Chapitre CXXXIV - Une démolition en règle

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Je frissonne malgré le temps agréable, je ne sais pas si je vais pouvoir résister. Mais pourquoi j'ai voulu essayer le fouet ? Il faut que j'arrête avec mes idées folles, je ne supporte plus rien et je demande une nouvelle chose encore bien pire que tout ce que j'ai déjà connu... Je sais bien qu'il ne va pas me casser, ce n'est pas le but de me détruire, mais là je n'ai juste qu'une envie, celle de crier, de dire stop, je ne veux pas. Mais comme souvent, je passe outre ma peur d'avoir mal. J veux me dépasser, allez toujours plus loin, toujours plus fort. Je le sens se préparer, son silence est terrible à supporter, il me met dans un état nerveux impossible à tenir. Et le premier claquement s'abat juste à côté de moi !!! Ça y est ! Il veut ma mort, j'ai fini par dépasser les bornes, il veut me faire craquer, me faire allez au bout de ce que je peux supporter. Les claquements se rapprochent, je frémis, j'ai le sentiment qu'ils m'atteignent. Je sursaute à chaque claquement. Il me dit que j'exagère, qu'il ne me touche même pas. Je suis déjà à la limite de crier, mais je me retiens, je dois puiser dans mes ressources pour ne pas tomber vers l'avant. Finalement le premier coup m'atteint. La douleur reste raisonnable, il fait bien attention à ne pas taper trop fort, je ne le supporterais pas... Il prend soin de moi, même dans la douleur, il ne veut pas casser son jouet. Je suis à son écoute, je fais le vide dans ma tête, je passe en mode robot. Ne pas penser à la douleur, qui n'est quand même pas si cuisante que ça, mes nerfs sont juste à vif. Je ne pense à rien, j'oublie tout pendant que le fouet siffle autour de moi et sur moi. Chaque claquement sur ma peau me tend me bouscule, me fait céder mentalement. Il n'a aucune pitié, nous savons tous les deux que je peux supporter encore plus. Je prends les sangles dans mes mains pour pouvoir les serrer, pour pouvoir m'accrocher. Cela fait me tendre encore plus les bras, mon dos est encore plus à disposition. Chaque millimètre de ma peau atteinte par la lanière me brûle, me cuit, je dois puiser dans mes forces pour ne pas craquer, pour ne pas chuter. Je vais encore plus loin dans mes limites, je les repousse encore et toujours, mais jusqu'à quand ? Heureusement que ce n'est pas plus fort, je ne pourrais pas encaisser, je ne pourrais plus accepter plus de douleur. Je serais obligée de lui dire non pour la première fois ! Refuser, ou simplement dire soumission, il s'arrêtera forcément. Mais pour le moment, j'encaisse encore. Si le coup a le malheur d'être un petit peu plus fort, je le lui fais savoir, doucement, je lui dis que c'est trop. Il me dit que j'exagère un peu, mais il baisse l'intensité, il ne s'emballe pas, lui reste toujours à mon écoute... Je suis dans une bulle, écoutant ma respiration, elle n'est pas très régulière, je me concentre dessus, lui laissant la main sur ce qu'il me fait, sur ce que j'ai aussi envie qu'il me fasse. Il est inflexible, il est dans un rythme régulier. Il l'a bien en main et me dit qu'il apprécie vraiment ce nouveau jouet !!! Je ne lui réponds pas que je suis bien contente pour lui, je tiens encore en ma santé mentale et physique, ce serait un affront de lui dire ça. Mais je le pense quand même un peu au fond de moi, j'ai de plus en plus de doutes sur mes envies de continuer à supporter autant que je l'ai fait par le passé et mon esprit décroche. Je me revois me faisant planter des aiguilles dans les seins et tant de choses où j'ai repoussé les limites de la douleur. Je décroche, je le sens bien, les larmes affluent, le stress du fouet, de cette découverte se mêlent à mes questionnements. Je tente de contrôler tous ses sentiments qui affluent, les pleurs deviennent bien plus importants, je suis prise de soubresauts. Je lui dis « Soumission ! ». Je ne peux plus gérer seule ce déferlement en plus de la douleur du fouet. Je me sens mal, je cherche à me raccrocher, mais Dominique me dit « Non tu vas passer au-delà de ça et je vais t'aider ». Je ne comprends pas sur le coup, je ne vois pas comment il veut y parvenir je suis prise de gros sanglots. Plus rien ne va et, tout d'un coup, le martinet s'abat. Il a changé de 'jouet' pour me remettre en terrain connu. Il m'encourage de la voix. Je veux reprendre sous ses encouragements. C'est dur, très dur. Je veux lui faire plaisir, j'encaisse encore le martinet, mais les larmes coulent sans discontinuer, je suis perdue, je ne sais pas si c'est vraiment ce dont j'ai envie. Quand il prend la planche à saucisson et qu'elle m'atteint, je lui crie de stopper, que je ne peux plus supporter, que cela est trop haut. J'entends la planche se poser sur la table et sa voix, sans comprendre ce qu'il me dit. Je suis en pleine crise de nerfs, je pleure, je ris, je tiens à peine sur mes jambes. Mes bras descendent, il détache mes sangles, il m'enlève le carton dans la foulée et il commence à ranger les sangles. Je reste sur place sous le choc, incapable de penser par moi-même. J'ai tellement besoin de son soutien et il ne s'en rend pas compte !!! Je lui dis que j'ai besoin d'un câlin, qu'il me prenne dans ses bras. J'en ai tellement besoin à ce moment précis ! Ma vue est floutée par les pleurs, je le vois me regarder, il ne voyait pas dans quel état j'étais. Il me tend les bras et je viens poser ma tête sur son torse. Il me serre fort. Je renifle, je suis bien dans cette position-là. Il me dit « Je t'ai rarement vus dans cet état-là, une seule fois en fait, avec les aiguilles, la seule fois où ton corps a totalement cédé ». Je m'apaise doucement en lui disant que c'est moins douloureux que les aiguilles, juste très dur nerveusement. Il me laisse tout le temps qu'il me faut pour me remettre. Sa voix est douce et rassurante, je sens tout le soutien qu'il me porte en permanence à ce moment-là. Je me sens en sécurité. Il ne dépassera jamais la ligne rouge, il me connaît si bien. Il me dit très sérieusement qu'il n'y est pas allé fort avec le fouet et que je suis un petit être sensible et douillet... Cela finit par déclencher un fou rire qui fait s'envoler ma crise de nerfs.

Eva soumise et heureuseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant