III

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Il est clair que les choses ne sont pas si différentes de ce que j'avais imaginé !


Je plante ma fourchette dans le délicieux gratin de légumes de Leonora, surveillant régulièrement d'un oeil vigilant Nathan et Klein assit face à face. Étant en bout de table j'ai chacun des garçons à mes côtés, et inutile de vous préciser que l'ambiance est tendue, si ce n'est glacial. La disposition de la table bien qu'essentielle pour Leonora ne l'ait pas forcément pour tout le monde. Ils n'ont pas arrêté de se regarder des fusils à la place des yeux tout le long du repas. Mettre ces deux-là ensemble reviendrait à déclencher la troisième guerre mondiale.


À l'autre bout de la table la discussion est bien partie, mais de notre côté c'est au point mort. J'ai essayé à maintes reprises de les faire parler mais aucun d'eux n'a daigné déceler la mâchoire. Essayez de faire parler deux perruches rancunières autant l'une que l'autre. Malheureusement les miracles ne sont pas au rendez-vous. Si ça ne tenait qu'a moi j'inviterais une trentaine de chats au repas, histoire de pimenter l'ambiance.


— C'était excellent, lance Idris.


— Un vrai régal, poursuit Ange posant sa serviette sur la table.


— Merci beaucoup, mais Roxane m'a aidé.


Idris pose ses bras croisés sur le rebord de la table en s'avançant d'un peu plus près de Roxane en face de lui.


— J'ignorais que tu cuisinais aussi bien.


— Merci, répond-elle sèchement sans porter un quelconque intérêt.


Leonora lève les yeux au ciel désespéré par son attitude. Elle essuit ses lèvres sur sa serviette faisant mine de couvrir son attitude, puis se tourne à l'autre bout de la table pour prendre la température de l'ambiance. Autant dire qu'elle chute à moins trente degrés.


— Klein ?


Le prétendu répond en marmonnant les sourcils froncés.


— Tu ne voulais pas dire quelque chose ?



Il lève la tête et fait mine de réfléchir.


— Euh, non je ne me souviens pas (il affiche une moue dubitative).


— Tu es sûr ? redemande Leonora d'un sourire forcé, les dents serrées.


Il réfléchit encore un moment.


— Je me creuse la cervelle, mais je ne vois vraiment pas.


Je sens que ça va mal finir.


J'aperçois Leonora bouillir intérieurement tendit que Klein paraît extrêmement calme.

🦋C É L E S T E 🦋Où les histoires vivent. Découvrez maintenant