Chapitre 35

116 9 25
                                    

Aomine se rend compte avec effarement que Tsuchida ne s'arrête jamais. Elle pose un carton, en prend un autre, déplace ci, remplace ça, réfléchit encore et s'il ne la sortait pas de là pour voir les meubles d'occasions proposés dans la petite boutique en bas de la rue, il pense qu'il deviendrait fou. Non pas qu'il ne soit pas déjà naturellement stressé par sa rentrée, si elle s'y met aussi, il ne peut pas se concentrer deux secondes sur la sienne.

- Aller, on va manger avant.

- Mais...

- Koike, l'appelle-t-il en lui attrapant la main. Déconnecte un peu. On n'a pas mangé depuis ce matin, il est bientôt trois heures de l'après-midi, on a mérité une pause, tu ne crois pas ?

Il est rassuré d'être sportif, parce que s'il ne savait depuis longtemps que santé et performances vont ensemble, elle le ferait mourir de faim, et sous l'effort.

Il l'emmène dans un petit restaurent de rue, où ils commandent plusieurs choses à manger, brochettes, riz, soupe, et boulettes, pour enfin se rendre compte... qu'elle avait terriblement faim.

- Désolée, dit-elle en s'essuyant la bouche à la fin. Je courre dans tous les sens...

- Mais tu n'as pas besoin de le faire, sourit-il. On a encore du temps. Il faut qu'on en profite un peu, tu ne crois pas ?

Sans savoir à partir de quand elle a commencé à prendre ce rythme, il réfléchit à comment faire pour lui faire changer petit à petit, sans trouver la solution miracle.

- Miracle... rit-il soudain. Testu.

Elle le regarde un moment, et il se redresse pour la rassurer, se rendant finalement compte qu'elle ne s'inquiète pas, qu'elle ne fait que le regarder en souriant légèrement.

- Je vais voir si on peut tous se voir avant la rentrée, avec la GM. Est-ce-que ça te tente ?

- Bien sûr ! Ce serait pour quand ? A peu près ?

- Attends, dit-il en sortant son téléphone, je regarde.

Un ensemble de vibrations plus tard, la date est décidée, tout le monde sera là. Il soupire de soulagement en lui donnant l'appareil pour qu'elle jette un œil, et elle sourit en lisant les réponses sur le groupe. Plus léger, Aomine la regarde faire, pour remarquer qu'elle semble se détendre un peu plus.

- Bon, je vais peut-être passer pro en Koikologie.

Elle lui rend et en profite pour piocher dans son bol. Dans le troisième, pour être précis.

- Hé ! Rends-moi mon grain de riz !

- Hum hum, fait-elle en secouant la tête.

- Si je meurs de faim à cause de toi, grommelle-t-il en rangeant le téléphone, les yeux rivés sur la table, au cas où elle tenterait de recommencer.

Elle éclate de rire et il se renfrogne, jusqu'au moment où ils entrent dans la boutique d'ameublement. Là, il regarde autour de lui avec envie, regardant les meubles les plus abîmés et les plus beaux, et faisant le calcul dans son esprit. Ils ont un budget à respecter, et il ne va prendre que l'essentiel. A savoir, en tout premier, un lit.

Tsuchida regarde autour d'elle avec l'impression de deviner le prix des articles avant même de les voir, et monte presque tout un plan de tête pour réfléchir à ce qui serait le plus avantageux. Le vendeur les observe de la caisse, avec un petit sourire et elle se rapproche d'un lit en bois. Il est très vieux. Bien plus que celui qu'il a chez lui. Mais elle le pense confortable avant même de s'allonger dessus, et soupire d'aise quand elle le fait. Pour elle, celui-là est parfait. Et c'est un lit deux places, ce qu'ils n'ont pas d'habitude.

- Ne t'endors pas, hein, dit-il en s'approchant.

Elle secoue la tête.

- Allonge-toi, tu verras bien.

Il fait le tour, et s'assoit à droite, avant de se laisser tomber. C'est un vieux matelas à ressors, mais c'est ce qui le rend extrêmement confortable, et amortissant, puisque le lit n'a même pas grincé sous son poids.

- P#*ain. Il est parfait.

- T'as vu ? sourit-elle.

Elle se relève, et regarde autour d'elle.

- Il te faut quoi d'autre ? Une table, deux chaises ?

- Un meuble de télévision et une armoire, ou au mieux, une commode.

- Tables de chevet. Elles sont dans le lit, si tu prends celui-là, dit-elle en avisant les deux petits meubles accrochés en suspension au sommier. Lampe de chevet, alors ?

- Et de salon, dit-il en se relevant à son tour. Attends, la liste est là.

- Pas de tapis, décrète-t-elle en la lisant à côté de lui. Dans la salle de bain, si tu veux, mais c'est un nid à poussière dans le salon, et ta mère ne sera pas là pour l'aspirer quand tu ne fais pas ton ménage.

- Okay, soupire-t-il en barrant. Il y a un rideau de douche, mais il est un peu pourri... on verra après si on peut le changer, ou si ça va attendre.

- Tu n'as pas de meuble dans ta salle de bain, remarque-t-elle, tu as un séchoir ? Pour les vêtements et serviettes de bain ?

- Nan. J'en ai vu ici en entrant, c'est un peu obligatoire. T'es pas obligé d'en prendre un grand, mais si tu as sport tous les jours, avec un sèche-linge aussi petit que le tien, ça va être l'enfer. Surtout l'été. Tu ne vas pas avoir besoins de nouveaux vêtements, d'ailleurs ?

- C'est bientôt les soldes, soupire-t-il. J'irais en acheter avec Satsuki pour son anniversaire, elle adore ça.

Tsuchida grimace.

- Bon courage, dans ce cas. Je lui laisse volontiers la place. Alors. Si on compte le lit, ça prend un tiers du budget. On prend quoi en premier ?

- L'étendoir. Et ensuite, table et chaises, le reste peut attendre.

- La commode est indispensable, tu n'as pas de rangements pour tes affaires, plaide-t-elle.

Il finit par acquiescer.

- Mais est-ce que le lit rentre, déjà ?

Elle le regarde, et cherche les dimensions.

- Largeur 235,5, pour une hauteur de 93,5 et une longueur de 195,7 cm. Et tu ne dépasse pas ? demande-t-elle curieuse.

- Un peu, mais le mien à la maison est aussi un peu petit. Je dors plié, de toute façon.

Elle pouffe et retient un rire quand le vendeur ne se gêne pas pour laisser éclater le sien. Il les rejoint en pliant son journal, un support en bois pour écrire dans les mains.

- Bon, un coup de main, les jeunes ?



Cette fois-ci, Tsuchida est au travail... encore merci @mariam150295 ! X)

 encore merci @mariam150295 ! X)

Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.
Les larmes en gouttes de pluieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant