FLASH-BACK.

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   - Tu penses que mes baisers te feront toujours le même effet dans dix ou vingt ans ? demanda Alexander à Alexa qui avait du mal à retrouver son souffle.

  - Quel présomptueux ! Tu deviens vantard et crâneur ! Je peux toujours te rabattre le caquet.

  - Je n'en doute pas une seconde. Viens, allons achever ce petit-déjeuner. Il serait vraiment mal élevé de gaspiller de tels délices.

  - Mais, je n'ai plus faim ! protesta Alexa.

  - Non, mais tu t'entends parler !? Tu dois bien manger. Tu as des médicaments à prendre ! Par ailleurs, nous avons besoin de consulter un gynécologue pour éviter qu'un autre malheur ne survienne. Dis-moi, tu ne prenais pas de pilule ? Je crois que la question est déplacée car trop tardive, mais je pensais qu'ayant pris l'initiative la première fois, tu avais pensé à te protéger.

   - Initiative non programmée, cela dit en passant. Toutefois, j'ai pris la pilule du lendemain. Mais, il faut croire que ça n'a fait aucun effet.

   - La pilule du lendemain ? C'est quoi ?

   - Avec ton ancienne vie amoureuse trépidante, tu n'as jamais entendu parler de la pilule du lendemain !

  - Sexuelle. Sexuelle. Et non pas amoureuse. À cette époque, je me protégeais. Je ne confiais ma sécurité à personne et je ne faisais confiance à personne. Nuance.

  - Faut-il que tu sois aussi susceptible !? Je te taquinais. La pilule du lendemain est une pilule de secours en cas de rapports non protégés. Après, j'ai commencé à prendre la pilule, mais j'ai dû l'oublier deux ou trois fois d'autant plus que je n'étais pas très convaincue par la nécessité d'adopter un moyen de contraception pensant que toutes les femmes de la famille souffraient de problèmes de fécondité.

  - Mille mercis à Dieu qui a permis à ta mère de te faire venir au monde. Tu imagines le monde sans toi ? Ma vie sans ta présence ?

  - Tu exagères ! Tu aurais pu continuer à mener ta vie de perdition et séduire toutes les femmes brunes dans ton sillage. Imagine le nombre des brunes qui finiront vieilles et ratatinées sans jamais connaître le plaisir dans les bras du beau Alexander Goodmayer !

  - Je vois avec plaisir que ma chère fiancée a retrouvé son humour et sa belle humeur. Tant mieux. Alors, tu racontes ?

  - Nous ne devrions pas descendre ?

  - Bientôt. Mais, raconte-moi d'abord ta réaction quand tu es tombée sur la bague, dans la pochette.

  - Sais-tu que grâce au vase que tu as cassé j'ai pu trouver cette bague ?

  - À propos, ma chérie, je suis plus que honteux pour ce que j'ai fait. Les garçons m'ont appris pour ta grand-mère. S'il y a moyen de me racheter, de trouver un autre vase similaire, d'en commander....

  - Impossible ! C'était une œuvre d'art chinoise; un vase impérial inestimable tant sur le plan artistique que sur le plan affectif. Un cadeau de grand-mère.

   - Tu dois vraiment m'en vouloir et tu n'as pas tort. Nullement. Ma chérie, je suis plus que confus ! Que dois-je faire pour que tu me pardonnes ?

   Alexander se leva de sa chaise et alla s'agenouiller devant Alexa. Lui prenant les deux mains, il ajouta :

- Tu as dû me détester, n'est-ce pas ? Tu voulais m'aider, tu avais confiance en moi et je t'ai déçue !

   Alexa se libéra les mains et lui en entoura le visage. Et les yeux dans les yeux, elle lui confia :

  - Te détester ? Difficile. T'en vouloir ? Oui. Atrocement. Sur le moment, j'ai failli t'abandonner. J'ai ressenti une grande colère que j'ai eu envie de... te frapper, de te casser ta belle figure. Te meurtrir... Et c'est alors que j'ai réalisé, loin de toi et avec du recul, qu'il était si facile de passer de l'autre côté, de devenir violent, d'avoir des envies de meurtre, de carnage...
Tout comme on assure qu'un fil ténu sépare la folie de la raison, la haine de l'amour, j'ai découvert qu'il était si facile de basculer dans la brutalité. Ce que j'abhorre le plus au monde. J'ai compris ta vision des choses et je me suis dit que chacun avait ses limites. Je ne t'ai pas donné raison parce que la violence ne résoud absolument rien. Mais, j'ai pu te comprendre. Pourtant, ça ne signifie nullement que c'est à refaire. La prochaine fois, je ne me montrerai pas aussi magnanime en te divulguant ma destination, à travers les médias. Je mettrai entre nous une si grande et si épaisse muraille qu'il te sera tout simplement impossible de la franchir et encore moins de la percer. Tu pourras engager tous les détectives, tous les fins limiers; mais tu déchanteras au bout du compte. Toutes les larmes de ton corps et tous tes beaux regrets ne serviront à rien.

POUR L'AMOUR D'ELLE. (TERMINÉE). Où les histoires vivent. Découvrez maintenant