ET LES CHOSES SE CORSENT...

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   La conversation téléphonique entre frère et soeur se prolongea tard dans la nuit. Une conversation à coeur ouvert de part et d'autre.

   En effet, Vlad venait d'entendre parler d'une jeune femme qui lui  faisait de l'effet. Beaucoup d'effet. Pour la première fois de son existence d'homme blasé qu'aucune femme jusqu'à présent n'était parvenue à impacter. Comme le disaient l'autre jour les jumeaux, à Santa Barbara, lors de la première rencontre avec Alexander, à Happy House, avec une soeur telle qu'Alexa-Oana- Aîna dans les parages, il s'avérait plus que difficile de tomber sur une quelconque personne de sexe féminin susceptible de les attirer vraiment, de faire frémir leur coeur et de mériter leur intérêt. Avec une soeur dont la classe et la séduction étaient au-dessus de tout critère, il semblait impossible de trouver une fille possédant quelques qualités aptes à les séduire.

   Il semblerait, finalement, que l'univers ait créé une autre Oana. Pas du même type de beauté puisque les blondes polaires ne couraient pas les rues, ni les bureaux, mais tout de même une femme très belle et surtout d'une assurance et d'une confiance en soi inébranlables. Une femme en apparence de velours dans un fourreau en fer. En pur acier. L'un des avocats oeuvrant dans le cadre du Holding Rasmussen, l'un des plus anciens et des plus réputés, maître Ozvald, lui avait recommandé une jeune avocate qui lui rappelait, comme il disait, sa belle jeunesse. Une énergie inégalable et une verve déconcertante. Au tribunal, elle ne faisait qu'une bouchée des parties adverses. Spécialisée dans les affaires économiques, elle ne perdit aucun procès depuis son installation à New York. Il avait entendu parler d'elle et poussé par la curiosité, il était allé assister à trois affaires qu'elle traitait. Son pouvoir n'était plus à prouver. Une maîtrise déconcertante. Et comme il comptait prendre sa retraite, il lui avait semblé judicieux de proposer les services de la jeune maître.

   En effet, déconcerté par l'insistance de son vieux avocat en qui tous les Rasmussen plaçaient leur inconditionnelle confiance, Vlad avait contacté la jeune personne en question qui avait d'abord refusé la rencontre, à cause d'un emploi du temps fort chargé, puis elle avait proposé de le contacter ultérieurement pour décider d'une heure et d'un endroit de rencontre. Finalement, trop intrigué par la belle voix mélodieuse qui contrastait avec un ton sec sans être agressif, Vlad sentit sa curiosité piquée au vif et contre toute attente, il se rendit dans les locaux de la jeune femme désireux de découvrir celle qui se targuait de le faire patienter.

   Trop habitué à ce que l'on s'empresse autour de lui, il avait quelques difficultés à assimiler son désir de retarder leur entrevue tandis qu'habituellement, les avocats se battaient pour se voir intégrés au groupe Rasmussen.

   Qu'avait donc de particulier ce maître ?

   Méritait-elle vraiment sa réputation ou s'agissait-il d'une propagande creuse ?

  Ou était-il plutôt question de tactique féminine pour attiser sa curiosité ?

   Oui, avec sa connaissance de la nature humaine, et surtout de sa congénère la femme, il savait cette dernière capable de tout une fois décidée à atteindre un objectif donné. Abstraction faite des multiples expériences qu'il avait vécues par le biais de certaines liaisons, il avait à la maison trois femmes d'une indépendance folle et que personne ne pouvait se targuer de stopper si résolues à entreprendre une quelconque action.

   Donc, voulant connaître le fin mot de l'histoire, il se rendit en personne jusqu'à devant l'immeuble où elle avait ses locaux. Et il fut bien impressionné. Un nouveau bâtiment d'une beauté, d'un luxe et d'une élégance inouïs. Et à Manhattan. De telles opportunités ne s'offraient qu'à des gens riches et parvenus au sommet. Pourtant, la chose lui semblait un peu trop déroutante sinon inquiétante...

POUR L'AMOUR D'ELLE. (TERMINÉE). Où les histoires vivent. Découvrez maintenant