Un râle agacé sort de ses lèvres, et Aomine se redresse de toute sa hauteur.
- Je n'arrive pas à croire qu'il n'ait pas marqué un seul panier aujourd'hui... marmonne le coach.
La jeune fille à côté de lui fronce les sourcils, tout aussi inquiète. D'habitude, il est tellement à l'ouest qu'il joue tout seul. Et là... il n'arrive même pas à jouer ? Elle ne voit pas ce qui pourrait...
- Dai-chan ! l'interpelle-t-elle soudain.
De petits sourires s'esquissent, et il la rejoint en grognant, tandis qu'elle fait de même, sans oser émettre le moindre son. Quand elle arrive à son niveau, elle lui demande une chose à laquelle n'avait pas pensé :
- Il y a un problème avec Tsu-chan ?
- Non.
Le ton sec qu'il emploie lui fait hausser le sourcil, et il lance en se rendant au vestiaire :
- Je vais me passer de l'eau. Je reviens.
Son manque de grossièreté l'interpelle, mais elle se ravise soudain quand elle l'entend hurler :
- P#*ain ! Qui a balancé mes affaires parterre ?!
Les joueurs tentent de se faire plus petits les uns que les autres, et alors qu'il sort de la petite pièce en trombe, prêt à en découdre, Momoï se retrouve coincée entre son torse, et le vide qui se creuse petit à petit derrière elle, tant ses équipiers reculent.
- Doucement... tente-t-elle.
Mais en colère, il ne l'écoute pas et la pousse sur le côté. C'est une autre voix qui l'arrête :
- Aomine.
Il se tourne vers elle, les poils hérissés. Il n'a pas souvenir de la dernière fois où Tsuchida l'a appelé par son nom. Et le matin encore, ce n'était pas de cette manière qu'elle l'appelait. Cette fois, il peut sentir sa colère comme si elle était palpable, et sans autre forme de cérémonie, elle lui dit froidement :
- Vas te calmer dehors.
L'adolescent ne sait brusquement plus ce qui lui coule le long de la nuque. De la sueur ? De l'eau ? Un frisson plus grand encore ? Elle a le regard dur, et il n'aime pas ça. Il ne sait même pas ce qu'elle fait ici. Et puis finalement, il s'en rappelle. Il devait sortir un peu plus tôt pour l'accompagner chez elle, histoire qu'il ne fasse pas nuit quand ils entreront dans le vif du sujet avec son père.
Et contrarié, il ne s'en n'est pas souvenu. Contrarié de quoi ? Son mauvais jeu. Mauvais jeu pourquoi ? Parce qu'il devait aller avec elle voir son père. Il n'avait pas la tête au basket, aujourd'hui.
Elle ne l'a pas quitté du regard, sa cravate dénouée, sa veste pliée sur le sac, qu'elle porte en bandoulière. Ce n'est qu'après cet examen qu'il la rejoint, ralentit devant elle, mais sort de l'endroit en silence. Tsuchida n'attend pas que la porte claque pour se rapprocher de la seule autre adolescente dans le gymnase :
- Il ne t'a pas fait mal ?
- Oh, tu sais... c'est Daiki, il ne ferait pas de mal à une mouche.
- Tu peux t'être fait mal. Ça va aller ? répète-t-elle.
Elle remet ses cheveux roses en place en riant :
- Oui, ne t'en fais pas. Mais tu devrais aller le voir, il va se vexer.
La musicienne hausse les épaules.
- Ce n'est pas mon problème. Qu'il se vexe. L'important est que personne ne soit blessé. Est-ce-que je peux vous le prendre plus tôt, aujourd'hui ? demande-t-elle en se tournant vers le coach.
Celui-ci soupire, lui signifiant d'un geste que de toute façon, il n'est pas opérationnel pour s'entraîner, et elle s'incline, avant de se rendre dans le vestiaire. Là, elle récupère toutes ses affaires sans mal, et sort de l'endroit, un sac presque plus grand qu'elle sur l'épaule, et les deux sacs, le sien, et celui d'Aomine, sur l'autre.
- Bonne journée, dit-elle finalement avant de sortir.
Hironori siffle doucement.
- Pas commode, la Tsuchida.
Son équipier le plus proche ricane :
- Tu veux dire qu'elle le mène par le bout du nez, plutôt !
- Vous allez faire vos commères toute la séance ou je vais enfin vous voir transpirer ? s'agace l'entraineur.
Les adolescents se dispatchent dans l'espace, et les exercices reprennent.
Dehors, Tsuchida attrape la main de l'adolescent à la peau mate, l'entraînant dans un autre bâtiment, dont les toilettes ont la particularité d'avoir des douches. Elle entre dans l'espace hommes avec lui, et entre dans une cabine.
Il en reste sur le pas, perturbé.
- Tu viens oui ou non ? demande-t-elle en ouvrant sa chemise.
Il la suit tout de suite, referme la porte derrière lui, et pousse le loquet.
- Qu'est-ce que tu fais ? chuchote-t-il.
Elle a accroché les sacs dans un coin, et a posé des chaussons sur la petite étagère surélevée, et relevé ses cheveux foncés dans un chignon brouillon, mais suffisamment solide pour qu'aucune mèche ne puisse s'en échapper.
-Je me déshabille. Pourquoi ? demande-t-elle tranquillement.
Elle fait glisser sa jupe le long de ses hanches, la glisse dans son sac, et bientôt, la chemise la rejoint. Une fois que tous ses vêtements sont soigneusement pliés dans son sac, elle peut tirer le robinet pour faire chauffer l'eau. Elle se glisse dessous, soupire d'aise.
Il ne se fait plus prier, et se déshabille aussi.
Il l'enlace, et soupire à son tour. Il y a encore quelques minutes, il se passait de l'eau froide pour se calmer, et à présent, elle lui faisait faire l'inverse.
Elle se retourne, mouillant les petites mèches qui bouclent dans son cou, et l'embrasse. Il lui mordille la lèvre, avant de changer d'objectif, glissant ses baisers dans son cou, puis remontant jusqu'à sa mâchoire.
- Détends-toi un peu, soupire-t-elle en passant une main entre ses omoplates comprimées par les muscles.
Il souffle longuement, et elle peut sentir son trapèze se détendre lentement.
- Je n'avais pas prévu de t'oublier, désolé.
Elle secoue la tête.
- Je ne suis pas contrariée.
- Tu l'étais, tout à l'heure.
- Tu aurais pu blesser ta meilleure amie, alors que tu n'étais même pas en colère contre elle. C'est ça, qui m'a froissée.
Il rit rauque.
- Tu t'inquiètes pour Satsuki, maintenant ?
- Elle est importante pour toi. Donc je m'en préoccupe, répond-elle simplement. Je ne devrais pas ?
- J'ai connu des filles jalouses d'elle pour moins que ça.
- Est-ce-que tu l'embrasses aussi ?
- Non ! répond-il surpris qu'elle lui demande.
Elle hausse les épaules.
- Alors de quoi je devrais être jalouse ?
Il ricane.
- J'avais oublié à qui j'avais affaire. Tu n'es pas n'importe quelle fille, pas vrai ?
- Je suis surprise que tu en sois encore là.
Il l'embrasse encore, déplace ses mains le long de son corps, et est pourtant surpris qu'elle lui attrape les poignets en secouant la tête.
- On est là pour prendre une douche, Daiki.
Cette fois, il rit franchement, en tendant le bras derrière elle, attrapant ce gel douche qui fait aussi shampooing, d'après ce qui est écrit en doré sur la bouteille.
- Koike, tu es... unique.
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Les larmes en gouttes de pluie
FanficTome 2 Avançant sur le chemin qu'ils se sont obstinément tracé, une seule question se pose à eux : quelle est la limite d'un génie ? Si Aomine et Tsuchida se dirigent vers l'école de leurs rêves, ils ne doivent pas oublier qu'ils ne sont pas leur pa...