POUR L'AMOUR D'ELLE. (TERMINÉE).

ET LES CHOSES EVOLUENT....

   Après avoir pris connaissance des informations glanées par son homme de confiance sur Alexander Goodmayer,  Loan lui demanda:

   - Etes-vous au courant des dernières nouvelles touchant l'état de santé de monsieur Goodmayer père ?

   - Non, monsieur, répliqua Eric.

   - Avez-vous un moyen de le savoir ?

   - S'il est toujours à Réno, je pourrai m'y rendre ou y envoyer quelqu'un pour faire le tour des cliniques privées en supposant que monsieur Goodmayer y aurait placé son père, suggéra alors Eric.

   - Non! Je veux que vous redevenez l'ombre d'Alexa. Si vous aviez été à ses côtés, il ne lui serait rien arrivé !

   - Qu'est-il arrivé à mademoiselle ! s'enqui Eric d'un ton alarmé.

   - Ah! J'oubliais que vous n'étiez pas là ! Alexa a failli mourir. Elle a eu un malaise, s'est noyée, a fait un arrêt cardiaque... et sans Alexander, elle ne serait plus ici, parmi nous ! acheva-t-il d'une voix étranglée.

   - Mon dieu! Et moi qui croyais à des tests de routine! Comment va-t-elle?

   - Bien. Dieu merci. Elle se repose. Vous la verrez demain. J'ai demandé à Gretchen de venir. Elle s'occupera d'elle. Tâchez de vous faire petits et de vous racheter. Vous savez qu'elle ne garde jamais rancune trop longtemps.

   - Bien, monsieur. Message reçu.

   - Nous partons. Veuillez bien sur elle et tenez-moi au courant !

   Resté seul, Eric ne put résister à la tentation d'aller jeter un coup d'oeil sur Alexa qu'il trouva endormie. Profondément. Ainsi donc, pensait-il, elle avait failli mourir. Eric, durant des années, avait nourri un amour fou, impossible, à l'égard de l'héritière des Rasmussen. Il avait eu beau se raisonner, il ne réussissait jamais à museler son coeur. Il avait été subjugué par la beauté sublime d'Alexa et surtout par sa bravoure et son abnégation. Jamais il n'avait rencontré une fille comme elle. Rester proche d'elle, pouvoir la voir, lui parler, lui être utile, étaient son  ultime joie. Puis, après le passage des années, il avait fini par se rendre à l'évidence. Alexa finira un jour ou l'autre, tôt ou tard, par trouver quelqu'un de son monde et l'aimera alors que lui, il restera seul. Résolu à vaincre son obsession de la ravissante Alexa Rasmussen, il se trouva un palliatif par le biais de Gretchen. Cette dernière était douce, communicative et chaleureuse. Assoiffée elle aussi d'amour et d'attentions, ils eurent à se réconfortèrent mutuellement. Ce n'était certes pas la grande passion mais cela valait la peine d'être vécu. Maintenant que leur relation était découverte, il leur faudrait se montrer plus discrets.

   Quand Gretchen arriva, Eric la mit au courant de l'affreux accident de leur patronne. Profondément attristée, la roumaine résolut de redoubler de loyauté de l'égard de celle qu'elle considérait comme sa propre fille. Oui, Gretchen aimait sincèrement Alexa, cette adorable enfant qui avait toujours su se montrer aimable, bien attentionnée et attentive avec son entourage. Incapable de comprendre la colère d'Alexa contre elle, sur le moment, elle parvenait à comprendre sa réaction d'autant plus que la cadette de la famille n'avait jamais toléré que quiconque interfère dans ses affaires.

   Repue de repos et gorgée de sommeil, Alexa, qui était accoutumée à l'action et au mouvement, se réveilla au milieu de la nuit, vers les coups de 3 heures du matin car elle s'était couchée très tôt fatiguée par le remue-
ménage autour d'elle provoqué par la peur et l'angoisse des siens. Son réveil avait aussi pour source son appréhension. En effet, elle se faisait beaucoup de souci pour Alexander. Inquiète, elle trouva beaucoup de mal à rester sur place, étendue dans son lit. En se levant pour se rendre aux toilettes, elle eut la surprise de découvrir Gretchen endormie sur le canapé. Comme son ancienne nounou avait le sommeil lourd, elle ne craignait guère de la réveiller. En ressortant de la salle de bains, elle trouva Eric, debout sur le pas de la porte de la chambre. Contrairement à sa "maîtresse" - peut-être, pensait Alexa - Eric avait le sommeil léger, très léger. Policier des Forces Spéciales, il avait un contrôle et une maîtrise de son corps indescriptibles.