ET LE TEMPS PASSE...

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          SIX MOIS PLUS TARD.

                    À Djerba.

     Le printemps, au mois d'avril.

     

   Alexander venait d'atterrir sur le toit de l'hôtel. Non. Du Palace. Comme de coutume, Alexa avait réussi à faire de sa dernière acquisition une réelle merveille. Sa chère épouse réussissait tout ce qu'elle entreprenait. Depuis leur mariage, elle s'était consacrée à la rénovation des deux hôtels, à Djerba et à Gabès.

   Leur mariage !

   Quel mot magique !

    Un événement qui avait dépassé toutes ses espérances les plus folles. Tout y fut merveilleux. Un vrai enchantement et qui durait toujours. Vivre aux côtés d'Alexa-Oana-Aîna était un pur délice. Il était vrai qu'il leur arrivait assez souvent de vivre séparés à cause de leurs multiples responsabilités, mais ils trouvaient constamment des solutions palliatives en vue d'abréger la durée de la séparation et la distance. Il leur était arrivé de se rencontrer à mi-chemin.

   Suite à leur mariage, ils étaient demeurés à Djerba en slalomant  entre les villes tunisiennes. Ils étaient même partis en villégiature au Maroc pour découvrir les villes du Sud à une époque où les températures étaient plus clémentes. Alexa découvrit une région dont elle avait beaucoup entendu parler de la part de ses parents et de ses frères. Quant à elle, elle avait été jusqu'à présent beaucoup plus fan de l'Europe et de l'Asie. Et la plupart du temps, elle se consacrait davantage au travail qu'au plaisir. Découvrir la méditerranée fut un plaisir pour elle et son mari qui était prêt à la suivre jusqu'au bout du monde.

   Il leur arrivait souvent de se rappeler leur mariage, d'en évoquer certains détails et de revisionner les photos et vidéos ayant immortalisé l'événement. Après deux semaines de farniente et de miel, ils s'étaient attelés au travail de façon sérieuse. Au bout de deux semaines, Alexander avait dû retourner à Santa Barbara où l'appelaient les affaires. A partir de cet instant commencèrent les rencontres périodiques. Au mois de janvier, pour les fêtes de fin d'année, le couple s'était octroyé une pause d'une semaine, en famille.

   Depuis que les saignements d'Alexa avait cessé, leurs rencontres étaient toujours torrides. Ainsi qu'il l'en avait menacée, il l'enferma tout un week-end à Paris où Alexa avait tenu à l'inviter pour lui faire visiter les lieux et lui faire la grande surprise. L'hélicoptère, le moyen de locomotion devenu leur chouchou, les déposa dans la résidence où Alexa possédait un appartement aussi spacieux qu'un terrain de golf. Maintenant chaque fois qu'ils se retrouvaient devant le seuil d'une maison, Alexander perpétuait la tradition à outrance en portant la mariée dans ses bras afin de le lui faire franchir. Il ne fut nullement étonné de découvrir le luxe des lieux connaissant l'estime dans laquelle le père tenait sa fille. S'il s'était écouté, il lui aurait offert les étoiles en diadème. Chose qu'Alexander comprenait lui-même. N'agissait-il pas lui-même de la même manière ?

   À l'occasion de son mariage, Alexa avait reçu comme cadeau de son père l'hôtel acquis à Djerba. Quant à Alexander, il lui avait offert la villa à Passadéna en plus de la copropriété de l'auberge sur laquelle ils veillaient tous deux et qui allaient être bientôt inaugurée. Bien sûr Alexa avait vivement protesté mais Alexander avait fini par obtenir gain de cause. Ce qu'elle ignorait était le fait qu'il ait dressé un contrat de mariage où il désignait sa femme comme son associée en tout. Un partage équitable de ses biens avec son épouse. Il ne voulait point l'en aviser afin de ne pas l'irriter anticipant sa colère devant une telle initiative. Dans son amour pour elle, il voulait tout partager avec elle. Tout. Pour assurer l'avenir de son frère et sa mère, il leur avait acheté une villa à Santa Barbara et leur versait, à chacun, mensuellement, une coquette somme d'argent. Sa mère était devenue une femme indépendante et avait même conquis le monde des affaires en ouvrant une boutique de prêt à porter, mais elle consacrait la plus large marge de son temps à ses fleurs, ses chiens et ses livres. Quant à Wallace, il s'était rétabli et durant sa longue convalescence il s'était beaucoup adonné à la lecture et l'écriture. Il s'était alors découvert un don caché : l'écriture. Il était en train de rédiger son autobiographie non qu'il juge sa vie intéressante. Son but était de lever le voile sur de multiples problèmes et difficultés que rencontre tout être au cours de sa vie et qui risquent de constituer un obstacle devant la réussite et le bonheur. Son rêve était de transmettre à un large public son expérience avec sa famille, ses rancunes, les non-dits qui empoisonnent les rapports, sa vie dissolue, les faux amis qui vous lâchent vous tournant le dos devant le moindre petit service alors que dans le temps ils t'étaient redevables, son calvaire enduré avec la drogue, le jeu... et la maladie. Il chantait les louanges du pardon, de la tolérance, de la famille qui t'ouvre ses bras au moment le plus critique alors que tu la croyais ton ennemie par excellence. Il chantait les mérites des vrais amis qui t'accueillent, te tendent les deux mains, se consacrent à ton bien-être et ton bonheur pour le simple plaisir de remplir leur devoir d'êtres humains. Il célébrait l'espérance et L'Amour sous toutes ses formes. Les jumeaux qui connaissaient beaucoup de monde lui avaient promis de lui trouver une très respectable maison d'édition pour que son livre fasse "un tabac". Depuis son premier garde-malade qui avait fait preuve d'une grande compétence, la clinique lui avait assigné une autre infirmière car elle avait dû l'attacher au service d'un autre malade nécessitant des soins spécifiques. Tout le monde était conscient de la forte  attraction existant entre les deux jeunes gens. En dépit de son très bon état de santé, Wallace gardait Dounia qui était d'origine tunisienne ( Comme par hasard !) auprès de lui simulant un besoin constant de soins et une peur panique de rechuter. Toutefois, chacun devait reconnaître à la jeune miss ses indéniables compétences. Elle prenait un soin méticuleux de son "patient" l'obligeant à se reposer, à manger selon les instructions médicales, à ne pas oublier ses médicaments... Il lui arrivait même parfois de jouer auprès de lui le rôle de secrétaire. Bref, ils étaient très proches l'un de l'autre et s'entendaient fort bien.

POUR L'AMOUR D'ELLE. (TERMINÉE). Où les histoires vivent. Découvrez maintenant