Chapitre CLV - Point final

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Voilà, voilà,

Quatre ans se sont écoulés depuis que j'ai fait la connaissance d'Eva. Si j'avais su quelle tournure prendrait cette rencontre ! Un après-midi pluvieux, un ennui passager, une heure à tuer et me voilà sur un chat BDSM à la recherche de... Même moi aujourd'hui je ne sais pas ce que je cherchais exactement... un phantasme, une aventure érotique ou porno, une rencontre ? J'y ai rencontré une dénommée Eva, elle m'a semblé aussi folle que moi, et la suite me donnera raison. Et nous commençons une relation virtuelle pendant quelques mois. Une fille bizarre, alternant les remarques les plus justes et les marques de manque de confiance, une nette intelligence, mais également un sérieux manque de vécu. Elle m'intrigue, je veux la rencontrer, elle n'est pas contre, on y va.

Notre première rencontre est assez surnaturelle ! Elle n'a, en fait, aucune expérience du BDSM ! Elle découvre la fessée, le martinet mais elle accepte tout avec entrain. Nous aurons l'occasion d'en discuter plus tard, bien plus tard, mais elle a accepté de rencontrer un inconnu pour une rencontre dans un lieu isolé, où le but était de la maltraiter et elle n'a pas vu le risque qu'elle prenait... Dommage, je ne suis pas un sadique (quoi que) ni un pervers (enfin si, mais pas au point de la tuer à la première rencontre quand même).

En repartant, le lendemain, je me suis vraiment posé la question de la suite à donner à cette première rencontre. Eva n'est pas ce que l'on peut appeler une taille mannequin, ce n'est donc pas son physique qui m'a interpellé, ce n'est pas une soumise confirmée, ça n'a donc pas été cet aspect qui a retenu mon attention, ce n'est pas non plus une amante passionnée (ceux qui ont le blog le savent), elle n'a pas donc retenu par le sexe... Alors ? Pourquoi avoir organisé une deuxième rencontre ? Puis une troisième et une quatrième ? Quelque chose de différent, d'inachevé, une vie qui ne colle pas au personnage... Une envie d'apprendre d'elle, d'aller toujours plus loin, plus haut, plus fort (nous en feront d'ailleurs notre maxime), une foi en moi incroyable dès les premières rencontres, c'est tout cela qui m'a poussé à continuer.

De rencontre en rencontre, j'ai découvert la femme, enfin, ce qu'aurait pu être la femme car un passé 'secret' a étouffé cette femme sous des tonnes de complexes, de non-dits, de destruction systématique de sa volonté, de sa personnalité. J'avais en face de moi un produit brut, une personnalité enfermée dans un déni d'elle-même où tout son entourage l'a enfouie en lui interdisant toute éclosion de personnalité, toute estime d'elle-même. Non je ne suis ni psychiatre, ni psychanalyste, ni aucun psyquoiquecesoit, juste un homme qui cherche à comprendre. Comment cette femme peut-elle avoir autant de connaissances et se croire idiote ? Comment peut-elle percevoir tant de chose et ne pas réagir ? Elle me prouvera pendant ces quatre années qu'elle a un fort potentiel, je ne parle même pas de HQI, mais de réelles capacités à faire ce qu'elle souhaite faire, elle réussira beaucoup de choses insensées sans s'en rendre compte mais il nous aura fallu des mois pour percer la carapace.

De fessée en fessée, de coup de martinet en coup de martinet, de séances de plus en plus hard, elle est arrivée à laisser transpercer quelques émotions, quelques bribes d'elle-même jusqu'au fameux 'je ne suis qu'une grosse merde !' Quarante ans de vie à penser qu'on est une grosse merde ! Une fois la chose avouée, il faut chercher le pourquoi. Des parents à côté de la plaque, peut-être pas méchants (quoi que...) mais qui interdisent à leurs enfants de réfléchir par eux-mêmes, les maintenant dans l'impression que, sans eux, ils ne sont rien, qu'ils ne réussissent rien, qu'ils ne sont que des grosses merdes !!! Ce discours distillé pendant des années a suffi à convaincre Eva de sa condition de grosse merde et de l'y enfermer. Tout aurait pu rester ainsi si elle n'en avait pas souffert, enfin si elle n'avait pas découvert qu'elle en souffrait. Eva avait une vie solitaire, sans vrais emplois, avec très peu d'ami(e)s et surtout aucun environnement social. De ces gens qu'on croise, qu'on connait mais avec qui on n'a aucune raison de discuter parce qu'on ne les voit pas. Elle-même a eu beaucoup de mal à mettre un nom sur son mal, sur sa souffrance. Et moi je n'avais pas grand-chose à ma disposition pour l'aider. Si, il y avait la domination ! Être capable de résister, de subir plus que les autres, plus que les femmes 'standard', était une gageure, une victoire sur les 'autres'. Nous avons très vite évolué. Torture des seins, de la chatte, bambou, martinet, pelle à gâteau et planche a saucisson, sodomie avec de gros diamètres, punaises enfoncées dans les fesses, les seins, aiguilles transperçant les mamelons, urologie, tout était bon pour repousser les limites du supportable.

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⏰ Dernière mise à jour : Jun 04, 2023 ⏰

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Eva soumise et heureuseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant