UN WEEK-END FAMILIAL.

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   Surpris, Alexander ouvrit grands les yeux et se dressa sur son coude gauche. Il ne rêvait pas. Il n'hallucinait guère. Laly était bel et bien en train de lui lécher le visage avec sa langue rapeuse. Laly en vrai.

   S'asseyant confortablement, il la vit venir se nicher contre lui et réclamer ses caresses. En jetant un coup d'oeil circulaire dans la pièce, il remarqua aussi Gaby endormi sur la descente du lit. Mais, il eut beau chercher point d'Alexa.

  Devenait-il fou au point de croire voir et toucher chien et chatte ?

   A cet instant, il entendit frapper à la porte et un jeune homme l'ouvrir et pénétrer dans la chambre avec un plateau où trônait sa tasse habituelle du café matinal.

   - Bonjour, monsieur.

   - Bonjour, Patrick. Qui a amené Laly et Gaby ?

   - Vous parlez du chien et de la chatte ? ... Monsieur Paul.

   Alexander reconnaissait bien là le respect qu'imposait son garde du corps. Dans le groupe du personnel ramené de Réno et venu s'installer à Santa Barbara, chacun semblait avoir peur de Paul qui avait constamment un visage sérieux et un air guindé. 

   - Demandez-lui de venir.

   - Tout de suite, monsieur. Dois-je apporter votre petit-déjeuner ici ou préférez-vous descendre ? s'enquit Patrick qui avait du mal à se faire aux humeurs changeantes du grand patron.

   - Aucune idée. Pour le moment, je vais me contenter de mon café.

   - Bien, monsieur.

   Alexander savait que ce qu'il allait apprendre déciderait de son humeur et du cachet du week-end. Oui, Alexa avait ce pouvoir sur lui. Elle tenait les rênes de sa vie entre ses belles mains. Elle soufflait le chaud et le froid. Tantôt c'était la joie et l'espoir, tantôt le chagrin et le désespoir. Son âme en souffrait et pourtant il n'aurait changé son destin pour rien au monde. Dépendre de la seule femme qu'il ait jamais aimée avait beau le tenir sur une corde raide maintenue au-dessus d'un abîme, il avait fini par s'y habituer. Une addiction de laquelle il ne songeait point se passer. Alexa était sa drogue et ne s'en plaignait guère. Son coeur conservait l'ultime espoir que l'envoi de Laly et Gaby signifiait quelque chose de bon.

   Pour lui.

   Pour eux.

   Pour leur relation.

   Ramené à la réalité par les deux coups à la porte, Alexander vit Paul se présenter pour son rapport.

   - Bonjour, Paul.

   - Bonjour, monsieur. J'ai reçu un appel d'Éric qui me disait que Laly et Gaby étaient en route, en hélicoptère, pour Santa Barbara et qu'ils arriveraient à telle heure et à tel endroit. Je suis allé les récupérer vers les coups de huit heures du matin, à l'aérodrome.

   - Et ?

   - Il paraît que  mademoiselle partait en voyage et comme Laly semblait perturbée et souffrante, le vétérinaire lui a déconseillé un autre changement. Elle a pensé à vous l'envoyer avec Gaby car ils sont devenus inséparables. Vous manquiez à Laly.

   - Vous avez parlé à Alexa ?

   - Oui, Eric me l'a passée. Elle les récupérera au bout d'une semaine, dix jours tout au plus.

   Alexander avait espéré que Paul pourrait lui communiquer le numéro d'Alexa et ainsi il aurait à lui parler de vive voix.

   Entendre sa voix !

POUR L'AMOUR D'ELLE. (TERMINÉE). Où les histoires vivent. Découvrez maintenant