Eva soumise et heureuse

Chapitre LXIII - La séparation

Je me tranquillise enfin. Je vois là aussi que je peux compter sur lui. Même s'il peut me faire du mal dans ses paroles, il est là pour réparer les pots cassés. Puis fallait bien que ça sorte. Nous restons un moment comme ça, pas beaucoup de mots, juste un moment de complicité, d'amitié, qui va bien plus loin que notre relation dominant soumise qui devient toujours de plus en plus importante à mes yeux. Je sais qu'il va partir, il va reprendre sa vie, mais moi je sais que cela va me travailler certainement plusieurs heures voire plusieurs jours. Tout n'est pas toujours simple dans ma vie de soumise, mais je sais aussi que je pourrais compter sur son soutien. C'est le premier câlin qu'il me fait, une vraie marque de tendresse et d'amitié. Un an de cette relation et je prends une nouvelle fois conscience de ce que j'ai gagné. Il me dit-il « Va falloir que je file... ». Il se lève en me demandant si ça va mieux, je lui réponds un oui bien franc. Il va prendre une douche, moi je finis de ranger la chambre. Je vérifie qu'on n'oublie rien de nos jouets. Je ne suis pas dans une grande forme mentale, mais je ne veux pas le lui montrer. Ses départs ne sont jamais vraiment faciles, mais là je crois que c'est bien pire que les autres fois. D'un côté il ne m'a pas loupé pour finir... ça me replonge loin dans mes doutes et mes envies. C'est le moment des au revoir. Il me demande si ça va aller quand même, je lui réponds que oui. Comme chaque fois il part vite après un dernier baiser, et je me retrouve seule face à moi-même, dans mes pensées les plus intimes. Au bout d'un moment je lui envoie un message, lui disant que je souhaite que ce soit lui qui s'occupe de « ça », de me prendre ma virginité, que je ne veux pas que ce soit quelqu'un d'autre. C'est le cadeau que je veux lui faire aussi. Je ne sais pas comment il va réagir à ma demande. Je suis dans le flou le plus total quand je lui demande ça. Je me demande s'il ne va pas avoir un accident si ça le perturbait trop. Bon ce n'est pas son style, il commence à avoir l'habitude de mes annonces fracassantes, et qui sortent souvent dans des moments de doute, de remise en question, et là je suis en plein dedans. Entre envies et peurs car cela sera une sacrée étape dans ma vie mais la décision est prise de toute manière ! Il va falloir que cela se fasse. Je cogite un moment sur tout ça pendant que Dominique roule sans se soucier de la bombe qui l'attend. Je suis toujours dans le gîte quand il me répond. Il me dit je t'appelle. Comme toujours il me demande si je suis dispo, je lui réponds que bien sûr. Je suis rarement occupé quand je sais qu'il doit m'appeler, j'organise en général mon emploi du temps, pour être dispo. Et là c'est encore plus facile. Il appelle, je réponds. Il me demande comment je vais, je lui réponds « En pleine réflexion », il me dit qu'il imagine bien la situation. Je suis un peu inquiète de sa réponse, on n'en a jamais vraiment parlé, et mon côté timide fait un retour en force. Il me dit « Oui on le fera. Je ne sais pas encore comment et où je te le promets. », il me promet également une chose, cela se fera en douceur et surtout, dans un moment de complicité, où il ne sera pas question de soumission... Il me confirme que ce doit être un bon moment et non une épreuve. Cela me rassure, nous sommes dans la même idée comme souvent, je reconnais, et on le fera aussi au bon moment. Nous en parlons et je redescends en pression, et heureusement, je me sens rassurée. Je ne devrais jamais avoir de doutes avec lui, il veut surtout mon bien. C'est plus sur moi que j'ai des doutes, sur mes capacités. Nous savons tous les deux que nous n'allons pas nous revoir de plusieurs semaines, vacances à l'étranger oblige... Je vais avancer sur mon projet avec son soutien, mais mon manque d'assurance et mes doutes vont ralentir ma marche en avant. Quand je dis que tout n'est pas gagné dans ma vie, on va en avoir la preuve. Je rame sur mon projet pendant ces 3 semaines, ne sachant pas trop comment m'y prendre. Et si je ratais tout, et pire ! Si je réussissais ? Que je réalise mes rêves ? Je ne sais pas ce qui me fait le plus peur... La réussite ou l'échec ? C'est la question du moment. L'échec je connais mais pas la réussite ? et je crois qu'elle me fait bien plus peur que l'échec. Je tâtonne pendant ces semaines de séparation. Après son retour, il continue à m'encourager et nous poursuivons nos séances vidéo. Et il revient en pleine forme plein d'envies et moi aussi. En attendant sa venue, je l'ai prévenu, je lui ai préparé des surprises. J'ai bien sûr essayé de le faire deviner, je voulais jouer moi aussi à ce petit jeu, je pensais en avoir le droit. Mais non ! Il m'a dit « Et tu penses pouvoir m'avoir, jouer avec moi, comme moi je joue avec toi ! ». Ah ben non, c'est vrai je ne suis pas lui, moi je suis la soumise, il ne faudrait pas que je pense pouvoir inverser les rôles quand même ! Mais je suis comme ça, je teste les limites. Et sur le coup il me promet bien sûr une punition pour ce testage de limites, je n'ai pas le droit de jouer avec lui. C'est moi son jouet comme il dit souvent, je ne dois surtout pas inverser les rôles, et le retour à la réalité va surement être raide. Mais bon je l'ai bien cherché, et je suis toujours heureuse qu'il arrive.