16 : Qui es-tu ?

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Nous franchissons l'entrée de Voléria escorté d'une dizaine d'ailés munis d'arcs

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Nous franchissons l'entrée de Voléria escorté d'une dizaine d'ailés munis d'arcs. Sur le chemin de terre déjà tracé, toute une population d'ailés s'écartent rapidement comme si nous étions de dangereux criminels. Ils nous observent de loin la peur omniprésente sur leur visage. Deux enfants aux ailes jade se réfugient dans les bras de leur mère, avant que celle-ci nous gratifie d'un regard menaçant. Mais j'y vois surtout une mère apeurée qui souhaite protéger ses enfants. 


Ce peuple semble avoir une peur effroyable envers l'autre caste d'ailés, qu'ils sont dans l'obligation de protéger s'ils établissent un lien. Je remarque qu'ils possèdent tous un médaillon symbolique d'une longue spirale en cuivre - le même que celui de Gavan.


Je lève la tête vers le ciel quand j'aperçois des cabanes en bois perchées dans les arbres. D'innombrables ailés se penchent des rambardes pour nous détailler de plus près. Une fureur noire se retranscrit sur leur visage qui imprime dans mon coeur un désarroi face à la peur permanente qu'ils doivent éprouver.

— Quoi qu'il arrive ne touche aucun protecteur, me glisse discrètement Klein à l'oreille. Ils pourraient considérer ça comme une agression.

— Mais je ne suis pas une ailée, rétorqué-je sans quitter les yeux de la route.

— Oui et tu n'as aucune chance de te lier à un protecteur, mais ils sont très prudents et ne font confiance à personne en dehors de leur tribu.

J'ai pu m'en apercevoir quand ils nous ont liés les poignets d'une corde.

— Contentes-toi de rester tranquille.

Plus facile à dire qu'à faire. Surtout lorsque toute une armée nous menace de nous trucider la peau d'une flèche au moindre faux pas.

— Ça, ce n'est pas normal, déclare Gavan d'un air grave.

Je suis son regard. Ils se portent sur un groupe d'ailés discutant ente eux. L'expression sur leur visage apparaît comme inquiète.

— Ils sont en train de dire que des ailés de leur camp ont disparu, murmure Gavan d'une voix à peine audible pour qu'aucun autre ne puisse l'entendre.

— Comment c'est possible ? demande Klein sur le même ton.

— Je n'en ai aucune idée, mais apparemment ces disparitions prennent de l'ampleur chaque semaine. Ils ne voient rien venir.

— Qui aurait intérêt à les faire disparaitre ?

Aucun ne répond. Je jette un coup d'oeil à Klein soucieux comme s'il venait d'avoir une révélation épouvantable.

— Klein ?

— Il n'y a pas à s'inquiéter.

Pas à s'inquiéter ? Il a une mine en décomposition comme s'il venait de voir un fantôme et il ne faudrait pas s'inquiéter ? Je ne fais peut-être pas partie du peuple Céleste, mais j'ai l'intime conviction que cela n'augure rien de bon.

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