POUR L'AMOUR D'ELLE. (TERMINÉE).

TOUT EST BIEN QUI FINIT BIEN.

   Une introspection qui prit à Sandra quelques infimes petites minutes mais paraîtrait à d'autres une éternité.

   Toujours à genou devant celle à qui il comptait lier sa destinée pour une pérennité, Vlad patientait. Imperturbable. Au fond de lui, une immense certitude, sans aucune ambiguïté, effaçait sur son sillage tout doute ou appréhension.
  
   Il se savait un peu trop téméraire.

   Il se savait un peu trop brusque.

   Il se savait un peu trop pressé.

   Il savait que Sandra n'était pas prête à un tel pas.

   Il savait qu'elle risquait de mal prendre la chose.

   Au début. Sous l'effet de la surprise.

   Il était sûr par contre de son accord, de son acquiescement pour la simple raison qu'il était sûr de son amour.

   Comment douter de l'évident ? Comment douter de l'indéniable ?

   Or, justement il était encore plus sûr de l'amour de Sandra dont tout le corps révélait ce sentiment poignant. Leur entente était tout simplement parfaite. Surtout après leurs petites disputes de chiffonniers. D'inlassables chamailleries qui se terminaient toujours par des baisers, des câlins, voire des ébats où la passion était la gagnante.

   Comment douter de Sandra dont les yeux le cherchaient constamment !? Comment douter d'elle tandis que les battements de son cœur précipités la dénonçaient !? Comment douter d'elle en présence de cette rougeur qui lui teintait les joues à chaque fois qu'il évoquait leur vie sexuelle !? Une délicieuse timidité contrastant avec l'amante qui se dépouillait de toutes ses inhibitions une fois emportée par la vague de ses pulsions ! 

    Douter d'elle, de son amour et de son acceptation revenait à douter de lui-même et de son profond amour à l'égard de la jeune femme qui faisait sa joie depuis qu'ils avaient décidé de jouer franc jeu et cesser de jouer au chat et à la souris. Démolir les remparts édifiés par leur bêtise, leur entêtement ou leur appréhension. Il était vrai qu'ils n'avaient encore jamais pris la peine ni de s'avouer leurs sentiments, ni de faire des projets. Vivant au jour le jour, où plutôt chaque nuit, ils demeuraient focalisés sur leur bonheur et leurs désirs.

   Mais justement, avec une telle merveilleuse entente et une telle parfaite connexion, à quoi bon  différer au semestre prochain, à l'année ou la décennie  prochaine ce qui pouvait être fait le lendemain ou.. le mois d'après !?

   En affaire, Vlad avait appris à trancher net. Certains projets nécessitaient une décision radicale, précise et immédiate. Tout retard risquait d'alourdir les pertes et les... remords. En amour, il avait appris à concéder, à discuter, à partager... Était venu le temps de trancher.

  Sandra devait se décider.

  Il savait qu'elle ne le décevrait pas. Il se connaissait trop bien. Non pas par orgueil, excès de confiance en soi ou aveuglement. Même en connaissant l'impact de son charme sur les femmes, il ne s'était jamais trop intéressé à elles. A part le côté plaisant de leur corps et ce qu'il pouvait lui offrir. Avec Sandra, ce fut comme une découverte, une révélation, une résurrection. Avec son côté sombre, sauvage et agressif, elle avait constitué pour lui une énigme. Une sorte de défi. Depuis, la devinette continuait à l'accaparer lui dévoilant chaque jour une nouvelle facette déroutante mais oh ! combien accaparente !

   Quelle serait sa réaction si jamais elle refusait d'agréer sa demande !?

   Il ne s'y était point arrêté. Même pas une seconde. Sandra était devenue sa certitude et sa conviction. D'autant plus qu'il croyait vraiment à leur rencontre et à leur histoire. Histoire qui ne pouvait guère mal finir. Il se rappelait avoir lu dans plusieurs romans d'un certain auteur brésilien fort réputé et dont les ouvrages étaient publiés en plus d'une soixantaine de langues que quand une personne désirait ardemment quelque chose tous les éléments du cosmos se mettaient de la partie dans le but de concrétiser ce rêve ou cette ambition. Il suffit de garder confiance en nos croyances. Et il croyait dur comme fer en Sandra. En eux. A fond.