III ✔️

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Je me laisse tomber à la renverse sur le lit rembourré, plaquant mes deux mains sur mon visage. Je ressasse tous les évènements qui se sont profilés dans la mâtiné. Comment j'ai réussi à me mettre dans cette situation ? Pourquoi moi ? Je voulais simplement faire une rentrée normale dans un lycée normal, mais au lieu de ça un sadique est à ma recherche et veut me tuer, si j'ai bien compris. Oui, parce que ça aussi je suis dans l'incompréhension la plus totale. On me kidnappe en m'assurant que c'est pour ma sécurité sans me donner plus de détail, puis on me séquestre pour une pseudonyme « protection » en m'annonçant que je ne suis pas la bienvenue alors que je n'ai rien demandé !


Au plus je me remémore ma situation et au plus je réalise qu'elle n'a aucun sens. Ce sont tous des ailés, des créatures censés ne pas exister. Comment se fait-il que le salon de cette maison en soi remplit !


Autre hypothèse : je fais des hallucinations beaucoup trop réalistes à mon goût. Sauf que je n'ai aucune connaissance d'une abeille génétiquement modifiée en liberté, transmettant des visions de ce genre par une simple piqûre.


Dommage pour l'abeille.


Une chose bien plus effrayante me vient à l'esprit.


L'image de la seule et unique cause rationnelle de mon état ne peut être qu'autre que la réalité...


Je me pince en fermant les yeux, espérant avoir tort et que ce ne soit qu'un mauvais rêve.


Pitié faites que tout ceci ne soit que le fruit de mon imagination. Je n'ai rien à voir avec ces humains croisés avec des oiseaux.


En rouvrant les yeux, rien n'a changé.


Commençant à paniquer, je sors mon carnet que j'ai rapidement embarqué avant de nous envoler, et le feuillette pour tâcher de trouver un poème susceptible de me réconforter. Mais je n'en ai écrit aucun sur des cas aussi spéciaux ! Tout simplement parce que ce genre de situation n'est pas censé se produire.


Je ferme mon carnet et le range dans la poche de mon sweat, en me levant d'un bon du lit. Il faut que je sorte d'ici. Je ne peux pas rester une seconde de plus. J'observe attentivement la pièce, avant que mon attention se focalise sur le balcon de la baie vitrée.


Une idée me traverse l'esprit en même temps qu'un sourire étire mes lèvres.


Championne !





***





En théorie mon plan était futé.


Mes pieds se balancent dans le vide deux mètres au-dessus du sol.


Plus aussi championne que ça ! lance Miss conscience.


J'ai comme qui dirait mal évalué la distance qui séparait le balcon en dessous du mien, du sol. Désormais je me balance dans le vide suspendu à une rondelle de bois dans l'incapacité de remonter.


Tu peux me rappeler déjà qui a eu cette idée ?! m'assène ma conscience.


Mes mains glissent subitement du tronc d'arbre et je me sens chuter.


Mes pieds heurtent en premier le sol avant de m'écrouler face contre terre.


La joue posée sur l'humidité, je souffle un bon coup pour enlever une feuille d'automne de mon visage.


La prochaine fois rappelle-moi de ne jamais écouter tes idées, continu la petite voix de ma tête.


Je me sens toute courbaturée de la tête aux pieds, sans parler de mes mains égratignées par des brindilles. Le froid accentue cette sensation de cisaillement alors que je tente de me relever.


Je me mets à marcher dans un premier temps me remettant de ma chute, puis à trottiner lorsque je pénètre dans la forêt, et enfin à courir. Mettre de la distance entre cette maison et moi devient alors mon premier objectif.  J'essaie de repérer un chemin susceptible de mener à de la civilisation, mais au plus je m'engouffre dans la forêt sombre et au plus j'ai des doutes dans la direction que j'ai prise.



Je m'arrête finalement à un arbre sur lequel je m'adosse pour reprendre mon souffle. J'inspire avidement invitant l'oxygène à irriguer mes poumons. Une fois calmé, je reporte incontestablement mon attention sur le paysage boisé. C'est à ce moment-là, que je réalise que tous les arbres se ressemblent. Je ne sais plus d'où je suis arrivée. Mon anxiété s'accroît perpétuellement.


Je suis perdue...


— On dirait que tu sembles fuir quelque chose.


Je me retourne effrayée, entendant les échos d'une voix perçant le feuillage fuligineux.


— Qui est là ?


Personne ne répond. Les pires scénarios commencent à défiler dans ma tête tel un film en accéléré. Et si le plumet que l'on nomme « Ezra » m'avait retrouvé, et s'il était de retour pour me tuer. Les battements de mon cœur montent en crescendo. Je suis de nouveau seule et sans défense.


Le feuillage se met à s'agiter dans les hautes branches. Je reste sur mes gardes. J'aperçois sur l'une d'entre elles une silhouette perchée. Plissant les yeux pour la détailler, elle se laisse tomber dans le vide pour atterrir un genou pied-à-terre. À quelques mètres, je sursaute vivement. Face à moi se démarque un homme, poing contre terre, aux grandes ailes émeraude déployées.


Nom d'un Alexandrin qu'est-ce qui m'est encore tombé du ciel.


Lentement il se relève. D'un état hébété, je ne trouve pas la force de refermer ma bouche, n'arrivant à déterminer la cause de ma déstabilisation entre ses ailes fascinantes et sa beauté envoûtante. Qui est ce bel inconnu ?


Son regard vert comme l'herbe liquide, croise le mien lorsqu'il redresse la tête.


— Je m'appelle Nathan, descendant Céleste. Et toi ?


Je déglutis, pas certaine des paroles qui vont franchir mes lèvres.


— Euh... Blake Fleming. Humaine.


Et voila pour ce troisième chapitre !😊 Ça vous a plut ?

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