Chapitre CXLIII - Ai-je atteint mes limites ?

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Je lui réponds que j'ai connu mieux comme sommeil réparateur. Il a un petit fou rire, ce qui me confirme qu'il le savait. Nous prenons la décision de nous lever et d'aller déjeuner. Je nous ai acheté des croissants et il a son petit café du matin, toujours avec une pointe de lait !!! Il apprécie l'attention que je lui porte, et cela continue à me faire du bien à moi aussi. Je prends des forces, surtout quand il annonce la suite du programme ! « Tu aimes toujours autant être attachée à ce que j'ai lu. Je ne vais pas me gêner pour te donner ce plaisir-là !! » Je le regarde dans les yeux, me demandant ce qu'il prévoit pour la suite. Je lui demande si on va faire le fouet, il ne me dit « Non pas encore... ». Il ne m'en dit pas plus et me laisse le temps de digérer la nouvelle et de finir de manger. Je ne sais toujours pas si je vais supporter. Lui ? Il me regarde confiant, heureux de son annonce, il a fait mouche. Je fais silence, je rentre dans ma bulle, et je ne suis pas sûre de vouloir en sortir. Il m'en sort un peu en me disant « Allez en route ». Il file dans la chambre... Qu'il est long le trajet jusque-là bas, mais je me plie à sa demande. Il faut que j'aille au bout de mes envies, mais je ne sais pas si je vais résister. Il me demande de mettre les bracelets. Je les installe fébrilement autour de mes poignets. Pendant ce temps-là il sort les sangles. « Allez hop, couches-toi sur le ventre dans la largeur du lit, en croix ». J'obtempère. Il me demande si je suis sûre de vouloir continuer quand même. Je dis « Oui » d'une toute petite voix. Il me dit « Je n'ai pas entendu ». Je redis plus fort « Oui ». Il est satisfait et je le vois s'occuper à passer les sangles autour de chaque pied du lit. Il attrape chacun son tour mes poignets chacun son tour et me les remonte fort en les écartant. Je grogne un peu. Il n'y va pas doucement, mais il prend garde avec mon épaule anciennement blessée, à ma demande, pareil pour les jambes. Je le sens plus délicat avec la blessée, me demandant si cela ne me fait pas mal. Je lui réponds que non, la position n'est pas confortable, mais tout va bien, je n'ai pas mal. Il prend la cravache courte. Il me demande combien de claques je veux bien supporter ? Ah c'est reparti ! Je dois être maîtresse de mes envies et de mes demandes. Si je me plante sur le nombre, je le paierais, il sera sans pitié... Je fais un calcul rapide, j'annonce 28 ! Il me demande si je suis sûre de moi... Je lui réponds que, de toute façon, je l'ai annoncé et je ne peux revenir en arrière. Il confirme, et il lance sa main vers mon corps tendu, sans défense. Je me raidis et sent la première claque qui me transperce. Non ! Non ! Non ! Ce n'est pas possible ! Je sais déjà tout de suite que je suis parti dans un chiffre trop haut, je vais souffrir et je le sais. Mais quelle idée de supporter ça ! Pourquoi je me l'impose ? Je pleure, il ne s'arrêtera pas... Je prends sur moi, je ne veux pas le décevoir, je ne veux pas perdre tout ce que l'on a construit. Je tiens comme je peux, puisant sur mes réserves. Il est sans pitié, je ne sais pas à combien de claques nous en sommes, mais je sens le drap mouillé sous mes larmes. Je renifle, je suis dans un état effroyable, le nez coule, je ne peux pas me moucher, je me sens faible, je ne veux pas hurler, je veux être forte face à l'épreuve. Je m'accroche aux sangles, me faisant mal aux poignets et aux chevilles. Me voyant me tortiller, il me demande comment je vais. Je ne lui réponds « Pas très bien » et je lui demande si on peut arrêter. Il me dit « Ah ben non ! Tu m'as donné carte blanche !! Tu n'as pas oublié quand même ? » Je me maudis d'avoir dit ça, comment peut-on être aussi bête ? Forcément que ça allait se retourner contre moi... Je suis obligée d'encaisser, je l'ai déjà supporté, mais c'est la première fois que je ressens cette envie si forte de tout stopper. Les 28 coups finissent par être donnés, non sans mal de mon côté. Je lui en veux certainement un peu au fond de moi d'avoir une nouvelle fois repoussé mes limites. Je ne suis pas sûre finalement que je le voulais, mais j'ai dit oui donc je dois assumer. Je pleure fort, je suis en colère contre moi de ne pas avoir dit non, que je ne pouvais pas que je ne voulusse pas, que je ne pouvais pas supporter plus. Et nous n'avons pas encore fait le fouet, vais-je pouvoir ? Vais-je avoir envie ? Je ne sais pas, je ne sais plus !!! Je suis mal, mais un bruit me sort de ma torpeur, de mes réflexions, un bzzzzz très connu. Bob mon ami Bob ! Enfin le voilà ! En plus il est tout neuf ! J'ai tué le précédent, je ne comprends pas pourquoi ils se suicident tous ! À chaque fois je suis en dépression, et Dominique se fout de moi. Là n'ai pas pu attendre, j'ai dû en commander un direct. Il est devenu le petit plus de ma vie. Une matinée un peu compliquée ? Une petite baisse de moral ? Une envie ? Bob est là, présent. Je suis accro et j'assume très bien mes envies. Bob est efficace, il m'emporte dans le plaisir le plus intense. Et là il est plus petit et déjà bien plus efficace. Dominique va le tester pour la première fois, dans cette position indécente qu'est la mienne, je vais enfin pouvoir me détendre dans le plaisir.

Eva soumise et heureuseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant