Chapitre CXLIV - De sombres pensées

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Enfin... Me détendre, moi je veux bien, mais je ne suis pas dans une position confortable, il va bien me détacher un peu non ? Ah non, il attaque direct, en le posant sur mon clito. Je suis excitée, je le sens tout de suite, je pars dans les tours... Tant de tensions qui doivent sortir et je ne suis pas à l'aise. Mais comme toujours, je ne dis rien et je prends quand même du plaisir. Il s'installe confortablement, je sens le lit bouger sous lui. Je grogne de plaisir et continue à faire descendre la pression. Je me laisse aller à nouveau dans le plaisir avec ce clito déjà bien agacé par les assauts répétés de Dominique. Il me triture, me torture avec force. J'en ai des frissons dans tout le corps. Je m'accroche très vite aux sangles, il me remue, me secoue il me pousse tellement fort que j'ai l'impression d'avancer sur le lit, ce n'est pas possible, il veut me faire craquer ? Je n'en peux plus, très vite j'ai mal, surtout dans cette position, je ne peux pas continuer. Je lui dis « Soumission ». Au bout d'un petit moment, il me dit « Déjà ? Ah ben tu ne résistes plus à rien toi ! Hein ? ». Oh que oui ! Je ne résiste plus à rien ! Je suis mal, je pleure pendant qu'il me détache. C'était si simple avant. J'encaissais tout et je le vivais bien. Maintenant je n'accepte plus rien du tout, je ne supporte plus grand-chose. J'aimerais bien revenir en arrière et si j'arrête la soumission je vais devenir quoi moi ? La vie était bien plus simple non ? Devoir obéir, ne pas réfléchir. J'étais bien moi dans ma petite vie, mais j'ai pris la décision de changer, d'évoluer et je dois assumer mes décisions. Il va m'aider, j'en suis sûre, il ne m'a jamais laissée tomber. Il défait toutes les sangles, je me redresse doucement. Il me dit « On va faire le fouet ou je joue avec tes seins ? ». Oh qu'il est rapide dans sa demande, ne me laissant pas le temps de me reprendre, de remettre mes idées en place. Il est très sérieux. Je lui demande d'aller aux toilettes avant, j'ai besoin d'une pause mais ça je ne lui dis pas. Il me l'accorde, je file et je me retrouve seule face à mes nouveaux démons. Que vais-je faire ? Je lui annonce qu'on arrête tout avant le fouet qu'il attend, mais que moi aussi j'attends ? Je souffle, je ne pourrais pas supporter les deux, je n'en suis pas sûre. Il me demande si je vais bien. Je dois être longue, je ne me rends pas compte. Je ressors, un petit peu plus sûre de moi, de mes envies. Arrivée dans la chambre, tout naturellement, je lui dis « Je voudrais faire le fouet avant les seins, je ne suis pas sûre de pouvoir tenir les deux, et je préfère gouter à la brûlure du fouet. ». Il me regarde avec surprise. Mince ? J'ai dit une bêtise ? Mais non ! Il a un grand sourire en me disant « Mais, Eva, tu te rendre compte de ce que tu viens de faire ? » Qui moi ? « J'ai fait quoi ? ». « Tu as pris une décision sans que je te le demande ! Tu l'as fait toute seule !!! ». Mince ! « Et c'est bien ? ». « Mais oui ! Tu te prends en main ! Je suis fier de toi ! Tu prends enfin les devants, tu es en train de prendre des décisions !!! ». Je sens une bouffée de fierté monter en moi, je souris et me relâche enfin. Ouf tout va bien, il est content et moi, je sens ma progression... Il me dit alors « On se met où ce coup-ci ? ». Tout enthousiaste. Je l'invite à descendre, ce coup-ci nous nous dirigeons de l'autre côté du gîte, là où il y a une grande poutre bien porteuse. Au moins si je m'écroule, elle me soutiendra. Il la trouve parfaite pour l'utilisation que l'on va en faire. Il fait passer une sangle par-dessus pendant que je le regarde faire. Je reste concentrée sur l'objectif de résister, de me prouver que je suis encore capable d'être maso. Il reste imperturbable et me place en dessous de la sangle, la passe dans mes poignets et les remonte fort. J'accompagne le mouvement et il m'attache solidement. Je le regarde faire, il est concentré comme à son habitude, cela me met en confiance. « Sans carton » j'ai dit. J'ai une totale confiance en lui et dans ses capacités. Il ne fera pas de folies, il me respecte !! Il me demande si je suis prête, je confirme, et je regarde droit devant moi. Dès que le premier coup tombe, je sais que cela va être très dur. Non ! Ce n'est pas possible ! Je ne peux pas craquer, je n'ai pas le droit de faire cela ! De craquer, de tout envoyer bouler, je n'en ai pas envie. Il continue son œuvre sans retenue, je résiste. Il ne donne pas des coups très forts, mais ça me brûle, ma peau réagit de manière disproportionnée, ou bien mes nerfs qui ne veulent plus ça ? Je tiens, car je veux me prouver que je suis encore capable d'encaisser. Mais jusqu'à quel point je vais pouvoir le faire ? La réponse vient très vite quand je le supplie d'arrêter, mais il ne m'écoute pas. Je ne tiens plus, je craque. Le bracelet est un peu lâche, je le sais, je passe ma main dedans, je veux me dégager, je ne peux plus supporter cela, mon mental me lâche au pire moment. Les coups s'arrêtent tout de suite, je suis en larmes. Mon corps m'abandonne, mes jambes veulent lâcher. Dominique vient à ma rescousse, me prends dans ses bras en me disant « Eva, il faut qu'on parle ». C'est le moment, celui que je redoutais, celui que je repoussais de peur de perdre beaucoup, mais là, il faut le faire. Il me détache, je suis à bout, nous laissons passer la crise de pleurs. Je dois me calmer, son contact m'apaise, je me calme doucement. Il me laisse tout le temps qu'il me faut, il ne me brusque pas. Quand enfin je cesse de pleurer, il ne prend pas de gants en me disant « Eva tu n'es plus soumise, tu n'as plus envie ». Je ne peux que confirmer, je ne peux pas lui mentir, je lui confirme que je ne pourrais plus supporter autant. C'est dur. La soumission a été une grande étape dans ma vie, prendre la décision de stopper me fait peur, me terrifie, mais lui reste calme et je sais que lui ne pourrait pas aussi continuer si je ne veux plus.

Il a tout compris, peut-être avant moi ! Mon désir de lui plaire, quitte à oublier la douleur, le faire passer avant moi. Les limites, de plus en plus difficiles à dépasser, les jeux innocents qui se transforment en épreuves. Je ne veux pas le perdre, je ne veux pas revenir en arrière ! Il ne sourit pas, ce n'est pas son genre, là nous sommes dans le dur. « Eva, ça fait plusieurs séances que je sens que ton envie diminue. Bien sûr tu n'as rien dit, tu as surmonté les épreuves, mais je sens que, derrière le plaisir que tu continues d'éprouver, il y a quelque chose d'autre, de négatif... ». Je ne peux que constater qu'il met les bons mots sur les vrais maux. « Je sens que j'ai atteint mes limites, que je ne supporte plus la douleur, que j'ai de plus en plus peur d'avoir mal. J'ai toujours confiance en toi, c'est en moi que je n'ai plus confiance. ». Les mots sont sortis d'eux même, sans difficulté, sans peur... La preuve que je suis à bout, que j'ai besoin de parler, de m'épancher. Il y a quelques temps la soumission était mon moyen de me prouver que je pouvais réaliser quelque chose, mieux que les autres. Aujourd'hui la réussite de mon projet professionnel fait que j'ai moins à prouver. Je puise ma force dans ce projet et j'ai de moins en moins 'besoin' de la soumission. Mais j'aime ça pourtant ! Je ne suis pas sûr de pouvoir vivre sans ! Je deviens folle. Je ne peux plus, mais je veux encore ! Il me regarde calment, il m'apaise. « Pourquoi crois-tu que nous ayons décidé, dès le départ, de ne jamais se cacher le fait que, si on arrive au bout, il ne faut pas le cacher ? ». C'est vrai que nous l'avons dit, mais ça me semblait irréel à l'époque. « Il nous faudra nous adapter, mettre nos envies à l'unisson. Mais ce n'est pas la fin de notre histoire, c'est une évolution ». Nous continuons à parler un bon moment et décidons que nous nous adapterons et continuerons en relation très épicée, mais plus de soumission. Je ne veux plus devoir dépasser mes limites, nous allons devoir reprendre des marques, mais notre complicité est là. Magnifique relation qui a su s'adapter à tous les changements et je sais un peu plus qu'il ne va pas me lâcher, il va juste falloir se réinventer une nouvelle relation, mais j'ai confiance en lui, en nous.


Eva soumise et heureuseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant