NAOMIE

CHAPITRE 52

                            ACTE 13

Part 4/4

SCENE 15

(À la villa de la famille NGONO. Fernando bois un verre de whisky à la terrasse de la villa quand Nélie vient le rejoindre.)

NELIE : je n'arrive pas à joindre votre fils.

FERNANDO : mon fils est un grand garçon, il sait ce qu'il fait.

NELIE : Fernando, excusez-moi, mais comment faites-vous pour regarder votre famille en face ?

FERNANDO : de la même manière dont tu regardes Victor. Nélie, s'il y a une chose que vous devez savoir, c'est que cela fait plus de vingt et un an que je tire les ficelles de ce jeu et personne ne s'en ai jamais plein. Ils ont tout ce qu'ils veulent : une belle maison, des voitures, des beaux vêtements, une bonne situation financière et j'en passe. Et moi, ce que je souhaite, c'est de continuer mon jeu. L'argent est comme l'air pour un humain ; plus il abonde, mieux il respire.

NELIE : ce style de vie reste tout de même risqué.

FERNANDO : tout ce que je peux te dire, c'est de réfléchir à ma proposition. Passe une très bonne nuit.

(Fernando s'en va. Et Nélie reste se remémorer la phrase qu'il vient de dire.)

FERNANDO : << l'argent est comme l'air pour un humain ; plus il abonde, mieux il respire. >>

NELIE : beau proverbe Fernando !

SCENE 16

(À l'hôtel cinq étoiles. Victor arrive dans sa voiture, il la gare au parking et en sort accompagné de Naomie.)

VICTOR : allez, donne-moi la main.

NAOMIE : Victor, un instant.

VICTOR : oui.

NAOMIE : je tenais à te remercier pour ce que tu as fait pour moi. Vraiment, merci.

(Sous ses mots, Victor affiche un petit sourire.)

VICTOR : c'est plutôt à moi de te remercier, tu as enfin accepté mon invitation à dîner.

(Naomie se met à rire.)

NAOMIE : tu es malade toi !

SCENE 17

(À la villa de la famille NGONO. Dans la chambre de Luisa. Elle s'apprête à se coucher, quand on frappe à sa porte ; c'est Nélie.)

LUISA : toi !? Qu'est-ce que tu veux ?

NELIE : tu ne me laisse pas entrer ?

LUISA : vas-y, entre.

NELIE : j'aurais juré que tu allais m'envoyer balader.

LUISA : je ne suis pas comme ça Nélie. J'ai des principes, et maintenant, cela va dépendre de ce que tu as à me dire. Qu'est-ce que tu veux Nélie ?

NELIE : si je suis là, c'est parce que j'aimerais mettre quelques petites choses au clair.

LUISA : je t'écoute.

NELIE : Luisa, je ne compte pas te mentir, ni me mentir à moi-même, mais je sens entre nous une sorte de distance. Une distance dont je ne saurais qualifier avec des mots. J'ai comme l'impression que tu ne m'apprécie pas beaucoup.

LUISA : Nélie, écoute, moi non plus je ne vais pas te mentir, je n'apprécie pas le fait que tu sois la petite amie de mon frère. Ce n'est pas que je veuille me mettre entre vous, mais j'ai comme une boule dans la gorge qui m'empêche de faire le premier pas.

NELIE : alors c'est question d'instinct ? De sixième sens ? Je veux dire, ton sixième sens t'empêche de m'accepter ?

LUISA : je n'en sais rien. Mais je reste persuadée que Victor sera heureux lorsqu'il rencontrera une femme autre que toi.

NELIE : d'accord. Je n'ai plus rien à ajouter. La seule chose que je vais te demander, est celle de savoir si tu as des nouvelles de Victor ?

LUISA : non, je n'en ai pas.