- Wallace !?
- Oui. J'ai besoin de te voir. Peut-être pour la dernière fois, au nom de notre fraternité.
- Où es-tu ?
- A Santa Barbara. Dans une clinique privée.
- Je la connais. J'arrive le plus vite possible. Juste le temps de régler un problème. Mais dis-moi, comment te sens-tu ?
- Comme un pacha entouré de son harem ! Je ne manque de rien. Alexa a veillé à ce que je ne manque de rien.
- Alexa ?
- Oui. Elle a insisté pour que je l'appelle ainsi, sans chichi, comme elle le dit. Une fille épatante ! Si douce et si modeste !
Oui, Alexander en savait quelque chose ! Il avait lui aussi goûté à cette douceur, avant que sa gaucherie ne vienne tout remettre en question !
- Comment te sens-tu physiquement ?
- Assez bien. Les douleurs s'estompent. Les médecins font de leur mieux. Et l'argent facilite bien des choses. Tu avais raison de t'entêter pour poursuivre tes études et devenir quelqu'un de riche et d'influant.
- L'important est que tu ailles bien.
- Je suis désolé si j'ai été la cause de ta dispute avec Alexa. Elle paraissait très abattue, mais déterminée à partir le plus loin possible. Elle ne m'a rien dit, ce soir-là. Toutefois, j'ai compris à ses yeux rougis et son air triste et abattu que mes prévisions étaient les bonnes : mon retour ne te réjouissait pas outre mesure, n'est-ce pas ?
- Tu te trompes, Wallace. Tu es mon frère et en dépit de tout ce qui s'est passé, avant, nous restons des frères. Nous ne sommes pour rien dans les problèmes et les difficultés passés. Nous sommes des adultes maintenant et donc capables de dépasser une inimitié déplacée et aller de l'avant. Tout ce qui importe, pour l'instant, c'est ta santé. Tout le reste est secondaire. Crois-moi ! Je serai auprès de toi demain. En attendant prends soin de toi. A bientôt.
- Je te crois, Alexander. Je suis heureux que tu penses de la sorte. Après tout, Alexa avait raison. Elle te connaît mieux que toi-même. D'accord. Je t'attends.
Alexander ressentit sur le moment comme un air frais, rafraîchissant qui passait sur son front et lui faisait oublier la sensation d'étouffement ressentie un peu auparavant. Son coeur tantôt serré et douloureux se dégagea et palpita de joie. Encore réduite, mais sincère. Son frère avait décidé de démolir les murs bâtis entre eux et de bâtir à la place des ponts. Son frère n'allait peut-être pas très bien; cependant, la présence de sa famille réunie autour de lui allait lui insuffler la force nécessaire pour se battre et vaincre sa maladie.
Alexa avait raison de dire que la famille était plus importante que tout. Une famille reste le refuge, l'abri, le soutien devant les vicissitudes de la vie.
Soutenu par les siens, Wallace allait avoir envie de vivre, de rattraper le temps perdu.
Alexa avait réussi à triompher de la maladie, du spectre de la mort et des pronostics macabres des médecins. Wallace allait bénéficier de la présence de sa famille, des traitements les plus révolutionnaires et d'un cadre idéal pour se reposer et se régénérer en vue de guérir et commencer une nouvelle vie. Tourner la page et en entamer une nouvelle. Blanche et vierge.
Comme Alexa, il allait vivre entouré des siens.
Alexa avait eu raison de vouloir le pousser dans ses derniers retranchements et le contraindre à repenser ses priorités. Sans sa famille, sans son passé, sans ses racines, qu'elles soient bonne ou mauvaises, une personne ne peut être heureuse. Faire table rase, tout laisser derrière soi et aller de l'avant est une chimère. Toute personne a besoin un jour ou l'autre des siens, de son passé, de ses souvenirs... Grandir signifie tirer profit de ses anciennes erreurs. Grandir signifie aussi pardonner. Et pardonner vous donnait une douce sensation de plénitude, de paix avec le monde et avec vous-même.
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POUR L'AMOUR D'ELLE. (TERMINÉE).
RomanceUne jeune fille de la haute société qui mène une double vie après avoir échappé à une mort certaine. Belle, compétente dans son travail, elle avance dans la vie en faisant fi des soucis tant physiques que professionnels. Focalisée, d'abord sur sa su...