Chapitre 108

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« Ici, vous voyez ? » répétais-je en désignant la maison, sachant que personne ne pouvait nous voir à cause du charme de Désillusion de Dumbledore.

« La maison en ruines ? » demanda Dumbledore en haussant un sourcil, suivant mon regard.

« Des ruines ? » répétai-je en fronçant les sourcils. « Il n'y a pas de ruines. C'est notre maison. Et je pense que si nous nous rapprochons, nous pourrons regarder à l'intérieur. Papa n'avait jamais l'habitude de fermer les rideaux. Il voulait avoir une vue sur l'extérieur à tout moment. »

« Je ne pense pas que je pourrai voir quoi que ce soit, peu importe à quel point je m'approche de cette maison, » dit Dumbledore, me souriant.

« Mais... pourquoi ? »

« Parce que je pense que la maison est protégée par un sortilège, » répondit-il d'un ton amusé. « Un sort similaire est lancé autour de Poudlard, pour que les Moldus ne voient que des ruines quand ils le regardent. Mais pour votre maison, je pense qu'elle est destinée à éloigner les sorciers et les sorcières ; sauf vous et votre père, bien sûr. »

« Oh... » J'essayais de regarder à l'intérieur, de là où je me tenais.

« C'est un des moyens de protection astucieux que votre père semble avoir utilisés, » continua-t-il, l'air impressionné. « Je dois dire... J'avais sous-estimé les capacités magiques de Mr. Black. Il semble être un sorcier tout à fait extraordinaire. Cependant, j'ai toujours été conscient de son talent pour la fabrication de potions. D'après ce que j'ai entendu, il vous l'a transmis. »

Je me sentis sourire à ces mots. Mais ensuite, j'ajoutais : « Monsieur, pourquoi vouliez-vous venir ici ? »

« Pour m'assurer que votre père était vraiment un sorcier, » répondit-il. « Ce charme autour de la maison et le fait que vous puissiez la voir mais pas moi en est une preuve suffisante pour moi. »

Je hochais la tête, puis je regardais à nouveau la maison. Elle était éclairée de l'intérieur, et je pouvais distinguer le piano de papa et la collection d'art de maman au loin.

Automatiquement, mes pieds ont commencé à me porter vers l'une des fenêtres et je regardais à l'intérieur, sans craindre d'être vue car j'étais invisible.

Au moment où j'arrivais, je m'arrêtais net en apercevant mes parents à l'intérieur, en train de se disputer à propos de quelque chose dans le salon. J'étais probablement déjà endormie dans mon lit.

Peut-être étais-je trop jeune pour me souvenir très bien de ces choses, mais je me souvenais vaguement de l'époque où papa essayait de convaincre ma mère de s'éloigner.

Mon attention a ensuite été à nouveau attirée quand j'ai vu maman secouer la tête pendant que papa continuait à parler, comme s'il essayait de raisonner quelque chose.

J'avais les cheveux bruns ondulés de ma mère, mais les siens étaient plus longs que les miens, descendant jusqu'à sa taille. Mais contrairement aux miens, ses yeux étaient aussi d'une couleur chocolat.

Je tenais les miens de Papa. Je tournais la tête pour le regarder, et je réalisais qu'à ce moment-là, ses cheveux étaient courts, contrairement à la dernière fois que je l'avais vu.

Deux jours avant que mon amie et moi n'allions à la gare de King's Cross, papa était parti en voyage d'affaires. Ce qui me fit me demander s'il n'était pas parti pour créer le portail.

Pendant un instant, alors que je regardais son visage si familier, j'ai oublié qu'il s'agissait de Regulus Black.

Tout ce que je pouvais voir à ce moment-là, c'était ces moments où lui et maman essayaient de m'apprendre à faire du vélo, ou quand il faisait un barbecue chaque samedi pour le déjeuner dans le jardin, comme c'était une tradition.

Mais ensuite, je me demandais si ma mère avait jamais su qu'il était un sorcier, ou si elle connaissait l'existence de Poudlard ou de Voldemort.

Mais mes pensées s'évanouirent quand je vis ma mère enfouir son visage dans ses mains, semblant extrêmement anxieuse.

Une expression peinée se dessina sur le visage de papa et il s'avança, enroulant ses bras autour d'elle pour la serrer contre lui.

Sentant mes yeux se remplir de larmes, je m'éloignais brusquement de la fenêtre, essuyant les larmes avec mes mains.

« Je suis désolée. » reniflais-je, essayant de me ressaisir en revenant vers Dumbledore.

« Pourquoi vous excusez-vous ? » demanda-t-il doucement.

« Parce que je suis pathétique, » soupirais-je en secouant la tête. « Je n'ai pas pleuré autant à la maternelle qu'au cours de ces deux années. »

« Pleurer n'est pas un signe de faiblesse, Lexi, » dit Dumbledore. « Au contraire, cela montre que vous êtes un être humain avec un cœur et des émotions, tout comme le reste d'entre nous. »

« C'est juste que – ils me manquent tellement, » dis-je entre deux sanglots. « La plus longue période que j'ai jamais passée loin d'eux a été une semaine, quand ils sont partis en vacances et m'ont laissée avec les parents de ma mère. Mais même à ce moment-là, ils me manquaient. Et maintenant, cela fait deux années entières. »

« Ce n'est pas anormal de ressentir cela. »

« J'aimerais juste pouvoir leur parler à nouveau, » dis-je faiblement, me frottant les yeux comme si cela pouvait me faire arrêter de pleurer. « J'avais oublié à quel point je les aimais. Ça me manque d'écouter papa jouer du piano. Ça me manque de regarder maman cuisiner, même si c'est de loin ; elle ne m'a jamais laissé m'approcher du four, sachant que je gâcherais le dîner. »

Je riais légèrement à ce souvenir et Dumbledore continua à me sourire.

« J'aurais aimé passer plus de temps avec eux plutôt que de m'enfermer tout le temps dans ma chambre, » marmonnai-je en regardant à nouveau la maison. « Et j'aimerais juste pouvoir être à nouveau avec eux. »

Mon regard tomba sur le sol, entre mes pieds, et je me mordais la joue

« Ils me manquent vraiment tous les deux, » murmurai-je à nouveau, cette fois surtout pour moi-même.

« J'ai bien peur que vous devriez attendre un peu plus longtemps, » dit tristement Dumbledore. « Mais en attendant, j'ai quelque chose en tête qui peut vous remonter le moral pour le moment. »

Je relevais les yeux. « Quoi donc ? »

Dumbledore me sourit une fois de plus. « Je vais vous emmener quelque part. Mais cela ne doit pas prendre plus d'une heure. Nous ne voudrions pas que Mr. Rusard vous trouve hors du lit après le couvre-feu. »

« Mais... où ? »

Il eut un petit rire en levant le bras. « Si vous voulez bien, Lexi. »

Je jetais un dernier coup d'œil à notre maison avant de prendre à nouveau le bras de Dumbledore et, sur ce, nous partîmes.

Quand je rouvris les yeux, j'avais de nouveau la tête qui tournait, mais cela s'arrangea plus vite que la première fois, même si je me sentais encore un peu malade.

« Souvenez-vous, Lexi, » dit Dumbledore, regardant au loin avec amusement. « Je ne peux vous donner qu'une heure. »

Confuse par ses paroles, je me retournais et je levais les yeux, mes lèvres s'entrouvrant légèrement sous le choc quand je vis enfin où il m'avait emmenée.

Mon cœur battait à tout rompre alors que je regardai la boutique devant moi, avec une pancarte au-dessus qui disait :

Farces Pour Sorciers Facétieux

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Moldue - Fred WeasleyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant