LE GRAND JOUR !

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    Enfin arriva le jour tant attendu depuis la demande en mariage de Vlad. Au début, tout le monde avait craint de voir la jeune femme refuser. Puis devant son approbation, tout le monde avait craint de la voir faire la difficile et repousser la cérémonie à une date ultérieure. Finalement, tout le monde dut reconnaître que Sandra avait vraiment changé. La femme agressive, distante et froide avait cédé la place à une délicieuse personne, chaleureuse, joviale et épanouie, dans tous les sens du terme. Rien que pour la joie qu'elle faisait vivre à Vlad, les Rasmussen lui en étaient si reconnaissants qu'elle aurait pu leur demander la lune. Et pour être sincères, ils reconnaissaient que la présence de Sandra avec sa nouvelle personnalité ajoutait une touche spéciale et précieuse à leur famille. Pour les  Goodmayer, les sensations demeuraient les mêmes et allaient dans le sens contraire. Leur gratitude allait à Vlad qui continuait à dépouiller Sandra de toutes les couches et carapaces derrière lesquelles elle s'était ingéniée à se cacher en vue de se soustraire à toute souffrance supplémentaire. Bref, la reconnaissance était mutuelle  et le bonheur collectif.

   Restait le couronnement d'une telle symbiose. Chose qui ne saurait tarder puisque le jour J était arrivé.

   Tous étaient frais et dispos même Sandra qui avait souffert de ses sempiternelles migraines. Vlad venait de lui faire un massage tout en douceur qui la soulagea de façon perceptible. Donc, ce fut une femme souriante qui salua l'assistance à la cantonade d'autant plus que la matinée avait bien commencé. En effet, pour rattraper leur nuit agitée, Vlad lui avait fait l'amour si doucement et si savamment que toute notion de douleur ou de malaise avait disparu chassée par une sensation de bien-être total. Ne dit-on pas qu'au moment de l'orgasme, le corps secrète des endorphines qui chassent toute trace de souffrance incitant à la détente ?

   Donc, ce fut une assemblée joyeuse qui s'attaqua à un copieux petit-déjeuner dans le petit jardin du palace pour jouir d'une totale et parfaite intimité avant d'affronter les convives venus assister au mariage. En effet, pour se racheter d'avoir ignoré tous leurs amis et toutes leurs connaissances lors du mariage d'Alexa, les Rasmussen avaient jugé bon et plus courtois de les inviter à Djerba. Alors pour s'octroyer une part de sérénité, le petit-déjeuner se faisait à ... huis-clos. Et même Alexa qui avait pourtant mangé au cours de la nuit et à une heure indue, contrairement à ses habitudes, s'attela à son repas matinal avec un grand appétit qui fit immensément plaisir à Alexander. Depuis sa fausse couche, elle avait encore perdu du poids même si la chose paraissait invraisemblable. Toutefois, avec ses responsabilités et l'effort qu'elle fournissait perdre des calories était un jeu d'enfant. Et lorsque la personne en consommait déjà peu, alors.... Heureusement que musclée, elle était loin de paraître maigre.

   À la fin du repas, ce fut la dispersion. Les femmes avaient rendez-vous avec masseurs, manucures, coiffeurs, maquilleurs,... et les hommes... aussi. Sauf Alexa qui devait veiller au grain et s'assurer que tout serait parfait pour le soir même....

    Quand ce fut le moment, tout le monde était prêt... sauf Alexa. Pendant que ses parents et Mary recevaient les invités, elle monta enfin dans sa suite pour se préparer refusant à Alexander de l'accompagner. Était-elle une petite fille ? Elle saurait bien troquer sa robe ! Fulminant contre la bêtise des hommes qui croyaient les femmes des incapables, elle se sentit soudain oppressée dans l'ascenseur. Heureusement que son garde Éric l'accompagnait sinon elle serait tombée de tout son long. Tout à coup, elle s'était sentie dériver, partir dans le néant... Soutenue, elle parvint jusqu'à sa chambre. Éric lui apporta un verre d'eau et lui déclara :

   - Vous êtes très pâle, mademoiselle ! Je vais appeler monsieur Alexander et un médecin...

   - Et la police, et les sapeurs-pompiers, lui répondit-elle après avoir bu quelques gorgées, avec difficulté. Vous êtes aussi paranoïaque qu'Alexander et tous les Rasmussen réunis ! Vous voulez les apeurer pour rien et perturber le mariage ? Je vais bien. J'ai eu un malaise. Un petit malaise. C'est tout. Trop de travail.

POUR L'AMOUR D'ELLE. (TERMINÉE). Où les histoires vivent. Découvrez maintenant