Gavan s'arrête d'un coup sec, son poing interrompu sur la porte lorsqu'il nous dévisage stupéfait.
— Tu as perdu ta langue ? prétend Roxane.
— V... vous vous êtes réconciliés ? Déjà ?!
Roxane se met à rire en le voyant grimacer bouche bée. Je dois reconnaitre qu'il est hilarant. Je rejoins son amusement. Bien vite il se transforme en un fou rire incontrôlé.
Gavan arque un sourcil et retrousse sa lèvre supérieure complètement sidéré face à notre démence.
— Même avec des centaines d'années d'existence je ne comprendrais jamais les filles. Vous étiez prête à vous entre-tuer et la seconde d'après vous devenez les meilleures amies. C'est un vrai mystère.
— Logique, la plupart des mecs ne comprennent rien, t'en fais pas t'es juste dans le même cas, ajoute Roxane entre deux hoquets.
— Ouuuu ! ça fait mal, rétorque Gavan en portant sa main droite au coeur. Et après on dit que c'est les mecs qui sont immature, (il lève les yeux au ciel d'un air théâtral) c'est le monde à l'envers.
Je fais mine de humer l'air.
— Hum, il y a comme une odeur de chamallow grillé qui plane (je me tourne vers Gavan). Fais attention, on ne sait jamais ce qu'il peut arriver la nuit.
Il prend une mine offusquée.
— Vous vous êtes ligués contre moi, s'indigne-t-il.
Il me fixe d'une moue dubitative se massant le menton.
— Cruel et sournois... (Il hausse les épaules finalement insensible) Typique de la famille.
Cette simple phrase nous fait repartir dans un fou rire, qui me tord le ventre en deux.
— Si vous verrez vos têtes ! s'exclame Gavan. On dirait que vous êtes bourrées toutes les deux.
— Bien sûr que non, on n'est pas bourré, frérot, rétorque Roxane d'une voix qui prétend le contraire.
— Heureusement ! Qu'est-ce que ce serait si c'était le cas, soupire-t-il désespéré. Bon j'étais juste venue vous dire qu'on vous attendait en bas, si vous arrivez encore à tenir sur vos jambes évidemment.
Nous continuons de pleurer de rire ce qui décide Gavan à s'éloigner le plus rapidement de cette chambre, avant d'être lui aussi contaminé par notre folie.
***
— On n'a pas le choix !
Au rez-de-chaussée l'ambiance s'est vite refroidi, aussi vite que mon sang lorsque nous avons mis en évidence le coeur du problème : Le mystérieux ailé entré dans mon esprit.
Ça a été une façon indirecte d'aborder le sujet sans me pointer du doigt. Car si d'autres ailés apprenaient qu'une humaine côtoie les leurs, cela pourrait avoir de grave répercussions pour nos deux espèces.
— Tu ne peux pas prendre une décision sur un coup de tête, s'exclame Travis.
Les deux familles réunit dans la pièce principale débattent depuis plusieurs minutes.
— On ne sait pas qui il est, ni ce qu'il lui veut (La voix de Klein paraît soucieuse). S'il a réussi à entrer en contact avec elle, c'est qu'il sait déjà où la trouver.
Ses yeux miroitants croisent les miens une fraction de seconde. Ils sont empreints d'une sévérité qui laisse transparaitre un tourment. En décrochant de mon regard, son expression se transforme. Les traits de son visage se tendent en une expression pensive.
À croire que ça lui arrive de réfléchir.
Roxane étouffe un rire, assise à côté de moi sur le canapé. Je sais qu'elle se laisse divertir par mes pensées, la discussion l'ennuyant à mourir. Personne ne semble nous porter plus d'attention que le sujet abordé. Tout le monde est focalisé sur l'objectif principal, qui est de trouver une solution à l'affaire « Blackatastrophe » comme l'a baptisé Gavan. Même si je n'étais pas pour nommer ma situation, je me suis vite rendu compte que je n'avais pas mon mot à dire.
Ça change de d'habitude !
C'était soit ça, soit « phénomène Blackalamité » et toute une autre liste de titres autant déprimant les uns que les autres.
Gavan doit avoir un tas de talents - surement bien cachés - mais trouver des noms appropriés aux circonstances n'en fait aucunement partie.
La discussion prend une certaine ampleur où je perçois dans leur voix un début d'anxiété.
Dès l'instant où Klein m'a secouru mourante dans le jardin, il s'est arrêté sur une idée bien précise.
Ses épaules tendues, les muscles de son dos se contractent lorsqu'il appuie ses deux mains sur le rebord de la table.
— On doit quitter la ville.
Son ton ferme attire l'attention de tous les membres de cette pièce.
— Ça pourrait être un bon plan, poursuit Ange, mettre un peu de distance avec Ezra ne ferait pas de mal.
Travis s'avance d'un pas.
— Et si justement c'est ce que recherche ce...
— Télépathicus, interrompt Gavan avec fierté (Il se tourne vers moi en haussant les sourcils d'un air vantard). Avoue que ça le fait trop.
N'osant pas lui dire la vérité, je me contente de lui sourire faussement.
Le pauvre, quelqu'un devrait lui avouer que les noms qu'il invente ne sont aimés de personnes.
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🦋C É L E S T E 🦋
ParanormalneSun Valley. Une ville attisant l'étrangeté et la curiosité. Blake s'en rend compte le jour où elle devient la proie d'un dangereux ailé. Une espèce vivant dans l'ombre des humains, aux pouvoirs extraordinaires. Trois jeunes de sa classe se révèlen...
