DU NOUVEAU.

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   S'installa alors une routine lassante et harassante accompagnée d'une attente déprimante.

   Sur deux plans.

  Aucun signe de don pour Wallace et donc l'espoir se réduisait de plus en plus.

  Aucun signe non plus d'Alexa à croire qu'elle n'avait point suivi l'émission, ni accordé la moindre importance.

  A dire vrai, il reçut une réponse. Dans le sens contraire.

   Chaque jour, sur le net, étaient diffusées des photos d'Alexa et d'Enzo, toujours à Ardèche, et en des poses des plus suggestives. Chaque soir, avant de dormir, Alexander revoyait ces photos et sentait son coeur se serrer comme dans un étau. Finie la belle histoire d'amour ? Sa déclaration enflammée n'avait donc servi à rien ? Devrait-il vivre avec un coeur de glace ? Ne plus revoir Alexa ? Ne plus sentir son tendre corps contre le sien ? Jamais ?

   Au bout de quatre jours, le jeudi soir, en regardant pour la énième fois les mêmes photos qui le déprimaient, Alexander remarqua une chose fort insolite. Il eut, pour être plus précis, une impression étrange. Il lui semblait que quelque chose ne cadrait  pas bien. Comme on dit, un truc clochait. Mais quoi au juste ? Il eut beau chercher, il ne parvint guère à mettre le doigt dessus. En désespoir de cause, et se sachant incapable de dormir, il se leva et se mit sur le balcon de sa chambre, ce même balcon qui avait abrité des moments magiques pour lui et Alexa. Cette dernière, fan des couchers du soleil, ne ratait jamais un tel événement quand elle se trouvait à la maison. Du balcon, dans les bras de son compagnon, elle admirait le déclin du soleil. Souvent, taquin, Alexander faisait mine de vouloir l'embrasser afin de l'obliger à garder les yeux grand ouverts. Il adorait voir se refléter dans ses yeux la passion du plaisir double tiré du baiser et du coucher. Tout comme, parfois, il l'obligeait à ouvrir les yeux au moment de l'orgasme ravi de voir le plaisir intense qu'il lui procurait. Alors les yeux dans les yeux, ils voguaient ensemble se laissant emporter par la grosse vague de l'extase. Il aurait donné cher pour un seul petit baiser ! Alors penser à l'ivresse de la passion relevait du chimérique.

  Toujours sur le balcon, il sentit Laly venir se frotter contre ses jambes quémandant ses caresses. Dans son mouvement de se baisser pour la soulever dans ses bras, il crut voir un mouvement inhabituel du côté du jardin situé à l'arrière de la maison. L'heure était tardive et la silhouette lui paraissant étrange, il s'étonna d'une visite nocturne. La silhouette rappelait celle d'une femme. L'un des gardes aurait-il osé ramené une fille à la maison ? Impossible ! Tous les gardes savaient la chose interdite... Paul et Sharmène ? Il avait cru remarquer une certaine empathie entre les deux  jeunes gens. Pourtant, il savait que Paul n'était point du genre à entreprendre un tel projet sans l'en aviser. Certes, il avait sa propre chambre au logis et pouvait en disposer à sa guise, pourtant depuis leur connaissance, Paul s'était toujours montré très discret quant à sa vie amoureuse, ou du moins sexuelle. Alexander savait, bien sûr, que son homme de confiance n'était point un  saint, mais toujours est-il qu'il demeurait fort discret quant à ses liaisons. Si liaisons, il y en avait.

  Alors à qui était cette silhouette ? D'ailleurs, elle lui semblait familière. L'allure, la démarche, le port de tête,... et plus grande surprise, la personne était accompagnée non pas d'un homme mais de sa... propre mère. S'agissait-il dans ce cas de Sharmène ? Pourquoi alors être sorties dehors, en pleine nuit, par un soir sans lune ni étoiles ? Sa mère serait-elle sujette à des insomnies comme lui !? Ou souffrirait-elle plutôt d'indigestion ? ... Il s'apprêtait à descendre pour s'enquérir de la cause d'un tel mouvement quand son attention fut attirée par le phénomène le plus insolite : Gaby qui courait se jeter dans les bras de la jeune inconnue. Etaient-ils donc devenus si bons copains, si intimes, Sharmène et Gaby sachant que le caniche était plutôt du genre fidèle à sa maîtresse ? Lui-même il avait eu besoin de temps, de patience et de cajoleries pour se faire adopter de lui. Les six jours avaient-ils été suffisants pour les rapprocher ? A condition qu'il s'agisse de l'infirmière,  bien entendu. Autrement, il ne voyait pas de qui il pourrait bien s'agir.

POUR L'AMOUR D'ELLE. (TERMINÉE). Où les histoires vivent. Découvrez maintenant