III

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— Tu es courageuse pour une humaine, déclare ce dernier.


Je ne prends pas la peine de lever la tête le moral dans les chaussures.


— Merci... enfin, je crois.


— Je n'en ai jamais rencontré qui se battait pour sauver leur tueur. C'est assez ironique quand on y pense.


— Toi aussi tu vas dire que je suis une humaine primitive ?


— Non j'allais plutôt dire intelligente pour une humaine et stupide aussi.


Mes yeux recentrent les siens.


— Stupide ?


— Si je serais toujours un humain je crois que je ne repousserais pas cette occasion. Après tout c'est lui qui veut te tuer.


— Je ne pense pas pouvoir me lever tous les matins et me regarder dans une glace sachant qu'une personne est morte afin que je puisse vivre. Même si cette personne souhaite ma mort plus que tout, je tiens à garder mon humanité.


— Une humanité qui risque de te couter la vie, relate Cameron.


— Au moins je me bats pour ce qui est juste et cette décision n'est surement pas la meilleure. Vous devriez le comprendre mieux que personne. En tant que protecteurs vous ne pouvez pas vivre comme bon vous semble et vous vous battez contre cette injustice.


— La plupart des ailés traque leur protecteur pour se lier à eux à des fins personnelles, qui en fin de compte relève de l'esclavage, m'explique-t-il.


— Si je serais une ailée, jamais je ne voudrais qu'un protecteur ne se lie à moi. Il mérite de garder sa liberté.


Il se masse le menton sans quitter mon regard.


— C'est du jamais vu. Une humaine qui défend notre opinion. Tu ferais un très bon leader au sein des protecteurs.


— Je ne voudrais pas prendre ta place.


Un sourire trace ses lèvres.


— Ce discours mérite que je t'enlève cette corde.


Il se penche vers moi. Sa dague se glisse entre les liens serrés de la corde. Cet ailé bien qu'impitoyable au premier abord semble avoir plus de neurones que certains de son espèce, et puis...


Sa main touche la mienne.


Un violent flash m'aveugle.


Soudain mon esprit bascule dans une zone obscure. Un sentiment de frayeur me submerge, mon rythme cardiaque montant en crescendo. Je ne suis plus maitre de mon corps.


L'image d'un papillon bleu volant au milieu des éclairs resurgit dans mon esprit s'appropriant mes pensées. Mais cette fois-ci... cela va beaucoup plus loin.


Je pousse une nouvelle porte de mon cerveau et y découvre la suite.


Je suis assise au milieu d'une chambre. Devant moi se trouvent des peluches dont parmi une, un renard au pelage roux. Des veilleuses disposées sur deux meubles éclairent la pièce.


Je me retourne vers la fenêtre. Il fait nuit.


Je descelle la démarcation des arbres ployés sous le vent et la pluie ravageuse. C'est alors que sortie de nulle part un papillon aux ailes azur traverse mon champ de vision au milieu de la pièce. Il se pose avec grâce sur mon doigt pour que j'ai le temps de bien détailler ses couleurs éclatantes durant un instant, avant qu'il ne reprenne son envole. Il passe devant la fenêtre au même moment où un éclair déchire le ciel. Soudain je sursaute de frayeur. Derrière la vitre se dessine une silhouette ailé blanchie par la lumière blafarde de la foudre contrastant dans l'obscurité. Mon coeur s'affole, la peur s'immisçant dans ma poitrine tandis que mon sang se glace dans mes veines. Une colère viscérale s'empare étrangement de mon ventre comme si une énergie ne demandait qu'à exploser.


Le tonnerre résonne dans mon coeur tel un gong, avant de m'échapper de cette chambre par la même porte de mon arrivée.


J'ouvre subitement les yeux quand je suis propulsée à travers la pièce par une force invisible. Je heurte le mur de plein fouet puis m'écrase violemment au sol. Le souffle coupé, j'halète par grande bouffée d'air comme si j'étais en train de me noyer. Des sueurs froides recouvrent tout mon visage angoissé.


J'observe à l'autre bout de la pièce entre deux hoquets, Cameron qui a atterri au pied de l'étagère tout aussi perdu. Il cherche appui pour se relever. Mes mains tremblent telles des feuilles sous la puissance du vent. Je ne peux détourner mes yeux figés sur Cameron.


— Blake !


Mon nom résonne en écho comme si ma tête était emprisonnée dans une bulle. Le visage de Klein apparaît dans mon champ de vision. Il me palpe le visage affolé.


— Bon sang elle est brulante !


Cameron tente de se hisser sur ses pieds à l'aide de l'étagère et ancre ses yeux sévères dans les miens.


— Qui es-tu ?


Les palpitations s'emparent une énième fois de mon coeur à la simple évocation de cette question. Je fixe mon regard dans celui de Cameron impossible de m'en détacher, détaillant ses iris exprimant une fureur sans égal.


— Garde, tente-t-il de hurler encore affaibli. Garde !


— Gavan libère moi l'entrée, s'exclame Klein paniqué.


— D'accord.


Ses pas résonnent jusqu'à l'extérieur.


Klein s'empresse de passer un bras derrière mon dos et l'autre sous mes genoux, la seconde qui suit je me sens décoller du sol.


— Reste avec moi Blake.


Mes paupières se ferment avant de sombrer dans l'inconscient.



Mes paupières se ferment avant de sombrer dans l'inconscient

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Hey ! Désolée pour le retard

Bon voilà niveau fin de chapitre j'avais prévenu certains que ça ne serais pas toujours aussi calme, ce chapitre en est la preuve

Sinon j'espère que ça vous a plut et que vous passez une bonne semaine même si avec le temps qu'on a c'est un peu déprimant

Si certain on des questions n'hésitez pas à me les poser

Bien sûr s'il s'agit de spoiles (pour les curieux) je n'y répondrais pas 😁

Bonne journée à tous !!

🦋C É L E S T E 🦋Où les histoires vivent. Découvrez maintenant