II

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— C'est probable. Je ne pense pas que mon père posera problème, par contre ma mère risque d'être difficile à convaincre. Il faudrait que vous essayiez de la mettre à l'aise. Même si je sais que pour certain d'entre vous ça risque d'être plus compliqué (je tourne mon regard foudroyant sur Klein), mais essayez d'être aimable, ce sera toujours un bon début.


— Écoute choupette, je peux être un vrai gentleman quand je veux, déclare Klein vantard.


— Écoute face de chouette, appel moi encore une fois Choupette et je t'assure que la vengeance d'Ezra sera douce à côté de mes poèmes.


Nathan pouffe de rire suivit de Gavan pour qui la tentation est trop grande de laisser passer l'occasion d'en placer une.


— Elle t'as bien eu sur ce coup-là.


L'expression de Klein change du tout au tout lorsque son regard meurtrier croise le mien.


— Si j'étais toi je ferais attention à la façon dont tu me parles.


Je lui renvoie son regard menaçant qui ne m'effraie pas le moins du monde. Ma réaction à pour seul effet de le faire sourire d'un air méprisant.


Pauvre type.


Finalement je crois que le lien qu'il y a entre nous est une bonne chose. S'il en aurait été autrement je n'ose imaginer dans quel état je serais s'il n'avait pas un devoir de protection envers moi.


Je reprends la parole sans prendre en compte la menace publique qu'il m'a lancé.


— Si ma mère ne vous juge pas fréquentable c'est mort pour la bagnole. Y'a intérêt à ce que vous assurez (je foudroie Klein du regard). Ça vaut pour tout le monde.


— Ne t'inquiète pas on va gérer, me rassure Gavan.


Ce n'est pas vraiment pour lui que je me fais du souci, mais plus pour monsieur « tête de noeud ». Il est imprévisible et je redoute ce qu'il va bien pouvoir faire pour obtenir l'approbation de ma mère.


— Je viens avec vous, annonce fermement Nathan.


Klein abat son regard chargé d'éclairs sur son ennemi juré du bac à sable. Son expression méprisante et dédaigneuse s'amplifie au fur et à mesure que la situation déraille.


— Moins on est nombreux moins on a de chance de se faire repérer. Conclusion : tu restes.


— Non il a raison, contredit Travis. Ses talents pourront vous être utiles, il vous accompagne.


Klein reste subjugué. Nathan quant à lui, a le sourire aux lèvres et ne manque pas de le laisser s'attarder sur son visage qui a pour seul but de faire plus rager Klein.


— Sans rancune, s'exclame ce dernier sans visiblement craindre un potentiel meurtre impulsif.


Misère. J'ai un mauvais pressentiment à l'idée de les savoir tous les deux dans la même maison. Espérons que notre petite escapade entre ennemis ne puisse pas dégénérer.


Je finis par m'échapper à l'extérieur inspirant une grande bouffée d'air frais.


Mais un bruit attire mon attention. Longeant discrètement le mur j'arrive à l'angle de la maison et parviens à discerner un mélange de voix.


Une main se pose sur mon épaule.


Je fais un bond de frayeur me retrouvant de nouveau face au seul individu qui puisse me casser les pieds : Klein.


— T'es complètement malade de me faire peur comme ça ! murmuré-je courroucée.


— Qu'est-ce que tu fais ?


— J'ai préféré prendre l'air, ça empestait le volatil.


Il fronce les sourcils mais ne s'arrête pas à ma remarque. Son regard miroitant me jauge de haut en bas.


— Pourquoi tu chuchotes ? me demande-t-il amusé.


— Je ne chuchote pas (je me rends compte au dernier moment que le ton de ma voix me trahis).


Quelle idiote.


Les yeux de Klein passent au-dessus de mon épaule, intrigué. Il prend ma place me contournant d'une élégance autant surprenante que le silence par lequel il se déplace. Puis, dans un mouvement fluide et délicat il se penche à l'ange pour observer ce qui a attisé ma curiosité.


— Non mais j'hallucine !


Il sort de sa cachette et je le suis pour découvrir ce qui s'y cache. Je visualise alors devant des rondins de bois, Roxane et Idris à une distance presque inexistante qui se sépare rapidement à notre arrivé.


— Lui ?! s'offusque Klein.


— Et toi ? rétorque Roxane impulsive. T'as demandé l'avis de quelqu'un avant de fraterniser avec une humaine.


— Pas avec le voisin ! Ils sont si...


— Minable ? propose Idris sans que le sujet ne le touche.


Klein esquisse un mouvement de tête qui ne parut pas contredire sa remarque. Roxane soupire de désespoir face au comportement déplacé de son frère.


Je comprends un peu mieux l'attachement que Roxane porte à sa vie actuelle.


— J'ai toujours trouvé ton amitié pour notre famille très... profonde, poursuit Idris.


Le torse de Klein se gonfle rempli d'assurance comme pour souligner l'énervement que lui procure Idris, alors que lui-même est une source d'agacement.

🦋C É L E S T E 🦋Où les histoires vivent. Découvrez maintenant