- Vous faites bien de garder votre foi, conclut le directeur. Maintenant, tout est question de prière. Priez pour que Wallace puisse supporter le temps qui reste à endurer la fin de l'intervention. Comment va mademoiselle Alexa ? Je viens d'apprendre la mauvaise nouvelle par l'une des infirmières. J'espère qu'elle ne pâtira pas trop de cette fausse couche. Ni physiquement, ni moralement. Si Wallace s'en sort, ce sera sa compensation. Elle tenait beaucoup à ce qu'il ait toutes les chances de son côté. Je vais jeter un coup d'œil sur elle et m'entretenir avec mes collègues avant de partir me reposer car je commence à voir trouble.
- Merci pour tout, docteur. Et nous, n'avons-nous pas le droit de la voir ? s'enquit Alexander incapable de dissimuler son impatience de voir Alexa et de s'assurer que tout allait pour le mieux la concernant.- Je ne puis vous répondre, lui rétorqua le directeur. Mes collègues sont mieux placés que moi pour vous renseigner.
- Mademoiselle dort, sous somnifère, intervint alors le même praticien ayant pris la parole tout à l'heure pour leur faire un compte rendu de la situation. Ses douleurs, au bas ventre étant trop fortes, nous avons jugé bon de la maintenir sous somnifère et non seulement sous antalgique. Demain matin, elle sera consciente et pourra vous parler.
- Mais il nous est impossible de rester là sans même la voir ! protesta Alexander horrifié à l'idée de se retrouver derrière la porte d'une chambre où Alexa gisait malade et endolorie alors que lui ne pouvait même pas la voir, lui tenir la main, ni lui murmurer combien il l'aimait et combien il était désolé de ce qui lui arrivait. Au fond de lui, il nourrissait une certaine culpabilité : et si tout était de sa faute et celle de ses problèmes ?
D'abord, sa violence injustifiée qui avait engendré sa peur.
En plus de son geste maladroit et impardonnable en cassant le vase le plus précieux et le plus cher au cœur de la jeune femme ce qui engendra choc et chagrin.
Les problèmes de santé de son frère et la nouvelle du décès de son père.
Également, l'arrivée intempestive de sa sœur, sa rigidité et son obstination à ne point vouloir pardonner à sa mère, ni à se montrer humaine à son égard.
Enfin, le malaise de sa mère, la peur d'Alexa pour elle et son accrochage avec Sandra.
Beaucoup trop de mauvais incidents et de chocs pour une femme sensible et qui plus est enceinte. Heureusement qu'elle était sur place, dans une clinique, et que les médecins aient pu intervenir aussitôt. Autrement, elle aurait pu se vider de tout son sang et mourir, peut-être. Alexander ne comprenait rien aux affaires des femmes et ne pouvait pas savoir. Mais sa peur était sincère et profonde et la seule façon d'y mettre un terme était qu'il puisse voir Alexa. Quoi de plus normal après tout ce qu'ils avaient enduré ? La voir, lui prendre la main et s'assurer que tout allait bien, que tout irait bien. Était-ce trop demander ?
Compatissant à la peine d'Alexander, le directeur lui dit :
- Venez ! Nous allons jeter ce coup d'œil à notre chère demoiselle tous les deux, ensemble.
- MERCI ! lui répondit le jeune homme étreint par une sourde appréhension. Son cœur ne supporterait guère de voir Alexa pâle et souffrante. C'était au-dessus de ses forces. Alexa représentait pour lui la beauté, l'élégance, le raffinement, la lumière, la vie.... Comment faire abstraction de toutes ces belles qualités et se résoudre à la découvrir blême, défaite et inerte sur le lit d'une clinique aussi prestigieuse et renommée soit-elle ?
Est-ce dire que son amour n'était que durant la santé et le bien-être ? Aimerait-il uniquement une Alexa belle tirée à quatre épingles ? Quelle horreur ? Son amour allait au-delà de l'apparence, du visible, du concret. Il aimait en elle sa bonté, sa compréhension, sa force de caractère, sa franchise... Bref, il aimait son âme, son corps... Il l'aimait toute entière. Saine ou malade. Active et dynamique ou allongée et inerte sur un lit. Tirée à quatre épingles ou vêtue de l'uniforme asexué d'une clinique. Alexa demeurait son Alexa. Dans tous, ses états. D'ailleurs ne l'avait-il pas vue dans un état pire encore le jour où il l'avait repêchée de la piscine où elle avait failli se noyer ?
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POUR L'AMOUR D'ELLE. (TERMINÉE).
RomanceUne jeune fille de la haute société qui mène une double vie après avoir échappé à une mort certaine. Belle, compétente dans son travail, elle avance dans la vie en faisant fi des soucis tant physiques que professionnels. Focalisée, d'abord sur sa su...