DE L'AIGRE DOUX.

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    Laissant sa soeur livrée à ses démons et sa lassitude, Alexander s'assura que tout allait au mieux pour sa mère avant de retourner au salon où se tenaient toujours les trois frères qui paraissaient eux aussi fatigués et pourtant bien élégants et même raffinés en dépit de leur mise négligée avec leurs cravates dénouées, leurs cheveux ébourrifés à force d'y avoir passé leurs doigts et leurs manteaux négligemment jetés sur dossiers et accoudoirs des fauteuils n'ôtant rien au luxe de la suite.

    Happés par leur conversation, ils ne virent point Alexander qui arrivait vers eux et qui surprit une phrase de la réplique de Liam :

    - .... maman, de toutes les façons, s'apprête à célébrer le plus grand mariage de tous les temps et elle a même hâte d'ailleurs depuis qu'elle a remarqué la bague de fiançailles d'Aîna

    Dès que Lévy sentit un mouvement et se tourna vers sa provenance il aperçut Alexander à qui il dit :

   - Comment va madame Mary ?

   - Maman va bien. Elle risque de revivre la même déception à son réveil mais pour l'instant elle n'est consciente de rien.

   - Dormir lui fera du bien. Espérons que les nouvelles seront bonnes. Ça lui changera les idées, ajouta Vlad toujours logique et raisonnable.

   Sauf quand il s'agissait de sa soeur.

   - Il faudrait songer aux démarches relatives à l'enterrement de ton père. A ce propos, toutes nos condoléances, lui répliqua Liam.

   - Bien triste ce qui arrive, Alexander, mais tu peux compter sur nous et notre soutien, renchérit Lévy.

   - Merci, vraiment. Ça me touche énormément. Vous ne savez pas à quel point !

   - Oh ! Que si ! commenta Lévy. Nous sommes les mieux placés pour le comprendre et l'estimer à sa juste valeur. Mais, dis-nous, quelle est cette histoire de bague de fiançailles ? Vous vous êtes disputés le jour de la fête et depuis Aîna ne t'adresse plus la parole, alors comment lui avoir offert une bague ? Même maman n'y comprend absolument rien.

    - Ce n'est guère le bon moment, ni le bon endroit, lui reprocha Vlad. Nous avons un mort et un opéré sur le billard qui combat pour la vie. Laissons les autres considérations pour plus tard. Chaque chose en son temps !

   - Au fait, qui va s'occuper des démarches funèbres ? Quand le corps sera-t-il remis à la famille ? s'enquit Liam.

   - Les médecins parlent de demain, enfin je veux dire aujourd'hui puisque minuit est passée, expliqua Alexander. Mais comme nous sommes encore occupés par Wallace, nous laisserons l'enterrement pour demain.

   - Si tu veux, nous pouvons contacter une agence qui s'occupe de ce genre de choses. Maintenant, tout se fait par l'entremise de sociétés spécialisées en tout.

   - Oui, ce serait préférable parce que je ne comprends rien à ce genre de choses. J'allais voir Alexa. Vous avez des nouvelles ?

   - Papa est passé. Tout va bien. Elle dort et maman lui tient compagnie. D'ailleurs, elle a dû s'assoupir à son tour. Sa fatigue doit être grande et je me demande si elle a songé à prendre sa pilule contre la tension ! annonça Liam craignant pour la santé de sa mère.

   - T'inquiète ! Même si maman l'oublie, tu sais que papa ne s'y risque jamais. Il a installé une application qui lui rappelle toutes les pilules qu'elle doit prendre, le rassura Lévy.

    - Vos parents s'aiment ainsi depuis toujours ? interrogea Alexander curieux de la quantité d'amour, et surtout de la qualité, qui existait au sein de la famille Rasmussen.

POUR L'AMOUR D'ELLE. (TERMINÉE). Où les histoires vivent. Découvrez maintenant