Sun Valley. Une ville attisant l'étrangeté et la curiosité.
Blake s'en rend compte le jour où elle devient la proie d'un dangereux ailé. Une espèce vivant dans l'ombre des humains, aux pouvoirs extraordinaires.
Trois jeunes de sa classe se révèlen...
— Si elle doit s'en prendre à quelqu'un elle s'en prendra à moi, tu n'y es pour rien.
Je détaille Klein à côté de moi qui m'a discrètement rejoint.
— Écoute « face de Chouette » il vaudrait mieux que ce soit elle. Car si c'est moi qui me charge de ton cas, bien que je n'aie pas de pouvoirs fantastiques, tu vas avoir droit à ma colère surnaturelle.
— C'est l'intention qui compte j'imagine, dit-il toujours ce petit sourire flottant sur ses lèvres.
Je lève les yeux au ciel et fais demi-tour pour retourner dans ma chambre. Tout à coup, sa main attrape mon poignet me retournant subitement face à lui.
Ses yeux bleus étincelants me scrutent dans un soupçon d'étrangeté.
— Ne me regarde pas comme ça, ce n'est pas moi qui ai des ailes ici.
— D'où te vient cette colère ? me demande-t-il troublé.
Non mais il est sérieux !
— De toi !
— Non, ton autre colère, celle qui est enfouie en toi.
Je me fige un moment, alors que je réalise effrayée. La fureur qui m'anime me quitte progressivement. Jamais je ne me mets en colère et cette exception m'effraie, comme s'il existait réellement une autre raison à mon changement brutal de comportement.
— Qu'est-ce qui te fait dire que je suis en colère ?
— J'ai moi-même des problèmes à gérer ma colère, alors tu peux tromper qui tu veux mais je sais reconnaître une personne qui ne sait pas évacuer ses nerfs.
Je n'ai probablement jamais voulu l'admettre, mais je ressens un vide en moi que je ne parviens qu'à combler par un sentiment de rage. Je ne l'explique pas...
— Alors, qu'est-ce que tu as ? persiste Klein.
Ses yeux reflètent une sincérité troublante à vouloir m'aider, mêlés d'une certaine tendresse bien plus perturbante. Ce vide dans mon cœur dépasse de loin tous mes cauchemars.
— Je n'ai aucune colère. Ton sixième sens doit te jouer des tours.
Il reste un long moment à me fixer droit dans les yeux cherchant une quelconque faille à ma réaction. Mais avant qu'il n'est le temps de se fonder des soupçons, je décide de tourner les talons pour rejoindre ma chambre.
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