🔹Chapitre 31 : Angèle ✔️

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Je me retrouve dans cette chambre par cette même nuit de tempête pluviale

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Je me retrouve dans cette chambre par cette même nuit de tempête pluviale. À l'extérieur, il fait trop sombre pour y déceler un quelconque paysage. Seuls les éclairs accablant la terre de fureur, illuminent la cime des arbres pointant l'horizon. Malgré ce dépaysement, cette chambre me semble étrangement familière. Pourtant je ne me souviens pas être venue ici un jour. L'atmosphère oppressante ravive d'étranges images.


Je me tourne subitement vers la fenêtre, détaillant cette silhouette ailée me fixer. Mon cœur s'affole par la surprise, mais je ne bouge pas. Je me contente de la fixer sans pouvoir y déceler un visage par cette obscurité opaque.


Je devrais être terrifié devant cet inconnu, mais il n'en est rien. Au contraire. Je me surprends à faire un pas en avant. Il ne bouge pas. Puis un deuxième, un troisième... jusqu'à ce que je me retrouve devant la fenêtre. Une distance d'un mètre nous sépare avec pour seul rempart une vitre où ruisselle la pluie macabre. Ses yeux comme le reste de son visage me sont toujours dissimulés. Combien même ma grande détermination, je ne peux les voir. Comme si cette capacité m'était bloquée... intentionnellement.


Au-dessus de ce brouhaha, je perçois cette personne me parler comme si elle était juste à côté de moi.


— Tu ne pourras pas m'échapper plus longtemps.


Sa voix rauque et relativement sereine est dénuée de tout sentiment. Étrangement aucune once de colère ne le trahit. Pour tout vous dire, je crois que c'est de moi qu'il en émane le plus.


— Qui êtes-vous ?!


— Il est trop tôt pour les présentations. Mais lorsque ce sera le cas, il n'y aura personne pour te protéger.


— Que me voulez-vous ?


— On dit que le cœur des Humains est plus pur que celui des Ailés. Cette rumeur n'est pas entièrement fausse. Même si la transformation amplifie les désirs sombres, elle ne fait pas pencher la balance vers le mal. Le passage de la lumière aux ténèbres nécessite un chemin. Et ce chemin, tu l'as déjà emprunté.


— NE L'ÉCOUTE PAS !


Une voix rugit subitement derrière moi. Je me retourne saisis d'un violent sursaut, mais ne vois personne.


Lorsque mon attention se recentre sur la fenêtre, j'ai un mouvement de recul. Il est parti.


Le papillon bleu revient hanter mon esprit, tandis que ma tête se met à tourner. Ce signe m'avertit que je vais bientôt me réveiller.


Sans perdre une seconde, je me précipite vers la commode blanche à côté du lit pour y chercher un indice. N'importe quoi qui puisse m'aider. Un écrin à bijoux, des peluches, des crayons.


Ma vue se trouble avec en prime des vertiges incessants. Tous ces objets me sont inconnus, aucun n'entre dans mes souvenirs. Je me retourne dos à la commode, haletante. Mes yeux se posent sur l'étagère en face de moi suspendu au mur. Une figurine d'un arbre en cristal y est exposée. Je ne le connais pas, toutefois il éveille au plus profond de mon être une étrange sensation. J'ai le sentiment qu'il ne m'est pas totalement étranger.


Je m'approche pour le saisir, mais lorsque mes doigts l'effleurent, une voix grave agresse mes oreilles jusqu'à me compresser la tête tel un étau.


— ANGÈLE !


Cet écho tonitruant fait chavirer ma stabilité dans ce rêve, et brise ma concentration en mile éclat. Je bascule soudain de l'autre côté, quittant ainsi cette chambre sinistre.

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