraiment injuste de ma part, excuse-moi...

NATHAN : Blake, calme-toi, je ne suis pas fâché. Tu fais ce dont tu as envie, tu n'as pas de compte à me rendre. Si je suis parti ce soir-là, c'est juste parce que j'ai été... un peu surpris de te voir dans ses bras.

MOI : Tu n'as tout de même pas cru... qu'on était ensemble ? Parce que ce n'est pas le cas.

NATHAN : Je t'avoue que c'était un peu dur de ne pas l'imaginer dans cette circonstance.

MOI : Non crois-moi, il n'y a rien entre nous ! Klein m'a juste invité à danser à cause de cette promesse stupide qu'il a faite à ma mère, enfin bref. Mais si ça avait été toi, j'aurais aussi bien accepté.

NATHAN : Peut-être qu'un jour j'aurais ce plaisir.


J'ai un pincement au cœur. Cette loi qui nous interdit de nous voir, est royalement stupide. Je ne peux pas croire que j'empêche une amitié d'évoluer à cause de quatre plumés qui veulent dominer le monde.

Après être revenue depuis deux semaines chez le commun des mortels, la sensation qu'il me manque quelque chose est toujours omniprésente. J'ai besoin de leur compagnie, plus que jamais. À présent que j'ai découvert que nos gènes sont semblables, si je les rejette c'est comme si je rejetais ma seconde nature. Mon côté Ailé est signé d'un besoin puissant de me retrouver en compagnie d'autres ailés. Or, mon côté Humain à l'occurrence, m'incite à rester dans la normalité.


MOI : Je l'espère aussi...

NATHAN : Tu resteras ma « Reine de la Nuit », fleurissant l'espace d'un soir avant de disparaître. Cette nuit en question m'a permis de retrouver la joie qu'était d'être humain. Je t'en remercie.

Mon cœur se serre tel un étau qui me broie la poitrine.

NATHAN : Que comptes-tu faire à présent ?

MOI : Pour être franche, je n'en sais rien... Je ne sais plus vraiment où j'en suis.

De longues minutes s'écoulent sans que je ne reçoive aucune réponse.

MOI : Tu es toujours là ?

NATHAN : Oui. J'étais juste en train de songer à ces lois. Sous prétexte de nous protéger, elles ne sont là que pour nous pourrir l'existence.

MOI : C'est vrai. J'ai découvert mon côté Ailé que depuis quelque temps, mais j'imagine très bien l'effet que ça fait d'être coupé de ceux qui comptent pour nous.

Un nouveau silence suit mon message. Cette fois-ci plus long.

MOI : Nathan ?

NATHAN : Je crois que j'ai une solution.

🦋C É L E S T E 🦋Où les histoires vivent. Découvrez maintenant