🔹25 : Triangle Infernal

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Les yeux écarquillés je scrute cet individu, pétrifiée, cherchant dans le vide un regard miroitant. Mais en vain. Je ne réfléchis pas. Je me débats tentant de libérer ma bouche pour pousser un cri d'alerte. Mes efforts futiles ne le font pas bouger d'un centimètre. Il vient alors soutenir la pression sur ma bouche de son autre main, plus fermement. Dans mon agitation je fais tomber mes écouteurs de mes oreilles.


— Chut ! Chuuut !! Tais-toi.


Reconnaissant cette voix familière je cesse subitement de m'agiter.


Raide comme un pique, je saisis ses mains et cette fois-ci les décroche fermement de mon visage.


— Tu es complètement dingue ! Qu'est-ce que tu fiches ici ? rabrouée-je sous un murmure.


Je l'attire auprès de la fenêtre afin de m'assurer qu'il s'agit bien de lui, mais surtout pour soulager mon pauvre coeur qui ces derniers temps en voit de toutes les couleurs.


Les yeux de Klein devenus noirs me jaugent de haut en bas en arquant un sourcil soupçonneux.


— Toi d'abord.


— Je n'ai pas de compte à te rendre ! C'est ma deuxième maison ici.


— Pourquoi tu as eu si peur alors ?


— Je ne t'ai pas reconnu, d'habitude tes yeux brillent.


— Mes yeux ne sont pas une lampe torche (son ton est abusé). Ils s'adaptent simplement à la nuit pour y voir plus clair.


Il parle comme si c'était moi qui avais un problème, ici. Il devrait plutôt faire attention à qui il agresse en pleine nuit, et se réjouir que je n'avais pas sur moi un spray aux poivres. Contrairement, il aurait eu de bonnes raisons de se plaindre.


— Ah... j'avais oublié que t'es... nyctaloupe.


— Nyctalope, rectifie-t-il d'une voix sèche.


— Ouais, c'est pareil.


Mon nez me picote et je retiens un éternuement.


— Tu n'as pas pris le remède que t'a concocté Travis ? me demande-t-il.


— Si, mais vois-tu, c'est ma deuxième allergie qui se manifeste : celle aux imbéciles. Ça va être compliqué de trouver un remède contre ça.


À ma grande surprise il se contente de soupirer sans qu'aucun sarcasme de sa part ne se manifeste.


Je remets brièvement un écouteur dans mon oreille au milieu de ma chanson interrompue et commence à repartir.


— Sympa la chanson, lance-t-il d'une voix douce dont le sourire se fait entendre.


Je plisse les yeux, suspicieuse, et me retourne lentement vers lui.


— Qu'est-ce que tu es en train de faire là ?


Il s'offusque.


— J'essaie juste d'être gentil. Tu t'es plaint toute la semaine que j'ai été odieux et maintenant que je fais des efforts, tu me rejettes !


J'éternue dans ma manche une seconde fois. Qu'est-ce qu'il m'arrive j'ai pourtant bien pris le remède ?


— Tu te fous de moi ! balancé-je courroucée. Il y a tout juste deux heures tu étais en train de me pourrir l'existence avec ma tante et sa curiosité légendaire, et tu espères que je vais l'oublier en un claquement de doigt juste parce que monsieur à une soudaine prise de conscience et essaie de faire « ami-ami » ?!


— À ce que je vois tu m'en veux toujours.


— Ferme ton bec, mister prise de tête. Il y a toujours anguille sous roche avec toi, et puis au moins tu vois ce que ça fait d'être de l'autre côté de la barrière.


— C'est bien ce que je dis, tu m'en veux toujours.


Mon grognement lui donne raison.


— Je ne peux pas toujours agir comme tu en as envie (ses sourcils se froncent). Faire croire à ta tante que nous étions ensemble était nécessaire.


— Nécessaire ? répété-je. Nécessaire, comme me jeter du haut d'un immeuble !


— Ne me tente pas (son sourire plus assimilé à une grimace est démenti d'un rictus).


— Ce qui est nécessaire maintenant, c'est que tu partes. Hors de ma vue.


Sur ses mots, je feins de me détourner quand sa main attrape la mienne et me ramène face à lui.


— Ce n'est pas au programme.


Je le fusille du regard en la retirant d'un coup sec.


— Change ton programme avant que je n'ajoute au mien meurtre avec préméditation.


— Tu ne sembles visiblement pas comprendre.

🦋C É L E S T E 🦋Où les histoires vivent. Découvrez maintenant