Chapitre LXXVI - Mourir de rire ou mourir de peur ?

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Il agite ses mains comme un chef d'orchestre. Je le vois faire, il s'amuse à me faire me tordre dans tous les sens, à ne plus pouvoir me retenir de rire. Je réagis comme une folle, je tire sur mes liens. Mon cerveau se relâche totalement, je ne pense à rien, juste à prendre ce moment formidable de complicité. Les pinces me rappellent souvent à l'ordre en s'entrechoquant. Elles m'envoient des décharges dans tout le corps. Je ne sais pas si c'est de plaisir ou de douleur, je ne sais plus... Comme souvent dans ce cas-là tout se mélange, plaisir, douleur, mon cerveau ne fait plus la différence, et c'est infernal de ne pas savoir ! Mais il me déconcentre avec ses doigts qui me parcourent de partout. Je pars en vrille, ne retenant pas mes rires, ne retenant rien ! Ce n'est pas une séance de martinet ou autre, mais elle est terrible aussi. Mes liens ne me laissent pas de répit non plus. Il ne me laisse aucune pause dans les chatouilles, tout mon corps est tendu et je suis perdue dans mes sensations, totalement nouvelles. Et alors, quand il attaque les aisselles, c'est là le pire, là où j'aimerai fermer mes bras pour stopper la chose. Mais non je ne peux pas, les liens ne le permettent pas, et lui qui se rend compte du supplice imposé, il insiste ! Bon c'était mon idée et j'en paye le prix, mais je n'avais pas prévu les pinces, ni d'être attachée comme ça... Quelle idée de ne pas prévoir, qu'il allait tourner ça en supplice ! Je ne pensais pas que ça allait se retourner contre moi comme ça. J'aurais dû m'en douter, il ne peut rien faire sans qu'il y ait de l'épicé. Cela se retourne souvent contre moi, mais j'aime tellement ses surprises, je prends souvent cher, mais j'en ressors toujours grandie. Et, à ce moment-là, je me dis « La prochaine fois que tu lui proposes quelque chose penses bien à toutes les possibilités qu'il peut y avoir dans ce nouveau jeu... ». Mais je n'en suis pas à ça, là je déguste. Je prends des crampes à force de me tendre, et à ne pas pouvoir bouger. Mais je résiste, c'est trop bon ! Il attaque mon cou. Oh ! Ça c'est terrible ! Je dois lutter contre moi-même car j'ai une manie de coincer les doigts entre mon cou et mon épaule, surtout par réflexe. Là, je dois rester maitre de moi-même, je lutte en riant, en me tendant, en me tordant, en lui offrant mon corps, je ne peux pas faire autrement. Et en plus il est terrible, il fait plein de gestes en m'approchant, cela tourne dans ma tête, j'ai du mal à respirer. Je sens mes forces céder petit à petit, ma cheville tire. Je finis par lâcher « Soumission », un peu à regret mais je ne tiens plus. Il me regarde, amusé. Je souris en reprenant mon souffle, en douceur. J'ai une furieuse tendance à vouloir rire, j'en ai mal au ventre, c'est si bon de rire sans se retenir. Il commence à me détacher, je lui demande de commencer par la jambe gauche qui me fait un peu souffrir, et il me répond très sérieusement « Si j'en ai envie ». Le regard désespéré de la soumise quand il attaque le bras droit ! Puis il prend son temps pour réenrouler la sangle doucement, lentement en me regardant dans les yeux. Il me fait languir, je le vois bien, je détends mon poignet pendant qu'il prend mais vraiment tout son temps et ça commence à tirer sérieusement. Je fais mon regard suppliant. Il termine son rangement de la première sangle, je lâche un « Pitié ! ». Je ne tiens plus, la douleur devient insupportable. Oui pour moi cela peut aussi arriver facilement, ce qui peut paraître étrange. Mais c'est une douleur trop bien connue, et surtout si ça claque je pars pour 3 semaines de douleurs ! Maso mais pas complétement quand même ! Dans sa grande bonté il relâche enfin cette fichue jambe. Je la ramène à moi, soulagée de ne plus avoir à subir son écartement. Et lui, pendant ce temps, il prend son temps pour toujours bien replier sa sangle... Il le fait pour chacune, il aime l'ordre. Moi je suis une vraie bordélique, je vois bien que je l'agace avec mon sac d'accessoires toujours en désordre, mais bon là je ne suis pas sûre qu'il puisse grand-chose pour moi. Et je ne parle pas de ma voiture ! Je sens bien que ça l'agace, mais là je suis une cause perdue pour ce genre de choses... Je me masse les articulations et bouge un peu tout dans tous les sens. J'ai été sous tension tout le long et je le ressens bien. Il me laisse le temps de me reprendre un peu. Je reprends vite mes esprits, toujours avec l'envie de voir ce que va me révéler la suite.Il sort les 2 bandeaux pour les yeux, et les bouchons d'oreille. Ah oui ! Nous passons à ma deuxième demande ! Il va me priver de mes sens ! Je prends les bouchons et les mets en place. Je n'entends presque plus rien... Cela fait déjà bizarre, vais-je arriver à supporter ça ? Je me sens déjà moins sûre de moi. Il me met les bandeaux sur les yeux, déjà avec un je ne vois plus rien, mais il rajoute le second pour être bien sûr. Ça m'enlève aussi de l'audition. Je l'entends faiblement me dire « Allez ! Sur le lit ! ». Je me demande bien comment il veut que je l'atteigne sans une chute ! J'avance à tâtons, à la limite du fou rire. Je ne la sens pas son histoire d'avancer seule ! Toujours avec sa grande gentillesse légendaire, il me guide par la main. Je le remercie quand même, et je m'installe à 4 pattes. Je suis totalement privé de mes sens. Il se tait donc, je n'entends pratiquement pas ses mouvements. Je sens que ça va être une épreuve très dure mentalement... J'en sens de suite les effets. Je suis perdue. Je me sens terriblement seule, et je suis à l'affut de la moindre sensation, du moindre mouvement d'air. Je suis tendue, dans l'attente. Puis la première claque tombe ! Je ne l'ai pas vue venir, ni entendue ! Elle est terrible ! Je ne sais pas ce que c'est une cravache ou le bambou ? Je ne reconnais rien. Il prend son temps, et mes nerfs me jouent des tours. Pendant que les claques s'abattent mes nerfs lâchent. Je me mets vite à pleurer, pendant que lui s'amuse en changeant la force et les endroits où les claques tombent. Les fesses, le dos, les cuisses, jamais deux fois au même endroit, et il ne tape pas chaque fois. J'essaie de deviner où ça va tomber, mais c'est impossible. Je suis en train de craquer, un trop plein d'émotions, de changement dans ma vie. Je suis seule dans mon désespoir du moment, cela me fait du bien de pleurer sans retenue. Je ne pleure pas forcément de douleurs mais c'est surtout un laisser-aller. Être quasi enfermée toute seule pendant qu'il malmène mon corps aide à ce lâcher-prise que je recherche tant ! Combien de temps je vais tenir à ce rythme ? Je ne sais pas, je ne suis pas sûre de tenir longtemps. Mes fesses sont très douloureuses, mon mental est en train de dégringoler... Je ne suis pas sûre d'en ressortir totalement indemne, physiquement et mentalement.

Eva soumise et heureuseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant