🦋C É L E S T E 🦋

II ✔️

Arrivé dans la pièce spacieuse, Klein se dirige vers l'une des vitrines où est entreposée une épée - probablement la sienne - qu'il examine avant de la sortir. Il s'assoit dans l'un des fauteuils et la détaille minutieusement sous tous les angles.

Qu'est-ce que je dois comprendre ? Essaierait-il de me faire passer un message ? Histoire de me dissuader de poser des questions trop pointilleuses. J'essaie néanmoins de ne pas y porter trop d'attention et patiente que Gavan prend place dans le deuxième fauteuil.

— Tout d'abord je voudrais savoir quel est cette histoire de protecteur ?

J'observe furtivement les livres rangés sur les étagères de la bibliothèque. Lorsque je me retourne, Klein a détaché son regard de sa lame, me dévisageant en arquant un sourcil d'un air abusé.

— Et tu as trouvé utile de nous conduire ici pour nous poser la question.

— À priori dans cette pièce il semble y avoir une certaine inspiration pour les révélations, ajouté-je ciblant d'un regard sournois mon interlocuteur.

Il hoche pensivement la tête un fin sourire sur ses lèvres.

— Alors qu'est-ce que c'est ?

Les deux garçons s'accordent un regard complice.

— C'est compliqué, déclare Klein en aiguisant de nouveau son épée.

— Je commence à avoir l'habitude.

Après leur réunion privée du salon, le sujet qu'ils ont abordé ne cesse de me tourmenter.

— Les protecteurs sont des ailés... spéciaux, m'explique Klein. Après la transformation, un ailé peut obtenir deux sortes de gènes. Le premier est l'autonomie complète, et le second le lie à un autre ailé.

— Les protecteurs sont ceux qui obtiennent le second gène, poursuit Gavan, quand ils se lient avec leur ailé destiné, ils sont obligés de leur obéir et de les protéger. Ils ne peuvent pas refuser un ordre que leur donne leur ailé.

— Vous êtes en train de me dire que ces protecteurs sont prisonniers d'un ailé ? C'est affreux ! Ils ne peuvent pas vivre comme bon leur semble ?

— Les protecteurs ont aussi une liberté que les ailés respectent, répond Klein.

— Mais ils ne sont pas obligés de la leur accorder ?

Aucun ne répond. Leur silence me donne raison.

— Ça n'en reste pas moins de l'esclavage.

— Dis-toi bien qu'un protecteur avant de te protéger, essaiera par tous les moyens de te tuer.