III

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Les nuages font leur apparition étouffant dans les ténèbres les maigres rayons de soleil. En seulement quelques secondes, je me retrouve dans le noir le plus complet sans parvenir à distinguer mes mains en face de moi. Ma respiration se fait bruyante. Je ne comprends pas ce qu'il m'arrive.


Soudain une flamme surgit de nulle part éclairant l'orée de la forêt. Je l'observe attentivement de longues secondes, puis fais prudemment deux pas vers elle. Elle semble privée de gravité sans rien consumer autour d'elle. Mais très vite elle embrase un buisson qui se met à flétrir d'une noirceur inquiétante. Puis à son tour répand les flammes sur l'herbe tout autour de moi en m'encerclant. Une sombre angoisse m'anime sentant la chaleur menaçante effleurer ma peau. Je cherche paniquée dans tous les sens un moyen de sortir de là. Jusqu'à ce que mon regard se pose sur lui... Il est là.


Ses ailes se dessinent dans l'obscurité de l'autre côté des flammes. Son visage m'est masqué dans les ténèbres sans que je ne puisse y relever de détail.


— Je te vois, s'exclame-t-il en écho d'une voix grave et puissante par-dessus le crépitement du feu.


Mon sang ne fait qu'un tour dans mes veines. Je suis sûre que c'est lui. Sa présence me fait la même sensation d'épouvante, que celle de l'ailé de mon souvenir derrière la fenêtre.


— Q-qui êtes vous ? bafouillée-je.


— Il sera bientôt tant.


Des gouttelettes de sueurs froides perlent sur mon visage malgré la chaleur étouffante qui m'entoure.


— Tant pour... quoi ? demandé-je sentant toute force me quitter.


— Une guerre de l'ombre se prépare, Angèle, poursuit-il d'un ton menaçant. Tu ne pourras y échapper.


Ma vision devient floue alors que je sens toute ma force s'échapper de moi. J'ouvre ma bouche mais aucun mot n'arrive à franchir la barrière de mes lèvres trop affaiblies.


Je tombe à genoux n'arrivant plus à respirer.


— Tu n'y échapperas pas, répète cette voix dangereuse.


Instinctivement je rassemble mes maigres forces convertissant cette frayeur en colère. Une colère à l'état pur. Je lève subitement le regard sur cet ailé et souhaite au plus profond de mon être qu'il disparaisse. Un vent puissant se lève aussitôt décuplant sa fureur sur les flammes qui s'éteignent faisant disparaitre l'ailé dans la fumé, avant de chasser les nuages.


Je passe mes mains dans l'herbe verte étrangement redevenues fraiches, m'astreignant à inspirer de grandes bouffées d'air.


— Par tous les ailés, Blake ! Qu'est-ce qu'il t'arrive ?


La voix de Klein arrive à mes oreilles. Il prend mon visage paniqué entre ses mains.


— Tu es encore brulante. Blake dis-moi ce qu'il y a ? m'implore-t-il d'une voix qui se veut protectrice.


Mon regard passe sur lui sans que je ne puisse le voir. Ma tête tourne toujours aussi vite et je dois faire un effort surhumain pour ne pas m'évanouir.


— Gavan ! hurle-t-il en prenant soin de me boucher les oreilles.


Dans ma démence je n'ai qu'un geste rationnel pour chasser cette colère omniprésente. Je pose ma main tremblante sur la joue de Klein qui a un effet apaisant.


Des pieds atterrissent sur le sol juste à ma droite.


— Qu'est-ce qui s'est passé ? demande Nathan en s'agenouillant à coté de moi.


— Je n'en sais rien, et ce n'est pas toi que j'ai appelé, grogne Klein. Et comment ce fait-il que tu ne serves plus de statue pour les pigeons ?


— J'ai eu plus des centaines d'années d'entrainements pour ce genre de chose, moustique, rétorque Nathan sur le même ton.


Klein s'apprête à lui renvoyer l'ascenseur quand un son arrive à s'échapper de ma bouche.


— Je... je l'ai... vu, dis-je d'une voix blanche.


À son regard je réalise qu'il a compris et ne cherche pas à me demander de fournir plus d'efforts.


Un papillon attire étonnement mon attention. Je me penche sur le côté pour observer ces couleurs azur qui sillonnent l'air derrière Klein. Ce même papillon bleu. Celui de mes rêves... L'incompréhension culminée par la peur plonge mon esprit dans le brouillard le plus complet.


— Ça ne peut plus continuer comme ça, il faut faire quelque chose, déclare Nathan soucieux.


Klein caresse une dernière fois ma joue tendrement.


— C'est ce qu'on va faire, annonce-t-il d'une voix déterminée. On quitte la ville aujourd'hui.


 On quitte la ville aujourd'hui

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Hé hé ! 😄

Ouais je sais je coupe en plein milieu

mais la suite est pour bientôt !

À plus !


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