OSCILLATIONS.

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   Kirsten emmena sa fille dans l'aile réservée aux invités. Elle avait donné ses ordres pour changer les draps, aérer la chambre et placer de quoi boire car Alexa buvait toujours de l'eau durant la nuit.

   Allongées dans un grand lit, à la lueur d'une lampe, les deux femmes savouraient le silence de la nuit. Les organisateurs et leurs vigiles avaient plié bagages et étaient partis. Les domestiques prenaient leur droit de sommeil. Les hommes de la famille étaient allés se coucher. Kirsten avaient laissé à Loan un billet l'avertissant de son absence.

   Pour elle, c'était une sorte de mise en garde : s'il persistait dans son entêtement à refuser de se montrer plus conciliant, il risquerait de faire face à une forte dose d'indifférence et de froideur.

   Quant aux garçons, elle savait que le lendemain, la première chose qu'ils feraient serait de venir à leur rencontre pour s'excuser. Il leur était tout simplement impossible de tenir en place en sachant que mère et soeur leur battaient au froid.

   - Tu as envie de dormir, ma chérie ? demanda la mère à la fille, en guise de préambule pour aborder le sujet qui lui tenait à coeur.

   -Non, maman. Je profitais du silence assourdissant pour me détendre.

   - Tu aimerais me dire ce que tu ressens à l'égard d'Alexander ? Est-ce que tu commences à douter de son amour ? Est-ce que c'est toi qui commences à te lasser de cette liaison ? Peut-être que tu as découvert que ton amour pour lui n'était pas assez fort pour aller plus loin ?

   - Non. Je suis sûre de mon amour pour Alexander...

   - Pourquoi dis-tu constamment Alexander ? Pourquoi pas ALEX tout court ?

   - Alexander n'aime pas. Il dit adorer entendre son prénom complet dans ma bouche, avec le roulement du R.

   - Ça l'excite plus ?

   - Maman !

   - Et bien quoi ? Tu n'es plus une petite fille. Parfois il faut appeler les choses par leurs noms et dire les choses crûment. La sexualité n'a rien d'embarrassant ni de honteux. Et à ton teint qui rougit, je vois que j'ai touché juste. Par ailleurs, ça prouve qu'il est vraiment mordu, comme diraient tes frères. En plus, tout en lui crie son amour pour toi. Ses regards qui te guettent, ses yeux qui scintillent quand tu entres dans une pièce, sa nervosité quand tu tardes à venir, ses sourires larges et francs quand tu oses un geste un peu trop intime en société car lui demeure encore un peu embarrassé en notre présence.... Et toi, tu dois t'en rendre compte tellement c'est évident.

   - Alexander se montre, en effet, très gentil avec moi et...

   - Gentil !? Tu n'y es pas du tout, ma chérie ! Alexander est fou amoureux de toi.

   - Pourtant, c'est toujours moi qui doit penser à lui faire des surprises, à prendre les devants, à décider de tout !

  - Et tu t'en plains !? Je connais beaucoup de femmes qui seraient prêtes à se mettre dans la queue pour un tel homme ! Un homme ouvert qui te laisse les rênes de le mener par le bout du nez ! Tu fais ce que tu veux, quand tu le veux
- comme de coutume - et il te suit sans ciller, sans protester. C'est vrai, oui ou non ?

   - Tout à fait, maman.

   - Alors, où est le problème ? Est-ce cette Lola qui lui collait aux basques ?

   - Ce n'est pas vraiment Lola, plutôt son attitude avec elle.

   - C'est-à-dire ?

   - Alexander s'est toujours montré brusque et brutal avec les femmes. Il n'y met pas de gant. Quand il est importuné par l'une des femmes qui évoluent dans sa sphère, il n'hésite point à les évincer...

POUR L'AMOUR D'ELLE. (TERMINÉE). Où les histoires vivent. Découvrez maintenant