🔷 Chapitre 37 : Ultimatum✔️

2.8K 274 20
                                    



Une douleur annonciatrice m'irradie le cerveau. Mes membres se figent comme dans de la glace et mes lèvres entrouvertes ne peuvent émettre aucun son. Les battements de mon cœur déclinent progressivement alors qu'une vague d'énergie se soustrait à mon corps d'une allure fulgurante. Des ondes de douleurs pulsent implacablement dans mon crâne, se diffusant de manière lente et douloureuse dans chacune de mes veines. Ma force vitale s'irrigue vers un seul et même point d'attraction : son empoigne.

Avec impuissance, je réalise qu'il absorbe continuellement mon énergie. La vie est en train de me quitter un peu plus chaque seconde.

Je tente de respirer, mais cet effort devient bientôt impossible.

La réalité me frappe alors bien plus fort que la souffrance tenaillant mon corps. L'impression d'avoir déjà vécu cette situation me fait subitement sortir de ma léthargie.

Le schéma infernal ne se reproduira pas. Je refuse. La colère m'envahit chassant presque la peur. Leur fusion me force à contrer la douleur paralysante.

— La seule abomination qu'il existe... c'est toi.

D'un geste vif, je saisis mon poignard dissimulé sous mon tee-shirt, et entaille d'un mouvement précis le bras de « Mèche rebelle ». Il se recule échappant un cri de rage, lâchant ainsi sa poigne.

J'avale avidement de grandes bouffées d'air comme si je venais d'immerger de l'eau. Le peu d'énergie qu'il me reste se remet à s'irriguer vivement dans mon corps. Je me redresse et jette un coup d'œil autour de moi, quand « Bottines rouges » me broie les épaules afin de m'assigner à rester à terre.

— Toi tu ne bouges pas !

Je profite de l'instant de surprise pour me débattre et réitérer mon action. Ma lame lacère profondément son mollet lui arrachant un cri de douleur. Elle me lâche à son tour et je sectionne vigoureusement les liens autour de mes chevilles. « Bottines rouges » claudique sur le côté me libérant ainsi le passage. Je me remets sur pieds oubliant la douleur, et cours de plus belle vers la sortie. Ma survie en dépend. J'ai la sensation qu'une fois à la lisière, je serais hors de danger.

Mes pas se font plus rapides, plus assurés, plus confiants. La maigre distance qui me sépare de la sûreté, fait naître un début d'espoir dans mon cœur.

Un ardent espoir, vite réfuté.

À seulement un mètre, une force surhumaine me freine par le haut de mon tee-shirt qui m'étrangle le cou. Un rire masculin m'irrite les oreilles. « Mèche Rebelle ».

Il me cogne violemment contre le mur, une main sur ma bouche, l'autre maintenant son propre poignard contre ma gorge.

Le nouvel élan de douleur me prend par surprise. Mes prunelles balaient son visage, avant de me concentrer sur ses yeux. Ils sont flamboyants, remplis de vivacité.

Il penche la tête pour renifler mes cheveux. Un frisson de dégoût me parcourt.

— Ton odeur est très attirante, je dirais même... enivrante.

J'ai un haut-le-cœur.

Il saisit mon menton de sa main, libérant ma bouche.

— Tu n'es pas comme les autres. Je le vois à travers ton regard. Ils témoignent une colère ardente, vive... paradoxale.

— Ce qui est paradoxal c'est cette abominable coupe.

Son sourire moqueur toujours accroché à son visage s'accentue. Il pose délicatement son doigt sur mes lèvres. Je tressaute violemment.

🦋C É L E S T E 🦋Où les histoires vivent. Découvrez maintenant