🔹7 : Je vole pour me libérer ✔️

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Non ce n'est pas bon ! m'écrié-je en arrachant une page de mon carnet.


Je la réduis en boule puis la balance par-dessus mon épaule, en espérant qu'elle rejoigne la poubelle avec ses congénères.


Pourquoi est-ce si compliqué décrire un poème ? Jusqu'ici je ne connaissais pas la page blanche, mais depuis que j'ai été désigné comme cible toute inspiration s'est volatilisée. Prisonnière des quatre murs de cette chambre, je ne suis pas prête à la retrouver d'aussi tôt. En réalité j'ignore si un jour je serais capable de réécrire. Si cette histoire se termine bel et bien j'aurai probablement du mal à oublier tout ce qui s'est passé...


Dès lors, il ne me restera que ce carnet remplit de souvenirs et de ce poème inachevé.


Je mets ma tête entre mes mains et soupire longuement tentant de rejeter la pression.


Je marche pour m'apaiser, je cours pour oublier.


Mes oreilles se dressent subitement et je découvre dans ma chambre Klein tenant ma feuille froissée entre ses mains.


— Qui t'a permis d'entrer ? lâché-je surprise.


— C'est chez moi, je te rappelle.


Je me lève révoltée d'une telle impolitesse et vais à sa rencontre. Je n'aurais pas imaginé le revoir traîner dans les parages après qu'il m'ait clairement fait comprendre que je n'étais pas doté d'une grande intelligence. Visiblement cela n'a pas l'air de plus lui troubler l'esprit.


— Je n'ai pas besoin de toi. Dehors.


— Désolé, j'ai un problème d'audition.


S'il y a une chose dont je n'ai pas besoin en ce moment c'est de voir sa face d'ange croisé à son esprit de mouette.


— Je te propose un deal, si tu arrives à me faire sortir de cette chambre je ne franchirais plus cette porte pour venir t'embêter...


Magnifique !


Je le pousse en hâte, priant que ce petit mètre qui le sépare du seuil de la porte soit vite comblé. Mais d'un mouvement flou il s'empare de mes poignets, retournant avec habileté mon dos contre son torse. Je me retrouve immobile, de ses bras m'enlaçant dans l'incapacité de m'en défaire.


Tu disais quoi déjà ? Cervelle de mouette ? Tu peux être sûre que ça s'applique à toi désormais, ajoute Miss conscience.


Quelle débile je fais. Réagir sur un coup de tête n'est absolument pas dans mes habitudes, mais je suppose qu'à force de le côtoyer il doit déteindre sur moi, je ne vois pas d'autres explications.


— Sinon tu m'accordes une faveur, murmure-t-il à mon oreille.


— Ce n'était pas le deal, maugréé-je tentant de me défaire de ses liens effroyablement solides.


Il prend quoi au p'tit dej ? Des épinards ?


— Tu ne m'as pas laissé finir. On ne t'a jamais dit que couper la parole était mal poli. Et puis c'est tout à ton avantage.


Je reste suspicieuse, mais étant donné ma situation actuelle je ne crois pas être en position de négocier.


— Je vais commencer par te lâcher. Tout doucement.


🦋C É L E S T E 🦋Où les histoires vivent. Découvrez maintenant