II ✔️

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À cet instant précis, je me dois de garder un air aussi naturel que possible.


Dire qu'un couteau s'est planté dans mon cœur, est bien trop faible pour qualifier ce que je ressens. Je ne laisse aucun sentiment transparaître, me composant un masque impassible afin de camoufler ma souffrance.


— Je m'en étais douté, mens-je. De toute façon ça n'aurait pas pu marcher entre nous (un léger sourire détendu traverse mes lèvres afin de détendre l'atmosphère palpable).


Il semble perturbé par ma réaction, car il me fixe un long moment sans un mot. Le mensonge n'étant pas mon domaine de prédilection, il ne s'attend sans doute pas à ce que j'arrive si bien à lui cacher la vérité. Un des points positifs en ayant passé plusieurs jours en compagnie d'ailés, est d'avoir appris quelques ficelles dans l'art et la manière du mensonge.


La porte s'ouvre et Roxane pénètre à l'intérieur. À l'instant même où elle pose les yeux sur moi, je sais qu'elle est déjà informée. Son expression attire l'attention de Klein. Je sens peser ses lourdes suspicions, mais je n'en fais rien. La souffrance qui émane de mon cœur se transforme paradoxalement en assurance, qui je l'espère, tiendra assez longtemps.


Roxane s'éclaircit la gorge en posant ses yeux cannelle sur son frère.


— Comment tu te sens ?


Il soupire laborieusement.


— J'ai retrouvé ma force.


— Tant mieux (elle s'avance vers lui). Comme tu me l'as demandé l'autre jour dans la forêt, j'ai réfléchi à ce qui vous arrivez à tous les deux. Ce lien semble visiblement vous gêner plus qu'autre chose, alors je me suis penché sur la question.


Klein m'adresse un regard contrit. Aucune trace de curiosité ne le trahit. Comme si ce lien n'était plus la source de sa procuration numéro une.


— Raconte, semble-t-il obligé d'exprimer accompagné d'un infime soupir.


— En réalité vous avez le même soucis, à un détail près. Si c'est bien ce que je pense, alors on risque d'avoir un sérieux problème.


— Quel genre de problème ? demandé-je.


— Le genre cérébral, où l'on vous aurait effacé la mémoire.


— Qu'est-ce que tu racontes ? s'empresse Klein dont le visage devenu tendu arbore un air grave.


— Ça paraît tout à fait logique. Depuis quand ressens-tu ce lien ?


— Ça fait quelques semaines.


— Pile à l'instant où on a découvert qu'Ezra était de retour dans la région, remarque-t-elle. Et est-ce que tu as des flashs ?

🦋C É L E S T E 🦋Où les histoires vivent. Découvrez maintenant